01/08/2008

Rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu…

La liturgie de ce 18ème dimanche du temps ordinaire nous propose de méditer sur ce court extrait de la Lettre de Saint Paul Apôtre aux Romains. Une profession de foi forte et inébranlable, un exemple pur de l'acceptation plénière de la mission apostolique que Christ assigne à ses apôtres, certes ! mais aussi à chacun d'entre nous. “Missionnés“, nous le sommes tous, et nous avons la certitude que Christ est désormais au cœur de notre vie nouvelle et de notre espérance.
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Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 8, 35.37-39)

8
35i Frères, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ?
35i la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ?
37 Oui, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés.
38 J'en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent
35i ni l'avenir,
39 ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra
35i nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur.
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Bonjour !

Qui ne connaît cette formidable déclaration de foi, cette hymne à l’amour de Dieu ! «C’est Dieu qui justifie. Qui donc condamnera ?», interpelle l’apôtre Paul quelques lignes plus haut. «Celui qui m’acquittera est proche — annonçait déjà le prophète Isaïe … Qui oserait m’intenter un procès ? … Le Seigneur Yavhé m’aide, qui me condamnerai ?» (Is 50, 8-9). La foi de l’apôtre est solide comme un roc : «le Christ Jésus, (…) est (…) ressuscité, (…) est à la droite de Dieu, (…) intercède pour nous».
La vérité et la réalité de la résurrection du Christ fonde, à n’en point douter, la foi inébranlable des apôtres ; et ils n’ont de cesse de la proclamer partout au point d’en irriter les chefs politiques et religieux : «… cet homme qui avait été livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez pris et fait mourir en le clouant à la croix par la main des impies, mais Dieu l’a ressuscité, le délivrant des affres de l’Hadès. Aussi bien n’était-il pas possible qu’il fût retenu en son pouvoir.» (Ac 2, 23-24). Paul le redit sans cesse : parce qu’il est mort et ressuscité pour nous, le Christ est devenu le garant de la nouvelle alliance. Investi du sacerdoce immutable du (et en) Christ, Paul croit que celui-ci est «capable de sauver de façon définitive ceux qui par lui s’avancent vers Dieu, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur» (He 7, 25).

Le contexte de cette déclaration de foi est bien connu : les disciples sont persécutés pour la foi qu’ils professent, et les jeunes communautés de l’Eglise du Christ sont l’objet des pires tribulations. Il faut tenir bon. Si Paul prend le parti de rester seuls à Athènes, Thimotée est envoyé en Théssalonie «pour affermir et réconforter (les frères) dans la foi, afin que personne ne se laisse ébranler dans ces tribulations» (1 Th 3, 4-5) et Thimotée est conscient du danger qui pèse sur ses frères en Christ : «Oui, tous ceux qui veulent vivre dans le Christ avec piété seront persécutés» (Tm 3, 12). Et dans la tête de chacun des disciples résonne certainement ces paroles du Christ lui-même : «Voici venir l’heure — elle est venue — où vous serez dispersés chacun de son côté et me laisserez seul. Mais non, je ne suis pas seul : le Père est avec moi. Je vous ai dit ces choses pour qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde vous aurez à souffrir . Mais gardez courage ! J’ai vaincu le monde » (Jn 16, 32-33).
D’aucuns pourraient croire incongrue et sans commune mesure toute comparaison de la situation de ces premiers chrétiens avec celle des chrétiens d’aujourd’hui. Certes, les choses ont bien changé ! Mais les chrétiens du 21ème siècle peuvent faire leurs ces paroles de Paul. Les dictatures et les intolérances politiques, idéologiques et religieuses, les interdictions de vivre sa foi ouvertement, les pressions consuméristes et l’acharnement de certains médias à sublimer la société individualiste et égoïste, l’exaltation du plaisir comme finalité suprême de l’expérience humaine personnelle et collective… la liste est longue des nouvelles formes de tribulations qui mettent en danger la manifestation de notre foi en Christ aujourd’hui encore, hic et nunc. Mais, pour autant que nous pesons la gravité de chaque mot de la prière que le Christ lui-même nous a enseignée, sommes-nous capables de clamer cette profession de foi de Paul pour faire en sorte que par chacun de nous le règne de Dieu arrive sur cette des hommes et que sa volonté soit faite et qu’elle triomphe de tout ?

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