06/08/2008

« Fais-nous revenir, Dieu notre salut »…

Voici l'extrait du psaume qu'il nous est proposé de méditer ce dimanche.

Psaume (84, 9ab-10, 11-12, 13-14)

9a J'écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
9b Ce qu'il dit, c'est la paix pour son peuple et ses fidèles ;
10 Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.

11 Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s'embrassent ;
12 la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.

13 Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
14 La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.
____________________________________________________________________

«Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent…», clame le psalmiste. Cette personnification des attributs divins manifeste bien l’état d’esprit dans lequel se trouve le peuple de retour d’exil. En effet, après près de cinquante ans d’exil à Babylone, le peuple juif doit retourner sur ses terres, en Israël. Pour les déportés, en réalité des personnes âgées (qui avaient vécu la marche forcée de déportation dans le désert) et surtout des jeunes à ce temps-là (qui sont nés et ont grandi en exil, donc n’ayant de la Terre natale qu’une représentation nourrie par la mémoire des anciens), ce retour était attendu depuis longtemps. Il est signe d’espoir, de nouveau départ. Dieu «remettait es compteurs à zéro», il effaçait les péchés et ne se souvient plus de nombreuses infidélités de ce peuple dont il avait pourtant dit : «Ne fermez pas votre cœur comme au désert, comme au jour de tentation et de défi, où vos pères m'ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit… Quarante ans leur génération m'a déçu, et j'ai dit: Ce peuple a le cœur égaré, il n'a pas connu mes chemins. Dans ma colère, j'en ai fait le serment : Jamais ils n'entreront dans mon repos.» (Ps 94). Mais ce retour était aussi teinté d’appréhension, car les exilés savaient qu'ils ne seraient pas forcément tous reconnus par ceux qui les accueilleraient.

Le psalmiste est très réaliste, il connaît la versatilité de son peuple et combien de fois il a tourné le dos au Seigneur dès les premières difficultés apparues. Voilà pourquoi dans sa prière il demande la grâce de la conversion définitive : «Fais-nous revenir, Dieu notre salut» ; entendons «revenir» non pas seulement au sens de «rentrer au pays après l'exil», mais aussi et surtout au sens de «revenir à Dieu», «se convertir» à jamais, ce qui proprement une grâce de Dieu seul.
«La justice marchera devant lui et ses pas traceront le chemin», est-il écrit quelques versets avant (V5). Belle déclaration de foi que cette certitude du salut en Dieu qui est le chemin de vie et de vérité. Le psalmiste parle (certes!) de ce qui s’accomplit dans le temps présent, mais il entrevoit déjà cette marché inéluctable de la réalisation du projet divin dans un futur très proche). Un projet de paix, un projet pour la paix : «Son salut est proche de ceux qui l'aiment» (V10). Au-delà de la paix d’Israël en son sein et avec les peuples avoisinants, le compositeur de ce psaume parle aussi de la paix qu’apportera Jésus, c’est-à-dire «Dieu qui sauve».

Aucun commentaire: