24/07/2008

Dieu est-il pour nous la priorité ?
Et sommes-nous déterminés à le suivre
jusqu'en son Royaume ?

Bonjour !
Nous sommes le 17ème dimanche du temps ordinaire. Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus poursuit son enseignement sur le royaume, un royaume qui, de prime abord, n’est pas à portée de main. Il est comparable à un trésor caché qu’il faut vouloir acquérir après l’avoir trouvé d’une façon ou d’une autre.
_____________________________________________________________________________________

____________________________________________________________________

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 13, 44-52)

13
44i Jésus disait à la foule ces paraboles : «Le Royaume des cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le cache de nouveau. Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ.
45 Ou encore : Le Royaume des cieux est comparable à un négociant qui recherche des perles fines.
46 Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu'il possède, et il achète la perle.
47 Le Royaume des cieux est encore comparable à un filet qu'on jette dans la mer, et qui ramène toutes sortes de poissons.
48 Quand il est plein, on le tire sur le rivage, on s'assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien.
49 Ainsi en sera-t-il à la fin du monde : les anges viendront séparer les méchants des justes
50 et les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents.
51 Avez-vous compris tout cela ? — Oui», lui répondent-ils.
52 Jésus ajouta : «C'est ainsi que tout scribe devenu disciple du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l'ancien.»
____________________________________________________________________

Quelques repères pour notre méditation

Trouver un trésor, posséder un trésor… c’est le rêve de beaucoup de gens, d’autant que l’on dispose aujourd’hui de moyens d’investigation techniquement efficaces pour cela. Animés par la passion de la découverte et l'excitation de la possession, des hommes vont jusqu’au bout de l’extrême, jusqu’à tout sacrifier pour acquérir l’objet de leur quête. Des sols sont remués, des carrières fouillées, des fonds d’océans ratissés, des ouvrages consultés pour obtenir des informations déterminantes. Au temps de Jésus, les trésors étaient enfouis dans les décombres des villes détruites par les guerres et les invasions fréquentes, ou ensevelis dans les terres des propriétés… et cela passionnait les «quêteurs de fortune» comme plus récemment les chercheurs d’or en Amérique.


Pédagogiquement, la parabole du "trésor caché" est proche des préoccupations autant des gens de l’époque de Jésus que ceux de la nôtre, aujourd’hui même. C’est dire son actualité ! Ici, le trésor caché, le vrai, c’est le royaume des cieux. On peut passer à côté sans le voir et vivre sa vie terrestre avec ses occupations, ses préoccupations aussi et ses plaisirs : travail, loisirs… sans chercher autre chose de plus. Car dans notre monde, l’Evangile est une proposition, une offre (dirait-on en marketing) parmi tant d’autres, et elle n’est pas la plus médiatique. Aujourd’hui, la publicité vante toutes sortes d’offres de prime abord bien plus alléchantes et même moins exigeantes. Et cela va jusqu’à proposer des «remèdes miracles», y compris face aux détresses humaines ; divers lieux d’échanges, d’écoute et de partage sont institués pour répondre à toutes ces attentes. A côté, nos églises semblent bien désuètes, frileuses et presque repoussantes; et, en plus, elles sont mises à mal par l’activisme et le «fun» de nouvelles religions plus «modernes». Oui, certes ! Et le trésor de Jésus dans tout cela ? Pense-t-on encore à la rechercher ?

Pour acquérir les dispositions véritables de recherche, d’écoute et d’accueil du Royaume, le récit de la première lecture que nous propose la liturgie de ce 17ème dimanche du temps ordinaire [Premier livre des Rois (1R 3, 5.7-12)], illustre bien la manière la plus judicieuse et la plus sage pour notre quête. Salomon, le jeune roi qui succède à David son père, commence son règne par une immense offrande : un sacrifice de mille bœufs au Seigneur qui, en retour, lui fait cette étonnante proposition : «Demande-moi ce que tu veux et je te le donnerai». On aurait pu penser que le jeune souverain allait demander la force d’une armée invincible, une richesse matérielle incommensurable ou encore un territoire sans limites. Non ! Sans hésiter, Salomon fait une demande imprévue qui réjouit le Seigneur : «Donne à ton serviteur un cœur attentif», répond-t-il. En d’autres termes, «un cœur docile, plein de discernement, un cœur qui écoute». Oui, l’écoute, un trésor, une richesse spirituelle fondamentale pour qui veut être enfant de Dieu. Il nous faut «tendre l’oreille» de notre cœur pour «entendre» la parole de Dieu. L’écoute de Dieu dans le face-à-face de la prière et dans l’attention à porter à nos frères et sœurs en humanité est ce trésor caché dont nous parle l’Evangile.

Le Royaume de Dieu est donc pour nous un choix libre et sage, comme pour Salomon, un choix qui nous tourne vers Dieu et nos semblables. Cependant, pour beaucoup d’entre nous, l’Evangile sommeille sous un épais matelas d’indifférence et d’ignorance. Certains s’en expliquent par l’inutilité du fait religieux [on n’a pas besoin de Dieu pour vivre, l’homme peut se passer de lui], d’autres ont pris progressivement leurs distances avec la religion [ils se disent athées ou agnostiques, leur cœur est ailleurs et la science est là pour trouver réponses et solutions à leurs problèmes]. Or la parabole nous dit en filigrane : là où est ton trésor, là est ton cœur. La question qui nous est posée, à nous chrétiens, est la suivante : notre foi est-elle, pour nous, un vrai trésor ? Car Jésus nous rappelle la radicalité du royaume, c’est tout ou rien, pas de demi-mesure : «que votre oui soit, que notre non soit non», dira Saint Jacques (Jc 5, 12) ou encore comme le dit Jésus au jeune homme riche : «Une seule chose te manque ; va : ce que tu as, vends-le, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel, puis viens, suis-moi» (Mc 10, 18...21). Celui qui a trouvé le trésor ou la perle précieuse vend donc tout ce qu’il possède pour l’acquérir. Notre choix du royaume, notre libre décision de suivre Jésus nous engage totalement.

Le dernier enseignement que Jésus nous donne dans cet Evangile concerne la fin du Monde et l’avènement du Fils de l’Homme. Il s’agit pour nous d’espérer, car la Parole de Dieu est une Parole d’espérance. Si avec le Christ nous désirons un royaume de justice, de paix et d’amour, si nous nous efforçons de le chercher dans les petites choses de tous les jours et de le contribuer à le construire là où nous sommes y compris à partir de "l'ancien de nous", alors nous croyons et nous espérons que Christ lui-même le réalisera en nous, dans notre monde. Et il le réalisera mieux encore quand nous serons près de lui à la fin des temps. Déjà, il nous le manifeste dans chaque Eucharistie, car ce trésor, nous le trouvons aussi dans l’Eucharistie. Oui ! mystère de la foi qui renferme tout le trésor spirituel de l’Eglise, l’Eucharistie rend visible à nos yeux de chrétiens, Jésus-Christ lui-même fils de Dieu, trésor inestimable et don de Dieu pour le salut des hommes. Alors, dans cette Eucharistie, bénissons le Seigneur Jésus, trésor merveilleux qui s’est rendu accessible à nous quand il nous dit : «prenez et mangez-en tous».
Si Dieu est pour nous la priorité, alors demandons-lui les moyens d’acquérir ce trésor à la suite de Jésus-Christ pour vivre sa Parole et contribuer à la venue de son règne au cœur de ce monde. Et cela, il faut que nous nous efforcions de le comprendre…chaque jour d'avantage !


Aucun commentaire: