15/08/2008

Reine des anges, réjouis-toi…

Bonjour à tous en ce jour de l'Assomption de la Vierge Marie !

L
’iconographie de l’Eglise d’Orient représente l’Assomption de la Vierge Marie d’une manière significative. En effet, au bas du tableau, on y voit Marie endormie, se reposant au milieu des apôtres étonnés et admiratifs. Au-dessus, Jésus ressuscité, auréolé de la lumière de la Résurrection, élève dans ses bras l’âme de sa mère figurée par une toute petite fille de blanc revêtue. Ce n’est plus Marie qui tient son enfant, mais le fils qui porte sa mère dans la gloire !

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Partout dans le monde, des artistes de toutes cultures ont exprimé leur inspiration pour ce fait glorieux, quoi de mieux que cette extraordinaire richesse d’expression pour visualiser le plus parfaitement possible cette Assomption ! Marie et le premier être humain, après le Christ lui-même, à connaître la gloire de la résurrection : elle est glorifiée dans le Christ et par lui. L’humble femme de Nazareth est élevée jusqu’à ciel auprès de son fils. La Mère du fils de Dieu est glorifiée au ciel.


« Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? », s’écrit Elisabeth. “Mère de Dieu“, c'est le titre de gloire de Marie. C’est par elle que le Fils de Dieu est entré dans le monde. «La parole s’est faite chair» dans le corps et le cœur de Marie. En enfantant le Christ selon l’humanité, Marie est devenue la garantie de l’authentique humanité du Fils de Dieu. Cette maternité divine auréole de gloire et d’honneur celle que Dieu a choisie et comblée de grâces.
Comment Marie qui a mis au monde le Maître de la vie pouvait-elle connaître la corruption ? Cette conviction, cette certitude du peuple chrétien a traversé l’histoire depuis 2000 ans. Avant d’être l’objet d’une définition de vérité de la foi (contestée par les orthodoxes et les Eglises issues de la Réforme de Luther), la glorification de Marie fut et est avant tout une conviction de la foi des chrétiens eux-mêmes. La solennité de l’Assomption que nous célébrons aujourd’hui est un écho de l’éloge anonyme rendu au Christ par une femme de Palestine dans le passage de l’Evangile de Luc (11, 27) : «Heureuse la femme qui t’a porté dans son sein!» Car à travers Marie, ce sont toutes les Mères qui sont en quelque sorte honorées en ce jour. En elle, la maternité est mise à l’honneur. L’assomption nous rappelle la dignité des mères, de nos mères…

Oui, cette fête nous fait indirectement prendre conscience de tout ce qui porte atteinte à la dignité de celles qui donnent la vie : l’égoïsme, la brutalité et le mépris dont la gent masculine se rend parfois coupable envers les femmes ne sont que trop absurdes. Un bien tristement célèbre groupe de Rap s’est donné un nom ridicule et indécent, d’autres exemples foisonnent témoins de la bêtise humaine. Et ne pas évoquer les souffrances des mères touchées par la famine et la guerre ? Ce sont elles qui, avec les enfants, subissent le plus durement des contre-coups des conflits des hommes ; elles sont les premières atteintes par le chômage, l’exclusion et leurs conséquences. N’attendons pas seulement la célébration, une fois l’an, de l’Assomption de Marie pour traduire en actes et en paroles la considération due aux mères. Il faut, en réalité, promouvoir une vrai climat culturel, social et moral qui puisse favoriser le respect des mères et reconnaître leur rôle inestimable dans l’édification d’une société véritablement humaine.

