24/07/2009

« Où pourrions-nous acheter du pain
pour qu'ils aient à manger ? »

Bonjour !
L'Evangile de ce dimanche est extrait de Jean 6, 1 - 15:

1 Après cela, Jésus passa de l'autre côté du lac de Tibériade
(appelé aussi mer de Galilée).
2 Une grande foule le suivait,
parce qu'elle avait vu les signes qu'il accomplissait
en guérissant les malades.
3 Jésus gagna la montagne,
et là, il s'assit avec ses disciples.
4 C'était un peu avant la Pâque, qui est la grande fête des Juifs.
5 Jésus leva les yeux et vit qu'une foule nombreuse venait à lui.
Il dit à Philippe :
« Où pourrions-nous acheter du pain
pour qu'ils aient à manger ? »
6 Il disait cela pour le mettre à l'épreuve,
car lui-même savait bien ce qu'il allait faire.
7 Philippe lui répondit :
« Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas
pour que chacun ait un petit morceau de pain. »
8 Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :
9 « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d'orge
et deux poissons,
mais qu'est-ce que cela pour tant de monde ! »
10 Jésus dit :
« Faites-les asseoir. »
Il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit.
Ils s'assirent donc, au nombre d'environ cinq mille hommes.
11 Alors Jésus prit les pains,
et, après avoir rendu grâce,
les leur distribua ;
il leur donna aussi du poisson,
autant qu'ils en voulaient.
12 Quand ils eurent mangé à leur faim,
il dit à ses disciples :
« Ramassez les morceaux qui restent,
pour que rien ne soit perdu. »
13 Ils les ramassèrent, et ils remplirent douze paniers
avec les morceaux qui restaient des cinq pains d'orge
après le repas.
14 A la vue du signe que Jésus avait accompli,
les gens disaient :
« C'est vraiment lui le grand Prophète,
celui qui vient dans le monde. »
15 Mais Jésus savait
qu'ils étaient sur le point de venir le prendre de force
et faire de lui leur roi ;
alors de nouveau il se retira, tout seul, dans la montagne.
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Cet épisode de la multiplication des pains est, certes, plus complet dans l'évangile de Jean que dans celui de Matthieu. Mais le commentaire que j'ai déjà proposé de ce dernier (cliquer sur ce lien) peut aider à comprendre l'importance de ce moment dans le ministère de Jésus. Rappelons-nous: c'est bientôt la Pâque et tout Jérusalem grouille de monde, car c'est dans la ville sainte que se passent les festivités. Mais les foules sont également impatientes de voir enfin ce messie, ce sauveur tant et tant annoncé par les prophètes. D'ailleurs, plusieurs faux prophètes profitent de l'occasion pour tromper et abuser des pèlerins. Or, une foule innombrable (pèlerins et gens du pays confondus) suit un homme, Jésus, dont la renommée se fait grandissante: il guérit les malades, chasse les démons, ressuscite des morts et parle à Dieu comme à son Père; il annonce le royaume de Dieu qui est proche et appelle tout le monde à la conversion, c'est-à-dire à se dépouiller de l'homme ancien et revêtir les habits de l'homme nouveau. Et cela ne plaît pas aux scribes et aux pharisiens, encore moins aux romains qui craignent pour leur pouvoir et leur autorité…

Plusieurs points m'interpellent dans cet évangile, mais je voudrais en souligner particulièrement deux autour du thème de la rencontre, de l'accueil et de l'ouverture:

Tout d'abord - et ce ne sera pas la seule fois! - Jésus se préoccupe de l'intendance, il a les pieds sur terre car il est conscient du fait que ces foules qui suivent attentivement ses enseignements jusque très tard, à la tombée de la nuit, sont affamées. Mais il pose tout de même la question à ses disciples: «Où pourrions-nous acheter du pain pour qu'ils aient à manger?» Ils ont dû se dire: mais il est dingue ou quoi? De la nourriture pour près de 5000 hommes? Cela frisait l'inconscience, la folie! «Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun ait un petit morceau de pain» (environ 7000 euros de nos jours), lui répond Philippe, tout désemparé. Cela signifie aussi que la petite communauté proche de Jésus n'avait pas les moyens financiers et matériels pour résoudre un tel problème. Or, il y a là un jeune homme qui avait 5 pains d'orge et 2 poissons, pour tout dire de bien dérisoires provisions. Mais Jésus, comme dans tout miracle d'ailleurs, part de cette infime participation de l'homme pour d'abord rendre grâce à son Père et réaliser ce qui est incompréhensible à la raison humaine.
Jean nous montre un Jésus qui est accueille la multitude des gens qui le suivent, il ne s'en dérobe pas, il leur ouvre ses bras: «Venez à moi, vous tous qui ployez sous le fardeau du péché», dira-t-il plus tard. Jean décrit ici la préfiguration du banquet eucharistique (le lieu, le moment de rencontre par excellence entre Dieu et les hommes) et la surabondance des dons messianiques. Dieu donne toujours au-delà de tout don; il est par-don parce qu'il est Amour. Et, dira-t-il plus tard, «il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime». Lui-même sera l'Agneau pascal qui sera immolé pour la rémission des péchés de la multitude. Ce même agneau que les familles sacrifieront et mangeront à la Pâque.
Donc, la foule mange à sa faim et Jésus demande à ses disciples de ramasser «les morceaux qui restent, pour que rien ne soit perdu.» Avec ces restes de pains, il remplissent 12 paniers. Ce petit clin d'œil est pour moi très important: Jésus est conscient des difficultés matérielles des gens qu'ils croisent, il sait que le peuple a souvent connu des périodes de sècheresse et de famine. Alors, il indique par ce geste que l'abondance ne doit pas nous conduire à la désinvolture. Le miracle qu'il vient d'accomplir n'est pas le nième acte d'un show de prestidigitation, ce n'est pas de la rigolade. Toute nourriture est sacrée, surtout quand on l'a en abondance. Quelque part en Palestine ou en Galilée au moment même où il réalisait ce miracle, quelque part dans le monde, des hommes et des femmes souffraient de famine quand ils n'en mouraient pas par milliers: après que la foule ait mangé à sa faim, Jésus ordonne à ses disciples de ramasser les restes pour s'en nourrir le lendemain. Pas de gaspillage, pas d'inconvenance…

Un autre point très important dans cet évangile: avant d'entreprendre quoi que ce soit, Jésus va d'abord à la rencontre de son Père, il le prie toujours, il lui rend grâce. Mais de plus, ici, après le repas, sentant que la foule allait s'égarer dans son enthousiasme, car elle «voulait faire de lui leur roi», il se retire seul sur la montagne pour prier. Pour parler à son Père, il fait silence autour de lui, il se fait silence pour entrer en écoute:
- Nous aussi, nous arrive-t-il de prendre des moments de prière, de rencontre et de dialogue avec Dieu, juste pour lui rendre grâce et lui dire notre reconnaissance pour tous les biens visibles et invisibles dont il nous comble personnellement, et dont il comble aussi les autres?
- Savons-nous, comme Jésus, ouvrir nos yeux et nos mains pour voir la réalité du monde dans lequel nous vivons et partager avec les autres, surtout les plus désespérés, l'espérance que fait brûler en nous l'Esprit-Saint de Dieu?

Oui, en effet, prière et partage, ainsi aurait pu être titré cet épisode de la multiplication des pains. Le chant d'Odette Vercruysse prend ici tout son sens: "Les mains ouvertes devant toi, Seigneur, pour t'offrir le monde | Les mains ouvertes devant toi, Seigneur, notre joie est profonde". Je pourrais même dire féconde, "contagieuse"… et ce virus, quand on l'a, il faut l'entretenir dans et par la prière et le propager le plus largement possible. C'est une obligation messianique, une exigence de la foi.

Ayez à cœur de garder l'unité
dans l'Esprit par le lien de la paix

Bonjour !
La deuxième Lecture de ce dimanche est extraite de la Lettre de Saint-Paul Apôtre aux Ephésiens, 4, 1 - 6

Frères,
1 moi qui suis en prison à cause du Seigneur,
je vous encourage à suivre fidèlement
l'appel que vous avez reçu de Dieu :
2 ayez beaucoup d'humilité, de douceur et de patience,
supportez-vous les uns les autres avec amour ;
3 ayez à cœur de garder l'unité dans l'Esprit
par le lien de la paix.
4 Comme votre vocation vous a tous appelés
à une seule espérance,
de même, il n'y a qu'un seul Corps et un seul Esprit.
5 Il n'y a qu'un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
6 un seul Dieu et Père de tous,
qui règne au-dessus de tous,
par tous, et en tous.
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Le message de Paul, outre qu’il met en garde les chrétiens de la communauté d’Ephèse contre les dérives hérétiques dans lesquelles tentent de les entraîner des esprits malins (car lui est en prison), est fondamentalement doctrinal. Rappelons-nous le condensé qu’il nous en a donné dans sa lettre aux Ephésiens (1, 3 – 14): «Au terme, nous parviendrons tous ensemble à l'unité dans la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu, à l'état de l'Homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ.» Oui, en effet, unité dans la foi et unité de nos vies désormais conformées à celle du Christ, notre modèle. D’où cette magnifique formule (plus qu’une formule, bien sûr!) : «une seule espérance... un seul Corps et un seul Esprit... un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême... un seul Dieu et Père de tous». En réalité, il faut l’entendre comme un tripe appel à répondre librement à l’appel du Christ à venir coopérer dans sa moisson, dans son projet de salut pour les hommes, sous la gouverne de son Esprit-Saint. Un appel également à rester fidèle à sa Parole en toute humilité et dans l’amour fraternel car, ainsi que l’avait dit le Maître lui-même: «c'est à l'amour que vous aurez les uns pour les autres que l'on vous reconnaîtra pour mes disciples!».

Ce texte nous parle aujourd’hui, à nous chrétiens dans nos communautés souvent fragilisées par tant et tant de sollicitations déroutantes. Dans les médias, et particulièrement sur internet, nous sont vantés les charismes de tel ou tel nouveau pasteur ou gourou qui crée «son église de réveil»; chaque jour nous sont également destinés des appels à vivre “autrement“ l’Evangile du Christ, avec soi-disant plus de ferveur, plus de réalisme, plus de punch, plus de «peps» et de « tonus » que ce que l’on nous sert dans nos églises tristes et moribondes. On nous propose de la musique qui fait bouger, des prédications qui enchantent et sortent des sentiers battus, des témoignages d’interventions de Dieu dans nos vies individuelles et collectives, des guérisons par le charisme d’un pasteur puissamment habité par l’Esprit de Dieu, etc. Que de familles ne sont pas aujourd’hui morcelées par ces appels souvent finement médiatisés et intelligemment «commercialisés» dans les rues, sur les places publiques… des appels qui se nourrissent toujours du désespoir, de la faim, du dénuement des plus faibles, mais seulement, du désarroi qui peut frapper nos vies parfois bien réglées matériellement, socialement. Oui, il suffit d'un rien pour que tout bascule: la perte de son boulot, une maladie grave, un accident aux séquelles irrémédiables, un divorce ou une quelconque rupture, la perte d'un être cher… C'est dans ces moments-là que le doute s'installe en nous et commence la remise en cause de tout, y compris de notre foi: où es-tu donc toi mon Dieu? pourquoi m'abandonnes-tu? Or, nous oublions soueant que Jésus lui-même fut saisi d'une telle faiblesse sur la croix: "Père, pourquoi m'as-tu abandonné?", dira-t-il… mais pour ajouter : "non pas ma volonté, mais la tienne". Et c'est là toute la différence avec nous. Les gourous eux le savent qui en profitent pour nous faire douter davantage et nous récupérer dans leurs filets de malice.
Oui, effet, nous posons-nous toujours la question de savoir si, en réalité, ces nouvelles églises nous enseignent à vivre la Parole du Christ et à lui rendre gloire à lui, seul Dieu et Maître de tout ce qui existe, et non pas à la gloire du gourou qui se prend pour Dieu? A défaut d’être des églises du réveil, ces communautés ne nous entraînent-elles pas dans les drames des premières communautés chrétiennes, celles que Paul met justement en garde contre les nouveaux théoriciens et interprètes de la Parole du Christ? Ces églises ne sont-elles pas plutôt des églises d’endormissement? Alors, comme Paul :
- Savons-nous nous poser les vraies questions sur la vérité de notre engagement à suivre le Christ, sur notre fidélité à sa Parole (non pas celle d’un “pasteur vintage“!)?
- Savons-nous proclamer cette déclaration de foi que lui-même a faite au plus tragique de sa détention en prison: «Qui nous séparera de l’amour du Christ? la tristesse? l’angoisse? la persécution? la faim? le dénuement, le danger, le glaive?».

Seuls, nous ne pouvons réussir et tenir un tel engagement. Seul l’Esprit-Saint de Dieu peut nous rendre forts pour la réalisation d’un tel prodige. Notre défi est grand, notre challenge l'est tout autant: croire en Christ aujourd’hui et faire le serment d’aller à sa suite pour nourrir de sa Parole tous nos frères et sœurs de toutes races et de toutes nations, cela est véritable merveille, inestimable grâce, un don de l'Esprit.

“On mangera et il en restera“ :
lorsque Dieu se préoccupe de la condition humaine…

Chers amis, bonjour !

