11/07/2008

Terre entière, chante ta joie au Seigneur,
alleluia, alleluia !

Bonjour !
La Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 8, 18-23) est le deuxième texte qui nous est proposé ce 15ème dimanche. Dieu est le Maître face à une nature agitée (mers, océans, tempêtes et bourrasques, volcans et séismes, inondations et toutes sortes de catastrophes…), il est aussi le Maître devant cette même nature qu'il rend si généreuse et féconde, si paisible et enchanteresse pour l'homme. Saint Paul reprend ce même thème, mais en insistant non sans raison sur un aspect que nous avons trop tendance à ignorer…

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8

18i Frères, j’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire 20 que Dieu va bientôt révéler en nous.
19 En effet, la création aspire de toutes ses forces à voir cette révélation des fils de Dieu.
20 Car la création a été livrée au pouvoir du néant, non parce qu'elle l'a voulu, mais à cause de celui qui l'a livrée à ce pouvoir. Pourtant, elle a gardé l'espérance
21 d'être, elle aussi, libérée de l'esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la liberté, la gloire
20 des enfants de Dieu.
22 Nous le savons bien, la création tout entière crie sa souffrance, elle passe par les douleurs d'un
enfantement qui dure encore.
23 Et elle n'est pas seule. Nous aussi, nous crions en nous-mêmes notre souffrance ; nous avons commencé
par recevoir le Saint-Esprit, mais nous attendons notre adoption et la délivrance de notre corps.
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Quelques repères pour notre méditation

Parce que nous sommes déjà habités par le Saint-Esprit, nous sommes dans l’attente de notre sanctification, c’est-à-dire de notre transformation. En effet, ce texte de Paul nous rappelle un principe fondamental que nous avions, par faiblesse ou par anthropocentrisme, occulté ou relégué au second plan : le salut du monde. Nous avons tendance à penser que Christ est venu s’inscrire dans la seule histoire humaine.
Qu’il nous souvienne : «Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide; les ténèbres couvraient l'abîme, et l'Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux» et plus loin : «Et Dieu créa l'homme à son image; il le créa à l'image de Dieu: il les créa mâle et femelle… Et Dieu les bénit, et il leur dit: " Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la, et dominez sur les poissons de là mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre».(Gn 1, 27-28)
Dieu a rempli la terre, c’est-à-dire le milieu naturel de l’homme au fur et à mesure. Puis il a confié à l’homme le flambeau et le pouvoir de la démiurgie afin qu’il poursuive cette création par son action individuelle et sociale. C’est cela sa permanente action de grâce à Dieu Créateur. La création est donc une œuvre continue de Dieu hors de nous et en nous, et tout ce qu’entreprennent les hommes dans leur folie destructrice enferme tout dans l’esclavage et conduit inévitablement au néant.
Ce cri de Paul est une véritable profession de foi écologique et globale. Le monde est l’œuvre de Dieu et celui-ci le sauve dans sa totalité et dans sa plénitude. Cieux nouveaux, terre nouvelle, cœurs nouveaux, vie nouvelle… c’est sous ces différentes facettes que l’Esprit Saint achève en nous et dans le monde toute sanctification.
Connaître la liberté et goûter à la gloire des enfants de Dieu, cela se vit dans la perfection d’un cosmos réconcilié dans le projet de Dieu. Isaïe ne pouvait pas si bien prédire en écrivant : «…Le loup habitera avec l'agneau, le léopard se couchera près du chevreau. Le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l'ourse auront même pâture, leurs petits même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s'amusera sur le nid du cobra. Sur le trou de la vipère, le jeune enfant étendra la main. Il ne se fera ni mal ni destruction sur toute ma montagne sainte, car le pays sera rempli de la connaissance du Seigneur, comme la mer que comblent les eaux.» (Is 11, 6-9). Oui, nous rendons gloire à notre Dieu pour cette merveilleuse création qui est l’œuvre continue de ses mains.



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