08/03/2010

Les leçons de l'exode

Bonjour !


• Deuxième lecture :

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (1Co 10, 1-6.10-12)


Frères, je ne voudrais pas vous laisser ignorer ce qui s'est passé lors de la sortie d'Égypte. Nos ancêtres ont tous été sous la protection de la colonne de nuée, et tous ils ont passé la mer Rouge.

Tous, ils ont été pour ainsi dire baptisés en Moïse, dans la nuée et dans la mer ;

tous, ils ont mangé la même nourriture, qui était spirituelle ;

tous, ils ont bu à la même source, qui était spirituelle ; car ils buvaient à un rocher qui les accompagnait, et ce rocher, c'était déjà le Christ.

Cependant, la plupart n'ont fait que déplaire à Dieu, et ils sont tombés au désert.

Ces événements étaient destinés à nous servir d'exemple, pour nous empêcher de désirer le mal comme l'ont fait nos pères.

Cessez de récriminer contre Dieu comme l'ont fait certains d'entre eux : ils ont été exterminés.

Leur histoire devait servir d'exemple, et l'Écriture l'a racontée pour nous avertir, nous qui voyons arriver la fin des temps.

Ainsi donc, celui qui se croit solide, qu'il fasse attention à ne pas tomber.


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Le parallèle est frappant entre ce texte de Paul et l’extrait du chapitre de l’Exode ci-dessus. Bien entendu les situations ne sont plus les mêmes ; d’un côté, des israéliens pris en rude esclavage par le Pharaon, mais que Dieu secourra par la main de Moïse… un peuple qui, tout au long de la sortie d’Egypte et de sa marche vers la Terre promise, vacillera entre confiance et désobéissance, entre fidélité et trahison… Et de l’autre, des Corinthiens que Paul instruit des leçons de cet exode même: «Leur histoire devait servir d'exemple, et l'Écriture l'a racontée pour nous avertir, nous qui voyons arriver la fin des temps.»

En effet, c’est le même Dieu que l’on accusait jadis de tout ce qui survenait de mal («Pourquoi donc, dit-il, nous as-tu fait monter d'Egypte? Pour me laisser mourir de soif, moi, mes fils et mes troupeaux?»), et contre lequel les Corinthiens récriminent sans cesse. Ces derniers oublient de relire l’histoire de leurs pères et de s’en instruire, car eux, ils savent que le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob est «tendresse et pitié, lent à la colère et plein d'amour».

C’est donc au courage et à la fidélité à l’engagement de leur baptême que Paul exhorte les nouveaux chrétiens de Corinthe, quelle que soient les tentations et les difficultés. Et surtout, précise-t-il, il faut savoir se reconnaître «pauvres pécheurs» devant Dieu et les hommes, et ne pas présumer de ses seules forces. Car c’est Dieu qui appelle, c’est aussi Dieu qui donne la force de croire. Tout se passe en quelque sorte comme avec le buisson ardent: Dieu est celui qui est, c’est-à-dire qui nous invite dans l’intimité de sa présence intense. Mais il est Dieu, et nous autres, créatures… Et s’il nous dit: «N’approche pas», ce n’est pas pour nous exclure ou nous éloigner de lui, bien au contraire ! Nous ne pouvons le voir, mais c’est pour mieux de chercher sa face, l’écouter, lui parler… Dieu se donne, s’offre, se livre à nous par sa présence et son Nom, à nous de savoir répondre à cet appel à connaissance et à communication. Le carême est un moment qui se prête bien à une telle quête.

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