24/07/2009

Ayez à cœur de garder l'unité
dans l'Esprit par le lien de la paix

Bonjour !
La deuxième Lecture de ce dimanche est extraite de la Lettre de Saint-Paul Apôtre aux Ephésiens, 4, 1 - 6

Frères,
1 moi qui suis en prison à cause du Seigneur,
je vous encourage à suivre fidèlement
l'appel que vous avez reçu de Dieu :
2 ayez beaucoup d'humilité, de douceur et de patience,
supportez-vous les uns les autres avec amour ;
3 ayez à cœur de garder l'unité dans l'Esprit
par le lien de la paix.
4 Comme votre vocation vous a tous appelés
à une seule espérance,
de même, il n'y a qu'un seul Corps et un seul Esprit.
5 Il n'y a qu'un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême,
6 un seul Dieu et Père de tous,
qui règne au-dessus de tous,
par tous, et en tous.
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Le message de Paul, outre qu’il met en garde les chrétiens de la communauté d’Ephèse contre les dérives hérétiques dans lesquelles tentent de les entraîner des esprits malins (car lui est en prison), est fondamentalement doctrinal. Rappelons-nous le condensé qu’il nous en a donné dans sa lettre aux Ephésiens (1, 3 – 14): «Au terme, nous parviendrons tous ensemble à l'unité dans la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu, à l'état de l'Homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ.» Oui, en effet, unité dans la foi et unité de nos vies désormais conformées à celle du Christ, notre modèle. D’où cette magnifique formule (plus qu’une formule, bien sûr!) : «une seule espérance... un seul Corps et un seul Esprit... un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême... un seul Dieu et Père de tous». En réalité, il faut l’entendre comme un tripe appel à répondre librement à l’appel du Christ à venir coopérer dans sa moisson, dans son projet de salut pour les hommes, sous la gouverne de son Esprit-Saint. Un appel également à rester fidèle à sa Parole en toute humilité et dans l’amour fraternel car, ainsi que l’avait dit le Maître lui-même: «c'est à l'amour que vous aurez les uns pour les autres que l'on vous reconnaîtra pour mes disciples!».

Ce texte nous parle aujourd’hui, à nous chrétiens dans nos communautés souvent fragilisées par tant et tant de sollicitations déroutantes. Dans les médias, et particulièrement sur internet, nous sont vantés les charismes de tel ou tel nouveau pasteur ou gourou qui crée «son église de réveil»; chaque jour nous sont également destinés des appels à vivre “autrement“ l’Evangile du Christ, avec soi-disant plus de ferveur, plus de réalisme, plus de punch, plus de «peps» et de « tonus » que ce que l’on nous sert dans nos églises tristes et moribondes. On nous propose de la musique qui fait bouger, des prédications qui enchantent et sortent des sentiers battus, des témoignages d’interventions de Dieu dans nos vies individuelles et collectives, des guérisons par le charisme d’un pasteur puissamment habité par l’Esprit de Dieu, etc. Que de familles ne sont pas aujourd’hui morcelées par ces appels souvent finement médiatisés et intelligemment «commercialisés» dans les rues, sur les places publiques… des appels qui se nourrissent toujours du désespoir, de la faim, du dénuement des plus faibles, mais seulement, du désarroi qui peut frapper nos vies parfois bien réglées matériellement, socialement. Oui, il suffit d'un rien pour que tout bascule: la perte de son boulot, une maladie grave, un accident aux séquelles irrémédiables, un divorce ou une quelconque rupture, la perte d'un être cher… C'est dans ces moments-là que le doute s'installe en nous et commence la remise en cause de tout, y compris de notre foi: où es-tu donc toi mon Dieu? pourquoi m'abandonnes-tu? Or, nous oublions soueant que Jésus lui-même fut saisi d'une telle faiblesse sur la croix: "Père, pourquoi m'as-tu abandonné?", dira-t-il… mais pour ajouter : "non pas ma volonté, mais la tienne". Et c'est là toute la différence avec nous. Les gourous eux le savent qui en profitent pour nous faire douter davantage et nous récupérer dans leurs filets de malice.
Oui, effet, nous posons-nous toujours la question de savoir si, en réalité, ces nouvelles églises nous enseignent à vivre la Parole du Christ et à lui rendre gloire à lui, seul Dieu et Maître de tout ce qui existe, et non pas à la gloire du gourou qui se prend pour Dieu? A défaut d’être des églises du réveil, ces communautés ne nous entraînent-elles pas dans les drames des premières communautés chrétiennes, celles que Paul met justement en garde contre les nouveaux théoriciens et interprètes de la Parole du Christ? Ces églises ne sont-elles pas plutôt des églises d’endormissement? Alors, comme Paul :
- Savons-nous nous poser les vraies questions sur la vérité de notre engagement à suivre le Christ, sur notre fidélité à sa Parole (non pas celle d’un “pasteur vintage“!)?
- Savons-nous proclamer cette déclaration de foi que lui-même a faite au plus tragique de sa détention en prison: «Qui nous séparera de l’amour du Christ? la tristesse? l’angoisse? la persécution? la faim? le dénuement, le danger, le glaive?».

Seuls, nous ne pouvons réussir et tenir un tel engagement. Seul l’Esprit-Saint de Dieu peut nous rendre forts pour la réalisation d’un tel prodige. Notre défi est grand, notre challenge l'est tout autant: croire en Christ aujourd’hui et faire le serment d’aller à sa suite pour nourrir de sa Parole tous nos frères et sœurs de toutes races et de toutes nations, cela est véritable merveille, inestimable grâce, un don de l'Esprit.

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