21/08/2008

Il est l'origine de toute chose…
A lui la puissance et la gloire,
pour les siècles des siècles

Bonjour !
L'épître de ce 21ème dimanche du temps ordinaire est extrait de la Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 11, 33-36).


11
33 Quelle profondeur dans la richesse, la sagesse et la science de Dieu !
33 décisions sont insondables, ses chemins sont impénétrables !
34 Qui a connu la pensée du Seigneur ? Qui a été son conseiller ?
35 Qui lui a donné en premier, et mériterait de recevoir en retour ?
36 Car tout est de lui, et par lui, et pour lui. A lui la gloire pour l'éternité ! Amen.
____________________________________________________________________

Les quatre versets ci-dessus sont comme une réflexion finale qui célèbre la sagesse du dessein de Dieu. Au terme d’une longue méditation sur le mystère d’Israël, Paul exprime son admiration sur l’infini du dessein de Dieu pour les hommes. Ce dessein qu’il avoue ne pas être capable de saisir, ni de contenir. Souffrance en-deçà des mots et contemplation au-delà des mots : tel est l’itinéraire de la quête de sens de Paul. Oui, il s’émerveille enfin ! Les projets de Dieu nous dépassent. Plus tard, l’apôtre s’exclamera : « J’ai donné ma foi au Christ crucifié, non ! ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi, il me suave». En effet, accepter de participer à la réalisation de ce dessein de Dieu suppose une totale et absolue confiance en Dieu, c’est accepter de se laisser « gouverner » (au sens naval du terme).

Dieu donne, Dieu se donne gratuitement et en plénitude ; telle est la manifestation de sa perfection. Rappelons-nous ces mots du prophète Isaïe :

33 « Qui a jaugé l'esprit du Seigneur ?
33 Quel conseiller peut l'instruire ?
33 (…)
33 A-t-il pris conseil de quelqu'un pour discerner,
33 pour apprendre les chemins du jugement,
33 pour acquérir le savoir
33 et s'instruire des voies de la sagesse ? » [Cantique d'Isaïe (Is 40)]
_____________________________________________________________________________________

Ils ont livré leur réflexion sur ces paroles de Paul :

IRENEE, Contre les Hérésies, V,1,1 :
«Car nous ne pouvions apprendre les mystères de Dieu que si notre Maître, tout
en étant le Verbe, se faisait homme. D’une part, en effet, nul n’était capable de révéler les secrets du Père, sinon son propre Verbe, «car quel “autre“ a connu la pensée du Seigneur» ou quel “autre“ a été son conseiller ? (Rom 11, 34)»

Karl BARTH, L’épître aux Romains :
«C’est la profondeur de la richesse et de la sagesse et de la connaissance de
Dieu» qui constitue foncièrement (...) son insondabilité. Que le Deus absconditus, comme tel, est Deus revelatus en Jésus-Christ, c’est là le contenu de l’Epître aux Romains. Comprenons-le bien : Que ce sujet-ci (Deus absc.) possède ce qualificatif-ci (Deus revel.), cela seul peut constituer le contenu de l’Epître aux Romains, de la théologie, de la Parole de Dieu dans la bouche des hommes. Cela le peut, mais cela le doit aussi».
____________________________________________________________________

Cette phrase conclusive du Canon de la messe, et que nous avons coutume de réciter en communion avec le célébrant, résume parfaitement le caractère «hyperbolique», c’est-à-dire globalisant de la sagesse et de la science de Dieu : «Par lui, avec et en lui, à Toi Dieu le Père tout-puissant dans l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles». Le prononcé d’une telle vérité de foi n’est pas le fruit d’une puissance intellectuelle, mais la marque de l’humilité (la plus grande marque d’intelligence, sûrement !).

Aucun commentaire: