03/07/2009

«Un prophète n'est méprisé que dans son pays,
sa famille et sa propre maison.»

Bonjour !

Evangile - Marc 6, 1 - 6

1 Jésus est parti pour son pays,
et ses disciples le suivent.
2 Le jour du sabbat,
il se mit à enseigner dans la synagogue.
Les nombreux auditeurs, frappés d'étonnement, disaient :
« D'où cela lui vient-il ?
Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée,
et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ?
3 N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie,
et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ?
Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? »
Et ils étaient profondément choqués à cause de lui.
4 Jésus leur disait :
« Un prophète n'est méprisé que dans son pays,
sa famille et sa propre maison. »
5 Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ;
il guérit seulement quelques malades
en leur imposant les mains.
6 Il s'étonna de leur manque de foi.
Alors il parcourait les villages d'alentour en enseignant.
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Jésus revient chez lui, à Nazareth dans son pays natal qu’il a quitté depuis le début de sa vie publique après le baptême dans le Jourdain. Marc note qu’il était accompagné de ses frères (ses cousins en réalité) et de ses disciples. Sa renommée l’a précédé et ses premiers interlocuteurs ne cachent pas leur étonnement, leur admiration, puis leur scepticisme à la fois. Deux situations, deux attitudes:
La première situation est une question: «D'où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains?» Car Jésus enseigne, il prêche devant des foules de plus en plus nombreuses. Les pauvres et les laissés pour compte s’en réjouissent, mais les hommes du pouvoir ainsi que les scribes s’en agacent. Jésus fascine, il étonne, trop sage pour son jeune âge. Son message dépasse les Ecritures puisque lui seul sait pour l’instant qu’il est le Messie de Dieu, celui-là même qu’ils attendent depuis des lustres. Rappelons-nous: dans l’évangile de l’avant dernier dimanche, les disciples et ceux qui suivaient Jésus dans les autres barques lors de la traversée du Lac se demandaient: «Qui est-il donc, pour que même le vent et la mer lui obéissent?» Jésus fait des miracles par la puissance de sa parole (il ordonne aux éléments naturels) et celle de ses mains (il guérit en imposant ses mains). Mais Jésus est déçu devant l’incrédulité de ceux de son pays qui ne veulent pas croire que le fils de Joseph le charpentier et de Marie fasse en quelque sorte «de l’imposture». N’est pas Dieu qui veut, surtout pas celui qui veut le laisser croire. «Un prophète n'est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison.» Ce constat résonne comme une mise en garde pour ses disciples: regardez comme les miens ne me reconnaissent pas. De même, lorsque vous serez en mission, vous serez reniés voire trahis par les vôtres… Ezéchiel et Jérémie en avaient déjà fait les frais. Néanmoins, cet étonnement de Jésus montre bien que rien n’était écrit d’avance et que les hommes, collectivement et individuellement, étaient acteurs de leur destin.
La seconde situation est révélée par l’attitude de Jésus. Bloqué par le manque de foi des siens, Jésus ne fait que quelques miracles par imposition des mains. Puis il va son chemin, «parcourait les villages d'alentour en enseignant». Finalement, Marc veut nous faire comprendre un principe fondamental de la relation des hommes à Jésus, à leur Dieu: là où il n’y a pas de foi, il ne peut y avoir de miracle. Dieu n’agit pas à l’insu de notre gré, il ne peut nous sauver sans notre pleine adhésion. L’amour de Dieu pour les hommes est si fort que Jésus ne peut s’empêcher se faire «quelques» miracles, signe qu’en dépit de nos incrédulités et de nos indifférences, Dieu opère toujours et toujours dans son infinie bonté.

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