L’Assomption est la glorification d’une femme ! «Dieu a envoyé son fils, né d’une femme…» . Par ces quelques mots, Saint Paul exprime pour nous la réalité de l’entrée du Christ dans notre humanité et le rôle joué par la femme appelée Marie dans le dessein du salut. La mission de Marie ne s'est pas limitée à être un simple instrument d’intégration biologique du Fils de Dieu à la famille humaine. Elle a été auprès de lui une «PRESENCE», une référence d’humanité qui lui a transmis, par sa féminité même, une richesse de sentiments et de gestes dont la trace est partout visible dans les Evangiles.
L’attitude de Jésus envers les femmes a été exempte de mise à l’écart ou de rejet. Il avait dans son entourage apostolique un groupe de femmes qui assistaient les apôtres. Fait notable, ce sont les femmes, dont Marie de Magdala, qui, les premières, ont été témoins de la Résurrection. L’accueil fait à la cananéenne, le pardon donné à la femme infidèle, la guérison de la femme souffrant d’hémorragies… sont autant d’indices de la considération du Fils de Marie à l’égard des femmes. Et cela n’était pas forcément conformes aux mœurs de l’époque !

Non ! Dieu n’est pas misogyne… Ce sont les hommes et parfois les religions qui le sont. Les chrétiens, en contemplant la grandeur de Marie, ne doivent-ils pas être les plus ardents défenseurs de la dignité des femmes d’aujourd’hui ? Notre époque et notre société se vantent d’être civilisées et d’avoir fait progresser la condition de la femme. En France, on a légiféré sur la parité homme-femme en politique… mais c’est si peu! Car partout dans le monde la parité de tous les droits est loin d’être acquise, notamment dans les domaines de l’emploi, des salaires ou tout simplement des relations sociales. Dans certains pays, particulièrement en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient, sous la chape des traditions et des interdits religieux, les femmes sont traitées en esclaves, en sous-êtres-humains. Mais triste réalité également que celle des pays occidentaux où le corps de la femme est considéré comme simple objet de désir et comme argument de promotion commerciale. Et que dire enfin de ce qu’on appelle «l’amour» et qui n’est parfois qu’un acte de domination, d’asservissement, voire d’humiliation !

Marie, femme bénie entre toutes les femmes, ennoblie, magnifiée et sublimée par sa vocation de Mère de Dieu, et élevée dans la gloire de son fils est, pour nous chrétiens et pour le monde entier, le symbole même de la grandeur de celle que le créateur a donnée à Adam pour égale. Célébrer l’Assomption de Marie, c’est fêter la réussite du Don de Dieu chez celle qui a voulu être «servante». Par elle, toute l’humanité est élevée. La glorification de Marie éclaire notre avenir, le destin final de l’être humain nous y est révélé. L’Assomption est une promesse, elle est notre espérance.
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Oraison :

Seigneur, tu t’es penché sur ton humble servante, la bienheureuse Vierge Marie : tu lui as donné la grâce et l’honneur de devenir la mère de ton Fils unique, et tu l’as couronnée d’une gloire sans pareille ; à sa prière, accorde-nous, puisque nous sommes rachetés et sauvés, d’être élevés avec elle dans ta gloire.
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Pour accompagner notre prière à la Vierge, le Rosaire par exemple, ce merveilleux texte peut être de circonstance, chaque strophe pouvant être récitée avant chaque dizaine.

Hymne à la vierge Marie


Pleine de grâce, réjouis-toi !
L’Emmanuel a trouvé place
Dans ta demeure illuminée.
Par toi, la gloire a rayonné
Pour le salut de notre race.

Arche d’alliance, réjouis-toi !
Sur toi repose la présence
Du Dieu caché dans la nuée.
Par toi, la route est éclairée
Dans le désert où l’homme avance.

Vierge fidèle, réjouis-toi !
Dans la ténèbre où Dieu t’appelle,
Tu fais briller si haut ta foi
Que tu reflètes sur nos croix
La paix du Christ et sa lumière.

Reine des anges, réjouis-toi !
Déjà l’Église en toi contemple
La création transfigurée
Fais-nous la joie de partager
L’exultation de ta louange.

(Auteur : CFC / Éditeur : CNPL)

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