24/07/2009

“On mangera et il en restera“ :
lorsque Dieu se préoccupe de la condition humaine…

Chers amis, bonjour !

Les lectures de ce dimanche 27 juillet nous parlent de faim, de nourriture. Mais avec une particularité bien saisissante : le Prophète Elisée, rempli de l’Esprit-Saint de Dieu, et sous sa gouverne, ordonne de distribuer vingt petits pains et un sac de grain à toute une foule tenaillée par la famine. Celle-ci en mange à sa faim et en laisse même, tellement elle a été rassasiée.
Et si le psalmiste rend grâce à Dieu qui ouvre ses mains et rassasie ceux qui tournent ses yeux vers lui et espèrent en sa parole, Saint Paul n’est pas en reste qui nous rappelle que le ministère du Christ est d’abord et avant tout (mais pas seulement !) celui de la Parole qui donne vie dans l'unité du Saint-Esprit: «… de même, il n'y a qu'un seul Corps et un seul Esprit. Il n'y a qu'un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême» (5).
C’est dans ce contexte qu’il convient de comprendre le message de cet Evangile que la liturgie de ce jour emprunte non pas à Marc, mais à Jean, dans une version plus complète liant le discours du Pain de Vie à l’accomplissement du miracle même de la multiplication des pains.
__________________________________________________________________

Première Lecture - Deuxième Livre des Rois, 4, 42 - 44

42 Il y avait alors une famine dans le pays. Sur la récolte nouvelle,
quelqu'un offrit à Elisée, l'homme de Dieu,
vingt pains d'orge et du grain frais dans un sac.
Elisée dit alors :
« Donne-le à tous ces gens pour qu'ils mangent. »
43 Son serviteur répondit :
« Comment donner cela à cent personnes ? »
Elisée reprit :
« Donne-le à tous ces gens pour qu'ils mangent,
car ainsi parle le Seigneur :
On mangera et il en restera. »
44 Alors il les servit, ils mangèrent,
et il en resta, selon la parole du Seigneur.
__________________________________________________________________

Elisée est le disciple et successeur du grand prophète Elie, son fils spirituel en quelque sorte. Les écrits bibliques ne le cachent pas car ils lui attribuent les mêmes pouvoirs et surtout la même liberté de parole face aux rois, aux puissants, lui qui était incontestablement reconnu comme «un homme de Dieu». De lui, nous sont rapportés plusieurs miracles. Outre les plus spectaculaires d’entre eux, à savoir la résurrection du fils de la Shunamite (2 R 4, 8-16) et la guérison du général syrien lépreux, Naaman (2 R 5), il faut attribuer à sa renommée 1)- l’ouverture des eaux du Jourdain qu’il traversa à pied sec, 2)- la purification des eaux de Jéricho pour le plus grand bien des populations et du bétail qui étaient frappés de stérilité après qu’ils en avaient bu, et 3)- le miracle de l’huile de la veuve (2 R 4, 1-7).
La multiplication des pains dont il est question dans le texte d’aujourd’hui intervient dans un contexte de famine; le royaume d’Israël en a connu plusieurs, toujours à la suite d’épisodes de sècheresse. Ce qu’il convient de noter, c’est l’incrédulité affichée par le serviteur du Prophète: «Comment donner cela à cent personnes?» Et Elisée d’insister: «Donne-le à tous ces gens pour qu'ils mangent, car ainsi parle le Seigneur : On mangera et il en restera.» Et il en fut ainsi qu’il l’avait dit, car cela était Parole de Dieu. C’est que Elisée est un homme qui a fixé ses yeux vers le Seigneur et qui l’invoque en vérité , un homme qui a foi en son intervention. Mais dans ce besoin auquel Dieu a donné une réponse concrète, il y a néanmoins une participation de l’homme, si minime soit-elle: des pains et un sac de riz. Dieu n’est donc pas insensible à la situation matérielle de son peuple ni sourd à ses supplications; et surtout, il a besoin de nous dans son projet de salut. Il nous veut "coopérant". Et il se manifeste à nous lorsque nous nous faisons proches de lui et que nous nous nourrissons de sa parole de vie.

Le psaume 144 qui nous est proposé en méditation rappelle cette fidélité et cette ouverture de Dieu à l’homme qu’il accueille dans son infinie bonté. Un psaume alphabétique (chacun des 22 versets commençant par une lettre de l’alphabet) dont la forme littéraire était indiquée pour décliner de A à Z toute la foi en Dieu, un psaume d’action de grâce pour l'Alliance. Exaltation aussi de la grandeur, la gloire et la royauté de Dieu Amour. Le peuple juif a eu le privilège de la première révélation du projet de Dieu et cela s’est traduit par toute son histoire marquée par la présence multiforme de Dieu lui-même, ses absences et ses dérobades apparentes, sa Parole parfois dure mais toujours rassurante et agissante… Cela s’est traduit aussi par tous ces écrits et enseignements de l’Ancien testament qui portent en réalité l’empreinte de l’universalité de ce Dieu si «Tout-Autre» et si proche des hommes en même temps. Puissions-nous faire de ce psaume la prière de chaque matin de notre vie, des mots de confiance pour parler à Dieu comme à une Père et un Roi dont nous revendiquons «que son règne vienne et que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel».
__________________________________________________________________

Psaume 144 ( 145 ), 10-11, 15-16, 17-18

10 Que tes œuvres, Seigneur, te rendent grâce
et que tes fidèles te bénissent !
11 Ils diront la gloire de ton règne,
ils parleront de tes exploits.

15 Les yeux sur toi, tous ils espèrent :
tu leur donnes la nourriture au temps voulu ;
16 Tu ouvres ta main ;
tu rassasies avec bonté tout ce qui vit.

17 Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
fidèle en tout ce qu'il fait.
18 Il est proche de ceux qui l'invoquent,
de tous ceux qui l'invoquent en vérité.

Aucun commentaire: