12/11/2009

Tu es, Seigneur, le lot de mon cœur…
car tu ne peux m'abandonner à la mort…

Psaume 15 (16), 5-8, 9-10, 1b.11


5 Seigneur, mon partage et ma coupe :

de toi dépend mon sort.

8 Je garde le Seigneur devant moi sans relâche ;

il est à ma droite, je suis inébranlable.

9 Mon cœur exulte, mon âme est en fête,

ma chair elle-même repose en confiance :

10 tu ne peux m'abandonner à la mort

ni laisser ton ami voir la corruption.

1 Mon Dieu, j'ai fait de toi mon refuge.

11 Tu m'apprends le chemin de la vie :

devant ta face, débordement de joie !

A ta droite, éternité de délices !

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Ce psaume vient bien à propos pour soutenir notre méditation du texte de Daniel. Ici aussi, le psalmiste s’insurge contre ceux qui prétendaient unir à l’adoration de Yavhé, Dieu suprême, le culte de dieux locaux, un syncrétisme qui fut depuis longtemps la grande tentation d’Israël. Il sonne comme une cri de fidélité de ceux qui craignant le Dieu de l’Alliance: «Yavhé, ma part d’héritage», Yavhé le seul et vrai gardien d’Israël (voir le Ps 12). Véritable hymne à la résurrection corps et âme («Mon cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance(9): tu ne peux m'abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption (10)»), ce psaume présente le peuple d’Israël dans sa globalité comme un lévite, c’est-à-dire un prêtre dont l’existence est entièrement vouée à la célébration du culte de louange et d’action de grâce à l’égard du Dieu Unique et exclusif, le Dieu de l’Alliance. Comme chez Daniel, il est également question du salut de tout le peuple d’Israël (y compris ceux de ses enfants qui constituaient le fameux «reste», égarés et finalement convertis de retour d'exil) en tant que choisi, élu par Dieu. Un peuple assuré de sa résurrection collective, en quelque sorte… Mais le texte de Daniel a permis d’ouvrir la foi à la résurrection individuelle, et donc au-delà de l’appartenance au peuple juif, à la résurrection de tout homme. Ce qui sera scellé par Jésus-Christ lui-même dont la mort et la résurrection seront l’héritage de toute l’humanité.

Plus tard et à la lumière de l’Esprit-Saint, les Apôtres referont reliront l’acte de foi du roi David: «Je voyais sans cesse le Seigneur devant moi, car il est à ma droite, pour que je ne vacille pas. Aussi mon cœur s’est-il réjoui et ma langue a-t-elle jubilé; ma chair elle-même reposera dans l’espérance que tu n’abandonneras pas mon âme à l’Hadès et ne laisseras pas ton saint voir la corruption. Tu m’as fait connaître des chemins de vie, tu me rempliras de joie en ta présence.» (Ac. 2, 25-28). Ce long témoignage de Pierre (Ac. 2, 14-36) portant sur la mort et la résurrection du Christ, et son exaltation à la droite du Père réaffirme une donnée fondamentale depuis les prophètes: en effet, le don de l’Esprit était annoncé par ces derniers pour les temps messianiques ; et c’est par cet Esprit répandu par le Christ mort et ressuscité, que nous devons nous saisir aujourd’hui de cette vérité de foi, le socle et la raison mêmes de notre espérance, selon l’expression de saint Paul. Alors, sans retenue aucune et avec la plus grande ferveur, nous pouvons chanter: «Tu es Seigneur le lot de mon cœur, tu es mon héritage; en toi Seigneur j’ai mis mon bonheur, toi mon seul partage».


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