Les lectures de ce dimanche 27 juillet nous parlent de faim, de nourriture. Mais avec une particularité bien saisissante : le Prophète Elisée, rempli de l’Esprit-Saint de Dieu, et sous sa gouverne, ordonne de distribuer vingt petits pains et un sac de grain à toute une foule tenaillée par la famine. Celle-ci en mange à sa faim et en laisse même, tellement elle a été rassasiée.
Et si le psalmiste rend grâce à Dieu qui ouvre ses mains et rassasie ceux qui tournent ses yeux vers lui et espèrent en sa parole, Saint Paul n’est pas en reste qui nous rappelle que le ministère du Christ est d’abord et avant tout (mais pas seulement !) celui de la Parole qui donne vie dans l'unité du Saint-Esprit: «… de même, il n'y a qu'un seul Corps et un seul Esprit. Il n'y a qu'un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême» (5).
C’est dans ce contexte qu’il convient de comprendre le message de cet Evangile que la liturgie de ce jour emprunte non pas à Marc, mais à Jean, dans une version plus complète liant le discours du Pain de Vie à l’accomplissement du miracle même de la multiplication des pains.
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Première Lecture - Deuxième Livre des Rois, 4, 42 - 44

42 Il y avait alors une famine dans le pays. Sur la récolte nouvelle,
quelqu'un offrit à Elisée, l'homme de Dieu,
vingt pains d'orge et du grain frais dans un sac.
Elisée dit alors :
« Donne-le à tous ces gens pour qu'ils mangent. »
43 Son serviteur répondit :
« Comment donner cela à cent personnes ? »
Elisée reprit :
« Donne-le à tous ces gens pour qu'ils mangent,
car ainsi parle le Seigneur :
On mangera et il en restera. »
44 Alors il les servit, ils mangèrent,
et il en resta, selon la parole du Seigneur.
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Elisée est le disciple et successeur du grand prophète Elie, son fils spirituel en quelque sorte. Les écrits bibliques ne le cachent pas car ils lui attribuent les mêmes pouvoirs et surtout la même liberté de parole face aux rois, aux puissants, lui qui était incontestablement reconnu comme «un homme de Dieu». De lui, nous sont rapportés plusieurs miracles. Outre les plus spectaculaires d’entre eux, à savoir la résurrection du fils de la Shunamite (2 R 4, 8-16) et la guérison du général syrien lépreux, Naaman (2 R 5), il faut attribuer à sa renommée 1)- l’ouverture des eaux du Jourdain qu’il traversa à pied sec, 2)- la purification des eaux de Jéricho pour le plus grand bien des populations et du bétail qui étaient frappés de stérilité après qu’ils en avaient bu, et 3)- le miracle de l’huile de la veuve (2 R 4, 1-7).
La multiplication des pains dont il est question dans le texte d’aujourd’hui intervient dans un contexte de famine; le royaume d’Israël en a connu plusieurs, toujours à la suite d’épisodes de sècheresse. Ce qu’il convient de noter, c’est l’incrédulité affichée par le serviteur du Prophète: «Comment donner cela à cent personnes?» Et Elisée d’insister: «Donne-le à tous ces gens pour qu'ils mangent, car ainsi parle le Seigneur : On mangera et il en restera.» Et il en fut ainsi qu’il l’avait dit, car cela était Parole de Dieu. C’est que Elisée est un homme qui a fixé ses yeux vers le Seigneur et qui l’invoque en vérité , un homme qui a foi en son intervention. Mais dans ce besoin auquel Dieu a donné une réponse concrète, il y a néanmoins une participation de l’homme, si minime soit-elle: des pains et un sac de riz. Dieu n’est donc pas insensible à la situation matérielle de son peuple ni sourd à ses supplications; et surtout, il a besoin de nous dans son projet de salut. Il nous veut "coopérant". Et il se manifeste à nous lorsque nous nous faisons proches de lui et que nous nous nourrissons de sa parole de vie.

Le psaume 144 qui nous est proposé en méditation rappelle cette fidélité et cette ouverture de Dieu à l’homme qu’il accueille dans son infinie bonté. Un psaume alphabétique (chacun des 22 versets commençant par une lettre de l’alphabet) dont la forme littéraire était indiquée pour décliner de A à Z toute la foi en Dieu, un psaume d’action de grâce pour l'Alliance. Exaltation aussi de la grandeur, la gloire et la royauté de Dieu Amour. Le peuple juif a eu le privilège de la première révélation du projet de Dieu et cela s’est traduit par toute son histoire marquée par la présence multiforme de Dieu lui-même, ses absences et ses dérobades apparentes, sa Parole parfois dure mais toujours rassurante et agissante… Cela s’est traduit aussi par tous ces écrits et enseignements de l’Ancien testament qui portent en réalité l’empreinte de l’universalité de ce Dieu si «Tout-Autre» et si proche des hommes en même temps. Puissions-nous faire de ce psaume la prière de chaque matin de notre vie, des mots de confiance pour parler à Dieu comme à une Père et un Roi dont nous revendiquons «que son règne vienne et que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel».
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Psaume 144 ( 145 ), 10-11, 15-16, 17-18

10 Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
11 Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.

15 Les yeux sur toi, tous ils espèrent :
tu leur donnes la nourriture au temps voulu ;
16 Tu ouvres ta main ;
tu rassasies avec bonté tout ce qui vit.

17 Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
fidèle en tout ce qu'il fait.
18 Il est proche de ceux qui l'invoquent,
de tous ceux qui l'invoquent en vérité.

17/07/2009

« Ils étaient comme des brebis sans berger. »

Bonjour !
L'Evangile de ce 17ème dimanche est extrait de Marc 6, 30 - 34.

6
Après leur première mission,
30 les apôtres se réunissent auprès de Jésus,
et lui rapportent tout ce qu'ils ont fait et enseigné.
31 Il leur dit :
« Venez à l'écart dans un endroit désert,
et reposez-vous un peu. »
De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux
qu'on n'avait même pas le temps de manger.
32 Ils partirent donc dans la barque, pour un endroit désert, à l'écart.
33 Les gens les virent s'éloigner et beaucoup les reconnurent.
Alors, à pied, de toutes les villes,
ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux.
34 En débarquant, Jésus vit une grande foule.
Il fut saisi de pitié envers eux
parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger.
Alors, il se mit à les instruire longuement.
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Les douze, qui avaient été envoyés en mission, reviennent auprès du Maître comme pour «faire le point», une sorte d’évaluation sur le contenu et la méthode de leur activité pédagogique. Marc nous indique qu’ils ont fait exactement comme le Maître leur avait demandé : guérir les malades, chasser les démons, enseigner. Leur ministère est donc en continuité et en conformité avec celui du Maître. Jésus les appelle à se retirer avec lui dans un endroit désert pour se reposer un peu. La précision est de taille: dans l’exercice de leur ministères, les envoyés de Dieu doivent s’offrir des temps de repos et de ressourcement pour une plus grande efficacité ensuite. Signe que Jésus préfère de bons marcheurs de fond à des “sprinters“ qui vite s’essoufflent, se découragent et abandonnent. Se retirer aussi pour faire la part entre annonce de la Parole de Dieu et stériles péroraisons individuelles ; car en effet, à être investis pour parler au nom de Dieu, on risque, si l’on n’y prend garde, de se prendre pour Dieu lui-même.

