15/03/2010

"Je vais retourner chez mon père…"

Chers amis, bonjour !


L’Evangile de ce dimanche — la Parabole du père et de ses deux fils — est extrait de Luc au chapitre 15, 1-3 et 1-32. Le psalmiste nous en révèle le sens lorsqu’il clame: «Comme la tendresse d'un père pour son enfant, le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour». (Ps 102, 8.13)


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Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter.

Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui: «Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux!»

Alors Jésus leur dit cette parabole :

Jésus disait cette parabole: «Un homme avait deux fils.

Le plus jeune dit à son père: 'Père, donne-moi la part d'héritage qui me revient.' Et le père fit le partage de ses biens.

Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu'il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre.

Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère.

Il alla s'embaucher chez un homme du pays qui l'envoya dans ses champs garder les porcs.

Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.

Alors il réfléchit: 'Tant d'ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !

Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi.

Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Prends-moi comme l'un de tes ouvriers.'

Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.

Le fils lui dit : 'Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils...'

Mais le père dit à ses domestiques: 'Vite, apportez le plus beau vêtement pour l'habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds.

Allez chercher le veau gras, tuez-le; mangeons et festoyons.

Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé.' Et ils commencèrent la fête.

Le fils aîné était aux champs. A son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses.

Appelant un des domestiques, il demanda ce qui se passait.

Celui-ci répondit: 'C'est ton frère qui est de retour. Et ton père a tué le veau gras, parce qu'il a vu revenir son fils en bonne santé.'

Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d'entrer. Son père, qui était sorti, le suppliait.

Mais il répliqua: 'Il y a tant d'années que je suis à ton service sans avoir jamais désobéi à tes ordres, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.

Mais, quand ton fils que voilà est arrivé après avoir dépensé ton bien avec des filles, tu as fait tuer pour lui le veau gras!'

Le père répondit : 'Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.

Il fallait bien festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie; il était perdu, et il est retrouvé!»


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En réalité, cet épisode de «L’enfant prodigue» fait partie de ce qu’on appelle « les trois paraboles de la miséricorde », avec celles de «La brebis perdue» et de «La drachme perdue».

Les juifs ont la mémoire courte car ils oublient souvent les œuvres de Dieu dans leur histoire. En effet, le Dieu de l’Alliance a toujours réalisé ce qu’il a promis, et lorsqu’il a été invoqué par Moïse et les autres prophètes, il n’a cessé de révéler à son peuple ses attributs divins, et singulièrement sa miséricorde. Moïse plus que tout autre le sait qui crie: «Yavhé, Yavhé, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et fidélité, qui garde sa grâce à des milliers, tolère faute, transgression et péché mais ne laisse rien impuni et châtie la faute des pères sur les enfants et les petits-enfants, jusqu’à la troisième te la quatrième génération.» (Ex 15, 6-7).

Ce visage du Père miséricordieux sera l’épine dorsale de la pédagogie de Moïse envers son peuple (voir également dans Nb 14, 18 | Dt 5, 9-10); le psalmiste la reprendra, entre autres, dans les psaumes 15 et 33 (le psaume de ce dimanche) ainsi que Jean dans son prologue où il assène cette vérité de la foi: «Et le Verbe s’est fait chair (c’est-à-dire l’homme dans sa condition de faiblesse et de moralité), et il demeuré parmi nous (à la présence invisible et redoutable de Dieu dans le temple de l’ancienne alliance, à sa présence spirituelle de la Sagesse dans la Loi mosaïque… succède, par son Incarnation, une présence personnelle et tangible de Dieu parmi les hommes), et nous avons vu sa gloire (manifestation de sa gloire par son éclat redoutable), gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité (c’est-à-dire amour et fidélité, selon la définition que révèle de lui-même à Moïse)». C’est le visage de ce Dieu fidèle et profondément aimant que Jésus est venu montrer aux hommes. Et ici, dans la parabole de cet enfant prodigue, Jésus nous décrit cette attitude miséricordieuse du père, symbole de la miséricorde divine, à laquelle s’oppose, dans le fils aîné, la posture des pharisiens et des scribes.

Ce temps de carême est propice pour «nous laisser réconcilier avec Dieu», selon la juste expression de Paul, non pas nécessairement par des actes exceptionnels mais par de petits pas dont la valeur profonde réside en ce qu’ils nous rapprochent de Dieu et de nos frères… Oui ! pour mériter d’être appelés «ils de Dieu» pour partager la joie de la fête pascale.

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