22/07/2008

" Donne à ton serviteur un cœur attentif "

Bonjour !
Avant les Prophètes, les songes étaient un des principaux moyens de communication entre Dieu et les hommes. La liturgie de ce 17ème dimanche du temps ordinaire nous donne à réfléchir à partir d'un dialogue confiant entre le Seigneur Dieu et le jeune roi Salomon. Le pouvoir ! comme il peut être grisant, comme il peut faire perdre prise, comme il peut enivrer celui à que le peuple en investit, lorsqu'on ne l'arrache pas au mépris de la vie de ses concurrents ! … Mais de quel pouvoir parle-t-on ? De celui qui vient des hommes ? Non ! le vrai pouvoir, c'est celui qui vient de Dieu dans la toute puissance de son Amour. La première lecture de ce dimanche est extraite du Premier livre des Rois (1R 3, 5.7-12).
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3

05i À Gabaon, pendant la nuit, le Seigneur apparut en songe à Salomon. Il lui dit: «Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai.»
07 «Ainsi donc, Seigneur mon Dieu, c'est toi qui m'as fait roi à la place de David mon père; or, je suis un tout jeune homme, incapable de se diriger,
08 et me voilà au centre du peuple que tu as élu; c'est un peuple nombreux, si nombreux qu'on ne peut ni l'évaluer ni le compter.
09 Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu'il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal; comment sans cela gouverner ton peuple, qui est si important ?»
10 Cette demande de Salomon plut au Seigneur, qui lui dit:
11 «Puisque c'est cela que tu as demandé, et non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis; mais puisque tu as demandé le discernement, l'art d'être attentif et de gouverner,
12 je fais ce que tu as demandé : je te donne un cœur intelligent et sage, tel que personne n'en a eu avant toi et que personne n'en aura après toi».
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Quelques pistes pour notre réflexion :

A Gabaôn se trouvait la Tente de la Réunion de Dieu dressée par Moïse dans le désert. Mais David avait fait monter l’Arche de Dieu de Qyriat-Yéarim à Jérusalem où il avait décidé de construire le Temple. Il posait ainsi les bases de la communauté cultuelle de Yavhé. Parmi ses successeurs qui devront en achever l’édification se trouvait Salomon ; c’est lui qui fut choisi pour lui succéder sur le trône de Jérusalem et qui, de ce fait, bâtit le Temple. Mais Salomon ne fut pas un saint né : il usa de plusieurs intrigues et de méthodes peu vertueuses pour arriver sur le trône à la faveur de luttes fratricides et (surtout) l’aide précieuse et déterminante de Bethsabée, sa mère.
Si donc Salomon demande une sagesse pratique, non pas pour sa propre gouverne, mais pour «administrer son peuple», c’est bien qu’elle ne lui est pas naturelle. En cela, sa prière au sanctuaire de Gabaôn est un modèle de confiance et d’humilité. Salomon sait que Dieu seul détient les clés de la vraie sagesse. Et en sa qualité de jeune roi, il demande cette sagesse afin de bien gouverner son peuple, c'est-à-dire en toute sécurité et pour son plein épanouissement. Cette capacité de discerner le bien et le mal, parce qu’elle est investie par Dieu lui-même, est un gage de justice dans la conduite des affaires politiques. Par la même occasion, Salomon revêt les habits de guide spirituel de son peuple.
En outre, son humilité et son désintéressement des richesses matérielles ont plu à Dieu qui lui donne, non seulement ce qu’il a demandé — la sagesse et le discernement — mais bien au-delà de ses espérances. En effet, Dieu lui dit : «Et même ce que tu n'as pas demandé, je te le donne : et la richesse et la gloire, de telle sorte que durant toute ta vie il n'y aura personne comme toi parmi les rois.»


Pour mémoire, cet épisode du dialogue de Salomon avec son Seigneur Dieu est repris par le chroniste au Deuxième Livre des Chroniques, au chapitre 1, 3-12. Salomon reçoit du Seigneur Dieu la Sagesse et le Savoir, comme autrefois Moïse après la première alliance (voir aussi Ex 24, 5-11).

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