«Venez à l'écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu.»
Belle intention que celle de Jésus, mais la foule qui venait de partout les précède sur le lieu où ils avaient projeté de se rendre. Et voyant la foule inombrable qui les attendait, «…il fut saisi de pitié envers eux parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les instruire longuement.» Notons qu’il les instruit d'abord, et par la suite il accomplira une première multiplication des pains (6, 35-44). Deux manières de les nourrir que reproduiront les apôtres tout au longs de leurs pérégrinations. C’est dire que le ministère de Jésus n’est pas fait que de paroles en folies, complètement détachées et désintéressées des réalités concrètes, matérielles dans lesquelles vivent les gens. C’est dire aussi que le ministère de Jésus n’est pas de tout repos, il demande de la disponibilité.

« Des deux, Israël et les païens, il a fait un seul peuple.
Il a fait tomber ce qui les séparait. »

DEUXIEME LECTURE - Ephésiens 2, 13 - 18

Frères,
13 Vous qui autrefois étiez loin du Dieu de l'Alliance,
vous êtes devenus proches par le sang du Christ.
14 C'est lui, le Christ, qui est notre paix :
des deux, Israël et les païens, il a fait un seul peuple ;
par sa chair crucifiée,
il a fait tomber ce qui les séparait, le mur de la haine,
15 en supprimant les prescriptions juridiques de la loi de Moïse.
Il voulait ainsi rassembler les uns et les autres en faisant la paix,
et créer en lui un seul Homme nouveau.
16 Les uns comme les autres, réunis en un seul corps,
il voulait les réconcilier avec Dieu par la croix :
en sa personne, il a tué la haine.
17 Il est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix,
la paix pour vous qui étiez loin,
la paix pour ceux qui étaient proches.
18 Par lui, en effet, les uns et les autres,
nous avons accès auprès du Père,
dans un seul Esprit.
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Chrétiens d’origine juive et chrétiens d’origine païenne, tel est l’auditoire de Paul. Il dit «nous» quand il parle aux premiers et «vous» quand il s’adresse aux seconds. C’était d’ailleurs le ton du texte de dimanche dernier (Ep 1, 13-14). Dans le texte de ce dimanche, il s’adresse à ces païens (les «étrangers aux alliances de la promesse») récemment convertis au christianisme avec un messager-clé : nous sommes tous désormais réconciliés et unifiés en Christ. C’est lui le Temple nouveau qui s’est ouvert à tous les peuples, juifs et païens; c’est lui qui par le même baptême nous établit frères et fils de Dieu; c’est qui lui nous donne à tous le mérite d’approcher le Père dans la communion de l’Esprit-Saint. Avec Christ, la loi n’est plus celle l’ancienne Alliance qu’il a naturellement dépassée, mais celle de l’Alliance nouvelle qu’il scelle avec toute l’humanité et la création tout entière par sa mort et sa résurrection, la loi de l’unité et de l’Amour. Tel est le fondement de l’enseignement de Paul: «Il y a un seul Corps et un seul Esprit... un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ; un seul Dieu et Père de tous...»(4,4). Et l’on peut ajouter : un seul Berger et Maître.
La croix est désormais le symbole de l'unité, de la liberté et de la fraternité en Dieu, car désormais Christ attire vers lui tout homme qui le regarde et se laisse habiter par parole. L'universalité n'est plus un vain mot, et nous devons comprendre la “révolution“ que Christ opère au cœur des peuples et des personnes: «Par lui, en effet, les uns et les autres, nous avons accès auprès du Père,dans un seul Esprit.» (18)

«A cause de vous, mes brebis se sont égarées
et dispersées.»

Chers frères, bonjour !

Voici les références bibliques des quatre textes que la liturgie nous propose en ce 17ème dimanche.
Livre du prophète Jérémie - 23. 1 à 6: «A cause de vous, mes brebis se sont égarées et dispersées.»
Psaume 22: «Le Seigneur est mon berger... il me mène vers les eaux tranquilles.»
Lettre de saint Paul aux Ephésiens. 2. 13 à 18: «Des deux, Israël et les païens, il a fait un seul peuple. Il a fait tomber ce qui les séparait.»
Evangile selon saint Marc. 6. 30 à 34: «Ils étaient comme des brebis sans berger.»
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PREMIERE LECTURE - Jérémie 23, 1 - 6

1 Parole du Seigneur.
Misérables bergers, qui laissent périr et se disperser
les brebis de mon pâturage !
2 C'est pourquoi - ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël
contre les pasteurs qui conduisent mon peuple - :
à cause de vous, mes brebis se sont égarées et dispersées,
et vous ne vous êtes pas occupés d'elles.
Eh bien ! Moi je vais m'occuper de vous,
à cause de vos méfaits,
déclare le Seigneur.
3 Puis je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis
de tous les pays où je les ai dispersées.
Je les ramènerai dans leurs pâturages,
elles seront fécondes et se multiplieront.
4 Je leur donnerai des pasteurs
qui les conduiront ;
elles ne seront plus apeurées et accablées,
et aucune ne sera perdue, déclare le Seigneur.
5 Voici venir des jours, déclare le Seigneur,
où je donnerai à David un Germe juste :
il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence,
il exercera dans le pays le droit et la justice.
6 Sous son règne, le royaume de Juda sera sauvé,
et Israël habitera sur sa terre en sécurité.
Voici le nom qu'on lui donnera :
« Le Seigneur est notre justice. »
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Pour comprendre cet extrait de Jérémie, il convient de se rappeler le contexte dans lequel ces paroles sont dites : nous sommes au moment de l’exil à Babylone et le prophète s’élève contre les derniers rois de Jérusalem qu’il rend responsables des égarements du peuple juif. Certes, les Grecs l'ont martyrisé à l'époque des frères Macabées, et les Romains ont construit leur forteresse dans les murailles du Temple même, en Terre promise, sans oublier le balancement permanent de ses chefs entre les Zélotes et les Hérodiens… une situation qui ne favorise pas la confiance en ces chefs politiques et religieux. D’ailleurs, des rangs des lévites et des scribes n’émerge aucune personnalité forte qui puisse rassembler et rappeler le sens de l’Alliance et de la mission universaliste du peuple élu. Et l’on comprend aisément que ce peuple se soit fourvoyé dans l’idolâtrie, qu’il ait perdu ses repères par dépit ou par un ressenti d’abandon et d’absence de Dieu, de ce Messie tant annoncé, et dont il attend qu’il le libère du joug de l’étranger. C’est le chaos total ! Pas un vrai chef, pas un berger qui rassemble et conduise le peuple juif.
C’est peut-être parce qu’ils se sont mal (pré)occupé de leur peuple, qu’ils n’en ont eu guère souci, eux les mauvais pasteurs que déjà le prophète Michée stigmatisait (Mi 5, 1-3). Jérémie est très dur envers eux et il insiste sur la radicalité de son message qu’il tient de Dieu lui-même (en effet, par cinq fois, il rappelle qu’il dit «la parole du Seigneur». Et comme par opposition, il annonce l’émergence, dans la tribu de David, d’un vrai berger, d’un vrai roi dont le nom sera Justice. Un roi qui sortira le peuple juif des effritements tatillons et stupides de la Loi dans lesquels les faux pasteurs l’avaient égaré et enfermé, pour le rétablir dans l’essence même de l’Alliance. C’est donc dans le moments les plus difficiles, lorsque désespère du droit, de la justice et de la sécurité, que les prophètes (ici Jérémie, mais également Zacharie et Isaïe) insistent sur la nécessité et presque l’évidence de cette espérance dans un Messie qui, contrairement aux faux bergers, saura rassembler et conduire son peuple en toute quiétude.
Résonnent ici en écho cette belle déclaration de confiance (cum-fides) du psaume 22: «Mon berger, c'est le Seigneur : je ne manque de rien».

PSAUME 22 ( 23 )
1 Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
2 Sur des prés d'herbe fraîche,
il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
3 et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l'honneur de son nom.

4 Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi,
ton bâton me guide et me rassure.

5 Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.

6 Grâce et bonheur m'accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j'habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.

Le prophète Ezéchiel (34, 2. 5-6) mettait déjà en garde non seulement les chefs mais aussi les juifs eux-mêmes individuellement: «Malheur aux bergers d'Israël qui se paissent eux-mêmes ! N'est-ce pas le troupeau que les bergers doivent paître ?... Les bêtes se sont dispersées, faute de berger, et elles ont servi de proie à toutes les bêtes sauvages (entendez les nations étrangères, et en particulier Babylone) ; elles se sont dispersées. Mon troupeau s'est éparpillé par toutes les montagnes, sur toutes les hauteurs ; mon troupeau s'est dispersé sur toute la surface du pays sans personne pour le chercher, personne qui aille à sa recherche.» C'est Dieu qui est lumière et salut, c'est Dieu qui est le bon pasteur, c'est-à-dire celui qui veut libérer l'homme autant qu'il est lui-même libérateur.
Aujourd’hui encore plus qu’hier, avec la densification et la massification des média, que de faux pasteurs pour vendre des promesses de bonheur et de salut ! Que de faux pasteurs pour nous attirer sur des chemins sans issue, sans sens pour notre existence ! Que de faux pasteurs pour vendre de l’illusion et du vent face à la misère des peuples, face à la faiblesse des consciences fragilisées par les calamités naturelles, les injustices sociales et politiques, les méchancetés des uns et des autres ! … Oui, le Seigneur est un berger aimant qui nourrit et protège, rassure et libère. Jérémie a porté au niveau de tout un peuple ce qui se jour quotidiennement au niveau de l’individu que nous sommes ; il nous rappelle cette espérance qui doit être inscrite au cœur de notre vie pour laisser germer et accueillir en nous celui que nous attendons et qui est déjà là, le Seigneur Dieu, le juste.

11/07/2009

Allez ! Je vous envoie annoncer la Bonne Nouvelle…

Bonjour !
L'Evangile de ce dimanche 12 juillet est extrait de Marc 6, 7 - 13. Jésus envoie des douze apôtres en mission et leur dresse une feuille de route, sobre mais stricte:

7 Jésus appelle les Douze,
et pour la première fois il les envoie deux par deux.
Il leur donnait pouvoir sur les esprits mauvais,
8 et il leur prescrivit de ne rien emporter pour la route,
si ce n'est un bâton ;
de n'avoir ni pain, ni sac,
ni pièces de monnaie dans leur ceinture.
9 « Mettez des sandales,
ne prenez pas de tunique de rechange. »
10 Il leur disait encore :
« Quand vous avez trouvé l'hospitalité dans une maison,
restez-y jusqu'à votre départ.
11 Si, dans une localité,
on refuse de vous accueillir et de vous écouter,
partez en secouant la poussière de vos pieds :
ce sera pour eux un témoignage. »
12 Ils partirent, et proclamèrent qu'il fallait se convertir.
13 Ils chassaient beaucoup de démons,
faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades,
et les guérissaient.
__________________________________________________________________

Avec ce texte de Marc, on pourrait dire: ça y est ! L’essentiel de la formation est donné et il est temps d’aller sur le terrain pour mettre en pratique les enseignements du Maître. Ils sont douze: «Pierre (surnom qu'il a donné à Simon), Jacques, le fils de Zébédée et Jean, le frère de Jacques (il leur donna le nom de Boanerguès, c'est-à-dire fils du tonnerre), André, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques, le fils d'Alphée, Thaddée et Simon le zélote, et Judas Iscarioth, celui-là même qui le livra.» (Mc 3, 16-19). Ils les a munis du pouvoir de chasser les démons et les envoie désormais en mission avec trois consignes dont nous devrions nous souvenir nous aussi aujourd’hui: aller deux par deux, n'emporter que le strict nécessaire, ne pas se laisser impressionner ni décourager par la persécution inévitable de ceux que rencontrerez à travers toutes les contrées.
Si nous reprenons chacune des trois règles que le Seigneur assigne à ses disciples, nous pouvons en tirer des enseignements pour notre propre exercice de la mission aujourd’hui:
1)- Aller deux par deux: la mission n’est pas une affaire de record ou de performance individuelle, mais le partage d’un témoignage. Plus tard, Pierre et Jean prêcheront ensemble au Temple de Jérusalem (Ac 1) ; Paul et Barnabé feront équipe commune en Syrie et en Asie Mineure (Ac 13-15), après leur séparation, suite à une incompatibilité de caractères, Paul continuera avec Silas (Ac 16-17). Etc.
2)- N’emporter que le strict minimum : dans la longue marche de l'Eglise, du peuple de Dieu, les messagers doivent être mobiles, disponibles et libres d'esprit. Il s’agit aussi d’un appel au détachement matériel pour ne se consacrer qu’à l’annonce de la Parole et être au service permanent de ses frères.
3)- Ne pas craindre la persécution. Il semble que celle-ci est inévitable et plutôt le lot commun des hommes de Dieu, de ceux qui annoncent toute parole qui dérange, qui remet en cause l’ordre politique et religieux établis pour étouffer les populations sous les injustices de toutes sortes. Jésus lui-même sera victime de cette persécution jusqu’à être mis à mort sur la croix. La mission n’est pas une sinécure, mais un véritable combat contre des forces gigantesques, car il s’agit de soulever des montagnes de choses et de mentalités établies, il s’agit d’annoncer les valeurs d’un monde nouveau.
Mais Luc trouvera cette belle formule: «Même la poussière de votre ville qui s'est collée à nos pieds, nous l'essuyons pour vous la rendre. Pourtant, sachez-le, le Règne de Dieu est arrivé.» (Lc 10, 11). C’est dire donc que la mission n’est pas que détestable, rebutante: Parce que le missionnaire apporte la Parole du Christ sous la conduite et la force de l’Esprit Saint de Dieu, le bon fruit est au rendez-vous, et quand bien même nous ne sommes pas là pour voir et récolter ce que nous aurons semé, d’autres en témoigneront après nous, après notre passage. Oui, frères ! le règne de Dieu est là qui se construit au milieu de nos communautés à travers la vigueur de nos témoignages. Nous l'établissons sur le roc de l'amour, et c'est là le signe de la présence de l'Esprit Saint au cœur du monde. En effet, c’est à la manière dont nous vivons concrètement le message d’amour de Christ que nous sommes reconnus comme de vrais «fils de Dieu».

