05/08/2008

Dieu était dans le murmure de la brise…

Bonjour !
La liturgie de ce 19ème dimanche du temps ordinaire nous parle de conversion, de confiance en Dieu. Ce Dieu qui est Amour et Vérité, qu'il nous demandé de rechercher et de retrouver non pas dans le spectaculaire et le "fun", mais plutôt dans le silence et le recueillement intérieurs.
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Premier livre des Rois (1R 19, 9a.11-13a)


19
09ai Lorsque le prophète Élie fut arrivé à l’Horeb, la montagne de Dieu, il entra dans une caverne et y passa la nuit.
11 La parole du Seigneur lui fut adressée: «Sors dans la montagne et tiens-toi devant le Seigneur, car il va passer.» A l'approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu'il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n'était pas dans l'ouragan ; et après l'ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre ;
12 et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n'était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d'une brise légère.
13a Aussitôt qu'il l'entendit, Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l'entrée de la caverne.
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Face à l’idôlatrie de la reine Jézabel et à la paganisation qu’elle avait organisée et installée dans le palais (en effet, 400 prêtres au service du Dieu Baal, prétendue divinité de la pluie, de la fertilité et de la foudre), le prophète Elie s’insurge et entreprend de défendre l’honneur du Dieu Unique de l’alliance. Alors, il se rend au Mont Horeb, après quarante jours et quarante nuits de marche, pour rencontrer le Seigneur, déterminé à sauvegarder l’alliance et rétablir la pureté de la foi, la sienne et celle de son peuple. Le Mont Horeb est l’endroit précis où Dieu, le seul et le vrai Dieu, s’est révélé (voir Ex 3, et 33 / 18 34), là où l’alliance avait été conclue entre Dieu et son peuple (voir Ex 19 et 24). Ce faisant, Elie rétablit le lien historique et spirituel avec Moïse, marquant de la sorte sa propre conversion.

Notons que Moïse et Elie, rapprochés ici dans la théophanie de l’Horeb, se retrouveront encore présents lors de la transfiguration de Jésus sur le Mont Tabor (voir Mt 17, 1-9). Mais, comparativement avec le texte de l’Exode (Ex 33, 22), les mêmes éléments n’annoncent pas les mêmes présence. Alors que dans l’Exode, les éléments naturels en furie (ouragan, tremblement de terre, tonnerre, éclairs, feu) manifestent la présence de Yavhé, ici ils ne sont que des signes avant-coureurs de son arrivée et de son passage. Au contraire, c’est le murmure d’une brise qui manifeste sa présence spirituelle et intime sans rien atténuer à la vigueur des ordres terribles qu’il donne.
Mais Elie apprend une vérité centrale pour le reste de sa mission : la puissance de Dieu n’est ni dans l’ouragan, ni dans le feu, encore moins dans la violence ; elle est dans le murmure, dans le silence et la douceur.

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