15/03/2010

«Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur…»

Chers amis, bonjour !


Voici les références bibliques en ce quatrième dimanche de carême :

• Livre de Josué: 5. 10 à 12: “Ils mangèrent les produits de la terre.”

Psaume 33: “Un pauvre crie, le Seigneur entend.”

• 2ème lettre de saint Paul aux Corinthiens: 5. 17 à 21: “Il nous a donné de travailler à cette réconciliation.”

• Evangile selon saint Luc: 15. 1 à 32 :”Quand ton fils que voilà est arrivé... ton frère qui étais mort ...”


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1ère lecture :

L'arrivée en Terre Promise et la célébration de la Pâque (Jos 5, 10-12)

Après le passage du Jourdain, les fils d'Israël campèrent à Guilgal et célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du mois, vers le soir, dans la plaine de Jéricho.

Le lendemain de la Pâque, ils mangèrent les produits de cette terre : des pains sans levain et des épis grillés.

A partir de ce jour, la manne cessa de tomber, puisqu'ils mangeaient les produits de la terre. Il n'y avait plus de manne pour les fils d'Israël, qui mangèrent cette année-là ce qu'ils récoltèrent sur la terre de Canaan.


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Nous savons tous que ce n'est pas Moïse qui a fait entrer le peuple d'Israël en Palestine, mais son serviteur et successeur, le nommé Josué. La traversée du désert dans la marche vers Canaan est terminée, et avec elle la pluie de manne (voir Ex 16, 1). C’est la fin de la période du désert. De nomades, les israéliens sont désormais des sédentaires sur la terre qu’il ont reçue de Dieu ; ils se nourrissent du fruit de leur travail, du produit de la terre : ils sont des agriculteurs.

Le fait de manger des azymes et du grain grillé non seulement marque l’entrée d’Israël en terre de culture, mais en plus revêt un caractère religieux à cause de la Pâque. C’est ce regard tourné vers l’avenir qui doit nous révéler le sens de ce texte. Cette exode que le peuple d’Israël a vécu en trois étapes principales — la traversée de la Mer Rouge lors de la sortie d’Egypte, la longue traversée du désert, puis l’entrée en Terre Promise depuis la traversée du Jourdain — est à relire sous l’éclairage de la présence et de la fidélité de Dieu. Ce Dieu dont nous recevons tout, ce Dieu qui nous libère et nous accompagne dans ce pèlerinage. Mais aussi ce Dieu qui nous respecte dans notre processus de maturation. Si le temps de la manne s’est terminé, si maintenant les produits de la terre font leurs délices, la célébration de la Pâque annonce une nourriture hautement plus estimable: le corps et le sang du Christ, Verbe de Dieu et gage du salut du genre humain.

C’est la leçon que Josué fait aux enfants d’Israël : le Dieu qui agissait pour libérer son peuple de l’esclavage du Pharaon, c’est le même Dieu qui l’a soutenu dans le désert et qui l’a mené sur la Terre de Canaan. Un Dieu dont nous devons jamais oublier les œuvres.

Il est intéressant de noter que, après le passage de la Mer Rouge, du Désert et du Jourdain, le baptême sera en réalité la nouvelle traversée, l’acte d’entrée dans la nouvelle vie, la nouvelle Terre Promise en Jésus Christ. Et l’autonomie qu’acquiert les Hébreux dans la jouissance des produits de la terre est aujourd’hui encore, à chaque messe, rappelée dans l’offrande que nous faisons à Dieu du fruit de notre travail. En effet, à l’offertoire, c’est au nom de la communauté de louange que le prêtre clame: «Tu es béni, Seigneur, toi qui nous donnes ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes». Cette célébration de la Pâque nouvelle n’est donc pas anecdotique, elle est permanente parce que ancrée dans la vie quotidienne de chaque chrétien.


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Et le psaume 33 (qui est un psaume sapientiel dit «alphabétique», d’action de grâce) résume fort à propos cette invite faite à chacun d’entre nous: «Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur». Pressentiment de la vraie nourriture qui nous sera livrée du ciel en la personne du Christ lui-même. Et lorsque le psalmiste dit : « Je me glorifierai dans le Seigneur | Que les pauvres m’entendent et soient en fête», il faut entendre cette invite comme une exhortation à la louange permanente du Dieu dont les œuvres dans la vie des hommes ont toujours manifesté sa fidélité et sa puissante miséricorde. Dans sa propre histoire, Israël a fait l’expérience de la pauvreté; il se souvient que chaque fois qu’il a levé les yeux vers le Seigneur, celui-ci l’a regardé d’un regard paternel. Dieu, fidèle éternellement… Dieu qui accueille et recueille son peuple dans la joie du festin pascal.

Psaume : Ps 33, 2-3, 4-5, 6-7

Je bénirai le Seigneur en tout temps,

sa louange sans cesse à mes lèvres.

Je me glorifierai dans le Seigneur :

que les pauvres m'entendent et soient en fête !

Magnifiez avec moi le Seigneur,

exaltons tous ensemble son nom.

Je cherche le Seigneur, il me répond :

de toutes mes frayeurs, il me délivre.

Qui regarde vers lui resplendira,

sans ombre ni trouble au visage.

Un pauvre crie ; le Seigneur entend :

il le sauve de toutes ses angoisses.

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