Dans le Christ, nous avons reçu
la marque de l’Esprit Saint

Deuxième lecture - Ephésiens 1, 3 - 14

3 Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ.
Dans les cieux, il nous a comblés
de sa bénédiction spirituelle en Jésus-Christ.
4 En lui, il nous a choisis avant la création du monde,
pour que nous soyons, dans l'amour,
saints et irréprochables sous son regard.
5 Il nous a d'avance destinés
à devenir pour lui des fils par Jésus Christ :
voilà ce qu'il a voulu dans sa bienveillance
6 à la louange de sa gloire,
de cette grâce dont il nous a comblés en son Fils bien-aimé,
7 qui nous obtient par son sang la rédemption,
le pardon de nos fautes.
Elle est inépuisable, la grâce
8 par laquelle Dieu nous a remplis de sagesse et d'intelligence
9 en nous dévoilant le mystère de sa volonté,
de ce qu'il prévoyait dans le Christ
pour le moment où les temps seraient accomplis ;
dans sa bienveillance,
10 il projetait de saisir l'univers entier
ce qui est au ciel et ce qui est sur la terre,
en réunissant tout sous un seul chef, le Christ.
11 En lui,
Dieu nous a d'avance destinés à devenir son peuple ;
car lui, qui réalise tout ce qu'il a décidé,
12 il a voulu que nous soyons
ceux qui d'avance avaient espéré dans le Christ
à la louange de sa gloire.
13 Dans le Christ, vous aussi,
vous avez écouté la parole de vérité,
la bonne nouvelle de votre salut ;
en lui, devenus croyants,
vous avez reçu la marque de l'Esprit Saint.
Et l'Esprit que Dieu avait promis,
14 c'est la première avance qu'il nous a faite
sur l'héritage dont nous prendrons possession,
au jour de la délivrance finale,
à la louange de sa gloire.
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Voilà un texte qui exalte à merveille «le dessein bienveillant de Dieu» pour l’homme et la création tout entière. Dieu nous convie à l’intimité de son amour, et pour cela il «nous a remplis de sagesse et d'intelligence», c’est-à-dire sa propre sagesse, et sa propre intelligence. Cela signifie donc que, pour nous les hommes, Dieu a vraiment un projet qui donne sens (direction et signification) à notre histoire, celle de l’homme et de la création tout entière. Rien d’étonnant qu’après une telle affirmation de foi, Paul nous incite à reconnaître le Christ comme celui en qui et par qui tout s’accomplit, celui qui est seul digne de louange «à la gloire de sa grâce»… Oui, Dieu est amour gratuit, source de paix et volonté de nous prendre dans son intimité pour nous accomplir dans son projet de salut. Ici résonne la formule tant et tant de fois dite pendant nos rassemblements eucharistiques: «Par lui, avec et en lui, à toi Dieu le Père tout-puissant dans l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles». Amour, bénédiction, gloire, bienveillance, délivrance, louange, gloire, salut, vérité, espérance… tous ces mots qui jalonnent ce texte sont là pour nous dire simplement ceci: en Christ et par Christ, Dieu nous a élevés au rang de fils, il nous a re-pris dans l’intimité de son projet d’amour afin que nous prenions possession de héritage qu’il nous a promis, au jour de la délivrance finale, à la louange de sa gloire.

Amour et vérité… les marques de l'Esprit de Dieu

Psaume 84 ( 85 ), 9-10, 11-12, 13-14

9 J'écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu'il dit, c'est la paix pour son peuple.
10 Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.

11 Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s'embrassent ;
12 la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.

13 Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
14 La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.


Vous pouvez vous référer au commentaire de ce psaume en cliquant sur ce lien commentaire du psaume 84 (85)

Le Seigneur m'a saisi et m'a dit :
« Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël. »

Bonjour !

Nous sommes le dimanche 12 juillet et la Première Lecture que la liturgie nous propose est extraite du livre d'Amos 7, 12 - 15

12 Amazias, prêtre de Béthel, dit au prophète Amos :
« Va-t-en d'ici avec tes visions,
enfuis-toi au pays de Juda ;
c'est là-bas que tu pourras gagner ta vie
en faisant ton métier de prophète.
13 Mais ici, à Béthel, arrête de prophétiser ;
car c'est un sanctuaire royal,
un temple du royaume. »
14 Amos répondit à Amazias :
« Je n'étais pas prophète
ni fils de prophète ;
j'étais bouvier, et je soignais les figuiers.
15 Mais le Seigneur m'a saisi quand j'étais derrière le troupeau,
et c'est lui qui m'a dit :
Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël. »
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A Béthel (qui signifie «maison de Dieu», lieu de plusieurs rendez-vous de Dieu avec les siens, là où jadis Abraham avait érigé un autel pour rendre grâce au Seigneur) comme à Jérusalem, le service des autels et du Temple était assuré par les membres de la tribu des lévites, et ce depuis Moïse, par succession familiale. C’est donc là une réalité institutionnelle historique que ne peut critiquer Amos ne critique pas cette institution qui vient de Moïse. Mais de par ses origines sociales et professionnelles, Amos montre que, certes, il n’est pas un «fonctionnaire du service religieux», mais qu’il a été saisi par le Seigneur qui lui a donné sa mission: «C'est lui qui m'a dit d'aller pour mon peuple Israël», rétorque-t-il à Amazias qui lui intime l’ordre d’aller exercer sa mission dans le pays de Juda. La mission que Dieu assigne à Amos, c’est celle d’annoncer sa Parole dans les tribus d’Israël.
Ce texte fait écho à l’évangile du dimanche dernier, lorsque Jésus est accueilli froidement par les siens et déclare à ses disciples: «Un prophète n'est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison.» (Mc 6, 4). Dans l’évangile de ce dimanche, il précisera à ses disciples l’attitude à adopter lorsqu’ils iront en mission. Celle-ci est universelle et ne peut se laisser scléroser dans une fonctionnarisation stérile. Annoncer Dieu à temps et à contre-temps, dira Paul à son tour… Mais ce texte nous indique aussi que c’est le Seigneur qui choisit, c’est lui qui saisit toute personne de son choix pour le faire «prophète», c’est-à-dire «porteur, annonceur, relayeur» de sa Parole. Non par le mérite de l’accomplissement de ses actes, mais par la seule grâce du Seigneur. Amos n’exercera son ministère que pendant très peu de temps, mais avec des propos musclés, rappelant à tous les exigences de l’Alliance face aux injustices, au règne de l’argent, de la corruption qui faisaient rage dans les tribus ; il rappelle aux israéliens la présence agissante du Seigneur auprès de ceux qui lui sont fidèles jusque dans les moments les plus difficiles. Un message qui nous parle aussi à nous, ici et maintenant…

03/07/2009

«Un prophète n'est méprisé que dans son pays,
sa famille et sa propre maison.»

Bonjour !

Evangile - Marc 6, 1 - 6

1 Jésus est parti pour son pays,
et ses disciples le suivent.
2 Le jour du sabbat,
il se mit à enseigner dans la synagogue.
Les nombreux auditeurs, frappés d'étonnement, disaient :
« D'où cela lui vient-il ?
Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée,
et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ?
3 N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie,
et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ?
Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? »
Et ils étaient profondément choqués à cause de lui.
4 Jésus leur disait :
« Un prophète n'est méprisé que dans son pays,
sa famille et sa propre maison. »
5 Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ;
il guérit seulement quelques malades
en leur imposant les mains.
6 Il s'étonna de leur manque de foi.
Alors il parcourait les villages d'alentour en enseignant.
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Jésus revient chez lui, à Nazareth dans son pays natal qu’il a quitté depuis le début de sa vie publique après le baptême dans le Jourdain. Marc note qu’il était accompagné de ses frères (ses cousins en réalité) et de ses disciples. Sa renommée l’a précédé et ses premiers interlocuteurs ne cachent pas leur étonnement, leur admiration, puis leur scepticisme à la fois. Deux situations, deux attitudes:
La première situation est une question: «D'où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains?» Car Jésus enseigne, il prêche devant des foules de plus en plus nombreuses. Les pauvres et les laissés pour compte s’en réjouissent, mais les hommes du pouvoir ainsi que les scribes s’en agacent. Jésus fascine, il étonne, trop sage pour son jeune âge. Son message dépasse les Ecritures puisque lui seul sait pour l’instant qu’il est le Messie de Dieu, celui-là même qu’ils attendent depuis des lustres. Rappelons-nous: dans l’évangile de l’avant dernier dimanche, les disciples et ceux qui suivaient Jésus dans les autres barques lors de la traversée du Lac se demandaient: «Qui est-il donc, pour que même le vent et la mer lui obéissent?» Jésus fait des miracles par la puissance de sa parole (il ordonne aux éléments naturels) et celle de ses mains (il guérit en imposant ses mains). Mais Jésus est déçu devant l’incrédulité de ceux de son pays qui ne veulent pas croire que le fils de Joseph le charpentier et de Marie fasse en quelque sorte «de l’imposture». N’est pas Dieu qui veut, surtout pas celui qui veut le laisser croire. «Un prophète n'est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison.» Ce constat résonne comme une mise en garde pour ses disciples: regardez comme les miens ne me reconnaissent pas. De même, lorsque vous serez en mission, vous serez reniés voire trahis par les vôtres… Ezéchiel et Jérémie en avaient déjà fait les frais. Néanmoins, cet étonnement de Jésus montre bien que rien n’était écrit d’avance et que les hommes, collectivement et individuellement, étaient acteurs de leur destin.
La seconde situation est révélée par l’attitude de Jésus. Bloqué par le manque de foi des siens, Jésus ne fait que quelques miracles par imposition des mains. Puis il va son chemin, «parcourait les villages d'alentour en enseignant». Finalement, Marc veut nous faire comprendre un principe fondamental de la relation des hommes à Jésus, à leur Dieu: là où il n’y a pas de foi, il ne peut y avoir de miracle. Dieu n’agit pas à l’insu de notre gré, il ne peut nous sauver sans notre pleine adhésion. L’amour de Dieu pour les hommes est si fort que Jésus ne peut s’empêcher se faire «quelques» miracles, signe qu’en dépit de nos incrédulités et de nos indifférences, Dieu opère toujours et toujours dans son infinie bonté.

La puissance de Dieu donne toute sa mesure dans la faiblesse

Bonjour!

Deuxième Lecture de ce dimanche 5 juillet 2009 - Extrait de la Deuxième Lettre de Paul aux Corinthiens 12, 7 - 10

Frères,
7 les révélations que j'ai reçues
sont tellement exceptionnelles
que, pour m'empêcher de me surestimer,
j'ai dans ma chair une écharde,
un envoyé de Satan qui est là pour me gifler,
pour m'empêcher de me surestimer.
8 Par trois fois,
j'ai prié le Seigneur de l'écarter de moi.
9 Mais il m'a déclaré :
"Ma grâce te suffit :
ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse."
Je n'hésiterai donc pas à mettre mon orgueil dans mes faiblesses,
afin que la puissance du Christ habite en moi.
10 C'est pourquoi j'accepte de grand cœur pour le Christ
les faiblesses, les insultes, les contraintes,
les persécutions et les situations angoissantes.
Car, lorsque je suis faible,
c'est alors que je suis fort.
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Véritable profession d’humilité et de confiance totale en Dieu, cet extrait de la Lettre de Paul aux Corinthiens nous donne la mesure de ce que doit vivre tout missionnaire. A ceux qui, comme Ezéchiel et lui-même, ont bénéficié de visions et de révélations, l’Apôtre adresse cet appel à l’humilité. Si donc Dieu leur a fait la grâce d’un tel privilège, ce n’est pas pour leur propre glorification, mais afin qu’ils y puisent la force indispensable à la poursuite de leur apostolat. Car le monde est là qui érige «les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes» sur les chemins de la vie.
Paul indique qu’un mal le ronge qui l’empêche de toutes les façons de fanfaronner: «j'ai dans ma chair une écharde…». S’agirait-il d’une affection physique ou plutôt du souvenir indélébile du personnage qu’il avait été avant l’appel du Christ sur la route de Damas ? En effet, Paul l’implacable et téméraire persécuteur des chrétiens vit peut-être à son tour, mais au plus profond de son âme, ce remords qui l’oblige à s’offrir au service du Christ avec toutes ses faiblesses et en dépit de toutes les railleries et tribulations de tous ceux qui n’attendent que sa chute. Mais lui, dans sa faiblesse, s’en remet entièrement au Christ pour la manifestation de sa puissance et de sa gloire.
Par ce texte, Paul laisse deviner les difficultés qu’ils rencontrent, lui et les autres Apôtres, dans l’exercice de leur apostolat: difficultés sociales, psychologiques (car ce n’est pas facile de tenir dans certaines situations !), mais aussi et surtout politico-religieuses. La propagation de la foi chrétienne (comme on disait autrefois à la Curie romaine) n’est pas une chose bien vue de tous. Mais pour tous les Apôtres, Christ est la lumière qui éclaire dans les moments les plus sombres, il est la source de la grâce dont il comble ceux qui acceptent de s’engager à sa suite. A l’instar de son Maître qui avait prié trois fois à Gethsémani pour demander à son Père qu’il éloigne de ses lèvres la coupe amère de la passion dont il avait la vision, Paul aussi a prié trois fois pour supplier le Christ d’écarter de son chemin l’envoyé de Satan. Jésus, qui était dans la parfaite connaissance du Père, avait déclaré: «… non pas ma volonté, mais la tienne, Père!». Paul se voit répondre par le Christ lui-même qui lui déclare : «Ma grâce te suffit : ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse» (9) … une parole à rapprocher de l’une de celles qu’il avait prononcées sur la montagne: «Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux» | «Heureux serez-vous lorsqu'on vous outragera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement de vous toutes sortes de mal, réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse parce que votre récompense sera grande dans les cieux, car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous »

Paul en est convaincu : La justice c'est Jésus-Christ lui-même, et c’est sur ce roc qu’il a assis sa foi. «Que personne désormais ne me fasse de la peine, car je porte sur mon corps, les marques de Jésus», proclamera-t-il dans Galates 6, 7. Parce que le Seigneur est en nous et avec nous, nos faiblesse sont désormais nos chances pour hériter de la couronne de la vie éternelle, à condition, à la seule seule condition que nous soyons dans le seigneur.

« Ils sauront qu’il y a un prophète au milieu d’eux. »

Bonjour,

Pour ce dimanche 5 juillet 2009, la liturgie nous propose des textes qui parlent de la force de la Parole de Dieu face à nos faiblesses, nos refus, nos découragements, nos démissions, nos incompréhensions… Il nous arrive souvent de douter de la présence même de Dieu et de la réalité de son action au milieu de nous. Il nous est demandé de faire confiance, toujours et toujours…
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Le contexte immédiat de cette prophétie est celui de la première prise de Jérusalem en 597; en effet, la ville tombe aux mains des Babyloniens qui déportent le roi Joachim et nomment comme roi à sa place son oncle Sédécias. A cette occasion, une petite partie de la population est déportée, il s’agit principalement de l’élite administrative et sacerdotale: prêtres, scribes hauts fonctionnaires, membres de la famille royale et artisans métallurgistes…
Le peuple d’Israël pense que Dieu l’a abandonné, qu’il l’a même puni en le laissant à la vindicte des babyloniens. Ezéchiel fait partie de cette première déportation, puisque son ministère commence quatre ans plus tard en terre d’exil. Il est le premier prophète appelé hors de la terre d’Israël et dont la mission essentielle consistera à «requinquer le moral des troupes». Preuve que Dieu n’abandonne pas son peuple jusque dans l’exil. Ezéchiel doit annoncer la Parole de Dieu quelles que soient les états d’âme des israëliens; il doit révéler Dieu dans sa toute puissance et, ainsi «ils sauront qu’il y a un prophète au milieu d’eux.»


PREMIERE LECTURE - Ezechiel 2, 2 - 5
2 L'Esprit vint en moi,
il me fit mettre debout,
et j'entendis le Seigneur qui me parlait ainsi :
3 « Fils d'homme je t'envoie vers les fils d'Israël,
vers ce peuple de rebelles qui s'est révolté contre moi.
Jusqu'à ce jour, eux et leurs pères
se sont soulevés contre moi,
4 et les fils ont le visage dur,
et le coeur obstiné.
C'est à eux que je t'envoie, et tu leur diras :
Ainsi parle le Seigneur Dieu...
5 Alors, qu'ils écoutent ou qu'ils refusent,
- car c'est une engeance de rebelles, -
ils sauront qu'il y a un prophète au milieu d'eux. »

De ce texte, nous relevons deux messages principaux:
a)- lorsque Dieu nous choisit — car c’est lui qui nous choisit — et nous envoie en mission, il nous donne toujours la force nécessaire pour accomplir son dessein au milieu des hommes. Oui, la mission était annoncée périlleuse, difficle pour Ezéchiel [«Fils d'homme, je t'envoie vers les fils d'Israël, vers ce peuple de rebelles qui s'est révolté contre moi»], elle l’est encore aujourd’hui pour tous ceux que le Seigneur choisit pour porter sa Parole dans notre monde de violences, d’intolérances et d’égoïsmes…
b)- en dépit de l’endurcissement du cœur de son peuple (il le compare au Pharaon d’Egypte!), Dieu est là, fidèle et miséricordieux, qui nous parle à travers ses missi, ses envoyés. Il nous appelle à lui faire confiance en toute circonstance, surtout dans le moments de tempête, de drame, d’horreur toujours incompréhensibles et inexplicables selon notre vue d’homme. Le projet de Dieu est actif en nous, au milieu de nous et avec nous. Dieu ne nous sauve pas sans nous. A la fille qui se noyait, Jésus de dira-t-il pas: «donne-moi ta main»? Oui, Dieu nous tend toujours sa main et c’est par sa main qu’il agit en profondeur de sa silencieuse puissance.
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Cette posture de confiance en Dieu est très saisissante dans le psaume qui suit. Il s'agit là de l'un des quinze psaumes (du 120 au 134) que l'on chantait à l'occasion des trois fêtes de pèlerinage et de montée à Jérusalem. Dieu regarde, Dieu écoute, Dieu tend la main.

PSAUME 122 ( 123 )

1 Vers toi j'ai les yeux levés,
vers toi qui es au ciel.
2 Comme les yeux de l'esclave
vers la main de son maître.

Comme les yeux de la servante
vers la main de sa maîtresse,
nos yeux, levés vers le Seigneur notre Dieu,
attendent sa pitié.

3 Pitié pour nous, Seigneur, pitié pour nous :
notre âme est rassasiée de mépris.
4 C'en est trop, nous sommes rassasiés
du mépris des orgueilleux.