11/07/2009

Le Seigneur m'a saisi et m'a dit :
« Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël. »

Bonjour !

Nous sommes le dimanche 12 juillet et la Première Lecture que la liturgie nous propose est extraite du livre d'Amos 7, 12 - 15

12 Amazias, prêtre de Béthel, dit au prophète Amos :
« Va-t-en d'ici avec tes visions,
enfuis-toi au pays de Juda ;
c'est là-bas que tu pourras gagner ta vie
en faisant ton métier de prophète.
13 Mais ici, à Béthel, arrête de prophétiser ;
car c'est un sanctuaire royal,
un temple du royaume. »
14 Amos répondit à Amazias :
« Je n'étais pas prophète
ni fils de prophète ;
j'étais bouvier, et je soignais les figuiers.
15 Mais le Seigneur m'a saisi quand j'étais derrière le troupeau,
et c'est lui qui m'a dit :
Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël. »
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A Béthel (qui signifie «maison de Dieu», lieu de plusieurs rendez-vous de Dieu avec les siens, là où jadis Abraham avait érigé un autel pour rendre grâce au Seigneur) comme à Jérusalem, le service des autels et du Temple était assuré par les membres de la tribu des lévites, et ce depuis Moïse, par succession familiale. C’est donc là une réalité institutionnelle historique que ne peut critiquer Amos ne critique pas cette institution qui vient de Moïse. Mais de par ses origines sociales et professionnelles, Amos montre que, certes, il n’est pas un «fonctionnaire du service religieux», mais qu’il a été saisi par le Seigneur qui lui a donné sa mission: «C'est lui qui m'a dit d'aller pour mon peuple Israël», rétorque-t-il à Amazias qui lui intime l’ordre d’aller exercer sa mission dans le pays de Juda. La mission que Dieu assigne à Amos, c’est celle d’annoncer sa Parole dans les tribus d’Israël.
Ce texte fait écho à l’évangile du dimanche dernier, lorsque Jésus est accueilli froidement par les siens et déclare à ses disciples: «Un prophète n'est méprisé que dans son pays, sa famille et sa propre maison.» (Mc 6, 4). Dans l’évangile de ce dimanche, il précisera à ses disciples l’attitude à adopter lorsqu’ils iront en mission. Celle-ci est universelle et ne peut se laisser scléroser dans une fonctionnarisation stérile. Annoncer Dieu à temps et à contre-temps, dira Paul à son tour… Mais ce texte nous indique aussi que c’est le Seigneur qui choisit, c’est lui qui saisit toute personne de son choix pour le faire «prophète», c’est-à-dire «porteur, annonceur, relayeur» de sa Parole. Non par le mérite de l’accomplissement de ses actes, mais par la seule grâce du Seigneur. Amos n’exercera son ministère que pendant très peu de temps, mais avec des propos musclés, rappelant à tous les exigences de l’Alliance face aux injustices, au règne de l’argent, de la corruption qui faisaient rage dans les tribus ; il rappelle aux israéliens la présence agissante du Seigneur auprès de ceux qui lui sont fidèles jusque dans les moments les plus difficiles. Un message qui nous parle aussi à nous, ici et maintenant…

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