28/08/2008

Rechercher Dieu
et vivre de sa présence…

Bonjour !
Le psaume qui nous est proposé pour soutenir la méditation du texte de Jérémie (Jr 20, 7-9) pourrait s'intituler : "Ma vie n'a de sens qu'en présence de mon Seigneur". Il se dégage comme une atmosphère d'urgence médicale dans ces versets d'une intensité insoupçonnée. Vite ! "un masque à Dieu", pourrait-on dire, comme s'il s'agissait d'un cas d'anoxie… Mais Dieu n'est-il pas notre oxygène, notre souffle de vie ?

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Psaume (62, 2, 3-4, 5-6, 8-9)


02 Dieu, tu es mon Dieu,
je te cherche dès l'aube :
mon âme a soif de toi ;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.

03 Je t'ai contemplé au sanctuaire,
j'ai vu ta force et ta gloire.
04 Ton amour vaut mieux que la vie :
tu seras la louange de mes lèvres !

05 Toute ma vie je vais te bénir,
lever les mains en invoquant ton nom.
06 Comme par un festin je serai rassasié ;
la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.

08 Oui, tu es venu à mon secours :
je crie de joie à l'ombre de tes ailes.
09 Mon âme s'attache à toi,
ta main droite me soutient.
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La soif, la faim… c’est-à-dire un manque à combler, un besoin qui suscite une démarche de recherche. De toute la force de son désir, un homme (re)cherche Dieu à l’aube. Mais la quête de Dieu ne peut naître que du goût de sa présence. L’homme éloigné, séparé de Dieu, livré à lui-même, à ses seules forces n’a qu’une vie asséchée, craquelée telle une terre aride. Mais celui qui recherche Dieu aspire à la vie regénérée par son eau. Déjà dans le psaume 41, le psalmiste s’écrie : "Comme un cerf altéré cherche l'eau vive, ainsi mon âme te cherche, toi mon Dieu. Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant" (Ps 41, 2-3). En effet, sans eau pas de vie ; c’est pourquoi cette soif et cette faim de Dieu sont assimilées (par le psalmiste) à des besoins presque physiques. [Notons par ailleurs que dans la mentalité hébraïque, l’âme est le symbole de la totalité de l’être].

La seconde et la troisième strophes font mention de cette vie en présence de Dieu à travers le rituel au Temple, particulièrement la louange de l'Eternel. Fondamentalement, Dieu n'a pas besoin de notre louange, mais notre louange nous rapproche de lui, car elle nous fait connaître que tout vient de lui, source de toute grâce. L’homme comblé par la présence de Dieu lui rend grâce, il dit sa louange et, les mains levées au ciel à l’image de celles du Christ sur la Croix, proclame ses hauts faits. C’est même toute la vie qui devient une perpétuelle occasion de rendre gloire à Dieu : «Toute ma vie je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom» (v. 5).
Il n’y a pas meilleure prière que celle d’action de grâce, d’acclamation et de louange. Dès cette terre, Dieu se laisse contempler à ses “privilégiés“, car le Seigneur le dit lui-même à Moïse : «Tu ne peux pas voir ma face, car l'homme ne saurait me voir et vivre» (Ex 33 20). «Sans te voir, nous t'aimons, sans te voir nous croyons et nous exultons de joie, Seigneur, sûrs que tu nous sauves…» (RP Lucien Deiss). Voilà pourquoi le psalmiste a prié ainsi du fond de tout son être : «Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant: Quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu?» (Ps. 42, 1). Oui, en effet, une telle soif aspire tout l’être, car l’amour de Dieu vaut mieux que la vie : il sera la louange de mes lèvres !

Ce Dieu que l’on cherche dès l’aube est donc l’aliment qui nourrit et qui rassasie ; c’est le principe vital qui unit le ciel et la terre, qui emplit l’humanité de sa présence. Source de vie inépuisable, terre lavée par le sang de l’Agneau… jamais union n’a été aussi fortement implorée que dans ce psaume. Le croyant s’attache au Seigneur, et la main droite de Dieu soutient et défend quiconque sollicite son aide, se met sous la protection de ses ailes et s’abreuve de son eau.
L'eau capable de désaltérer la vraie soif et qu'aucun homme ne peut donner : c'est Dieu lui-même dans sa Parole et dans sa chair.
C’est seulement dans cette offrande que toute soif et toute faim sont apaisées : «l'homme ne vit pas seulement de pain, mais l'homme vit de tout ce qui sort de la bouche de Yahvé» (Dt 8, 3; cf. Mt 4, 4). En cela, par l’Eucharistie, cette nourriture mystique dans la communion avec Dieu, notre vie est marquée du seau de l’Esprit, transfigurée par la présence du Christ à chaque instant, en partage avec nos frères. Alors, véritable fontaine de vie nouvelle, la présence de Dieu nous convie à nous unir à lui pour les noces de la vie, pour le festin de l’amour.


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