12/11/2009

Le Christ, sacrifice unique et parfait…

Deuxième Lecture - Hébreux 10, 11-14, 18

Dans l'Ancienne Alliance,

11 les prêtres étaient debout dans le Temple

pour célébrer une liturgie quotidienne,

et pour offrir à plusieurs reprises les mêmes sacrifices,

qui n'ont jamais pu enlever les péchés.

12 Jésus Christ, au contraire,

après avoir offert pour les péchés un unique sacrifice,

s'est assis pour toujours à la droite de Dieu.

13 Il attend désormais que :

« Ses ennemis soient mis sous ses pieds. »

14 Par son sacrifice unique,

il a mené pour toujours à leur perfection

ceux qui reçoivent de lui la sainteté.

18 Quand le pardon est accordé,

on n'offre plus le sacrifice pour le péché.


____________________________________________


On peut affirmer que l’objectif premier de Paul à travers La Lettre aux Hébreux était de leur faire comprendre que, avec le Christ mort et ressuscité pour laver par le sacrifice de son corps et de son sang le péché des hommes, nous étions passés de l’ancienne à la nouvelle Alliance. Et que le Christ était bien le Messie annoncé par les prophètes, que Dieu l’a investi d’une fonction sacerdotale totalement renouvelée. Si donc dans l’ancienne Alliance les anciens prêtres étaient nombreux à avoir accompli leur mission telle qu’elle avait été instituée depuis les temps anciens, dans la nouvelle Alliance, le Christ est désormais le seul prêtre, le messie-prêtre dont le sacrifice de son propre corps par la mort sur la croix a «mené pour toujours à leur perfection ceux qui reçoivent de lui la sainteté» (14). Le fait que les anciens prêtres recommençaient jour après jour le rituel d’offrandes et de sacrifices de sang d’animaux est la preuve évidente que l’effacement du péché, but de leur démarche quotidienne, n’était jamais atteint (réalisé). Le Christ s’est offert en personne en sacrifice pour les siens: «Comme tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu’ils soient eux aussi consacrés en vérité» (Jn 17, 18-19).

C’est le Christ qui, par l’Esprit qu’il a répandu sur le monde, a enlevé du cœur des hommes cette fatalité du péché. C’est le Christ qui nous a menés à notre plein accomplissement, non seulement en nous libérant des chaînes du mal, mais aussi en nous rendant dignes d’espérer la gloire en son royaume. Cela, il l’a fait une fois pour toutes; il n’y a pas de «Mort et résurrection du Christ, 10ème… on tourne!». Non, «là où les péchés sont remis, il n’y a plus d’oblation pour le péché»(18), conclut saint Paul. Le Christ siège désormais à la droite du Père, sur son trône de sainteté, foulant à ses pieds les ennemis du royaume, les forces du mal… symbole de l’avènement d’un monde nouveau. C’est aussi l’affirmation du sacerdoce et la royauté du Messie dont les prérogatives – universalité et perpétuité – ne découlent d’aucune investiture terrestre: «Oracle de Yavhé à mon Seigneur: Siège à ma droite; tes ennemis, j’en ferai ton marchepied» (Ps 100).

Les premiers chrétiens avaient vu les merveilles de Jésus-Christ à travers les miracles qu’il accomplissait, et surtout sa mort, sa résurrection et son ascension dans le ciel vécue par les apôtres qui en ont rendu témoignage… Aujourd’hui, en même temps que nous redisons notre foi et que nous réaffirmons dans le Credo qu’il est assis à la droite De Dieu le Père tout-puissant, son Esprit-Saint se répand dans les cœurs des hommes, cet Esprit qui est la source qui vivifie son Eglise. Souvenons-nous: sur la route de Jéricho, l’aveugle cria au passage du Seigneur: «Jésus, fils de David, aie pitié de moi!». Ce que nous continuons à clamer au début de toute célébration eucharistique… «Seigneur (ô Christ), prends pitié!». Puis, avant le partage de son Corps et de son Sang, nous redisons encore: «Agneau de Dieu qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous (donne-nous la paix)». Si donc nous pouvons le dire désormais, c'est que par son sacrifice unique, il nous rendus libres dans son amour…


Aucun commentaire: