06/11/2008

Restez en tenue de service,
et gardez vos lampes allumées…

Bonjour !

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 12, 35-38. 40

Jésus disait à ses disciples :
35 « Restez en tenue de service,
et gardez vos lampes allumées.
36 Soyez comme des gens qui attendent leur maître
à son retour de noces,
pour lui ouvrir dès qu'il arrivera
et frappera à la porte.
37 Heureux les serviteurs que le maître,
à son arrivée, trouvera en train de veiller.
Amen, je vous le dis :
il prendra la tenue de service,
les fera passer à table
et les servira chacun à son tour.
38 S'il revient vers minuit ou plus tard encore
et qu'il les trouve ainsi,
heureux sont-ils !
40 Vous aussi, tenez-vous prêts :
c'est à l'heure où vous n'y penserez pas
que le fils de l'homme viendra. »
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Quelques pistes pour notre méditation

En cette fête de tous les saints, il est opportun de faire le point et de retrouver quelques convictions sur la place de la sainteté dans l’histoire et la vie des chrétiens. Aujourd’hui, nous fêtons celles et ceux qui ont fait de leur vie quelque chose de beau et de grand pour Dieu et pour l’humanité. Plus exactement, Dieu a pu réaliser en eux son dessein de créateur et sauveur, non seulement pour sa gloire, mais aussi pour le monde nouveau que nous espérons. «Voici que je fais toutes choses nouvelles» (Ap 21, 5). A ces hommes et femmes de tous les temps, l’amour créateur de Dieu a trouvé un écho. La lumière divine s’est reflétée en eux. Ils ont laissé dans la mémoire humaine une trace de lumière qui ne s’éteint pas. Grâce à eux, nous savons qu’on ne doit jamais désespérer de l’homme.
Dans un monde en gestation et à des époques aussi tourmentées que la nôtre, et même plus encore, ils ont été les annonciateurs du futur que Dieu construit. Ils ont donné leur temps, leur cœur, leur savoir et savoir-faire, leur prière et parfois jusqu’à leur sang, pour certains. Sans compter, ils se sont donnés, animés d’un immense amour de Dieu et de leur prochain pour lequel ils ont dispensé des trésors de dévouement et de générosité : élan vers autrui, passion de servir, de panser les blessures des corps et des cœurs, de soulager, aider et faire vivre. Ils ont été et sont encore l’espoir de demain, la garantie de la survie du monde et d’un projet humain plus authentique. Saints de tous les jours, ils sont à l’œuvre parmi nous, incognito le plus souvent. Faisons-nous partie de leur nombre? Sommes-nous de celles et ceux qui aiment, qui donnent, qui témoignent de leur espérance? La sainteté, il faut s’en convaincre, est au cœur de nos vies…
Les saints étaient-ils, sont-ils de gens heureux? Au premier regard, on pourrait penser que leur vie parsemée d’épreuves et d’efforts, de persécutions parfois, n’a pas été réjouissante. Or ils ont été et sont des gens heureux, fous d’un bonheur surprenant. C’est du reste à cela qu’on les reconnaît, si l’on en croit l’adage de saint Bernard: «un saint triste est un triste saint». Bien sûr, ils ont dû et doivent faire aux mêmes souffrances que nous, et parfois à de plus grandes. Pourtant, au plus profond d’eux-mêmes et de leur témoignage, une joie profonde les irradie. Ils prennent au sérieux le message de l’Evangile et son étrange charte du bonheur, à l’opposé des idées reçues et des apparences… Ils connaissent le bonheur des pauvres, quand d’autres magnifient la volonté de puissance et de domination. Ils proposent la douceur comme antidote à la violence, maladie de notre société. Ils sont compatissants et capables de pleurer dans un monde où l’on ne fait pas de sentiments. Ils sont avides de justice au milieu des arrangements avec la foi et la morale, et ne pactisent pas avec les magouilles de tout genre. Ils débordent de miséricorde à l’image de leur Dieu dans notre où prévaut la loi de la jungle. Ils sont ceux que l’on appelle «les cœurs purs» épris de droiture, de simplicité, d’amour vrai, loin de la corruption des sentiments et des comportements. Ils savourent le bonheur de faire et de semer la paix sur une terre déchirée par la guerre. Ils sont dans la joie d’être trouvés dignes de lutter pour la justice du Royaume de Dieu et pour leur foi en Christ.
Leur bonheur n’a rien d’une tranquillité béate. Ils sont en marche, ils ont découvert les sources de la joie évangélique.Car, en effet, qui oserait dire dans notre monde d’aujourd’hui qu’il est vraiment heureux? Notre époque publie parfois que le bonheur ne consiste pas à posséder tout et tout de suite. Le bonheur, c’est d’aimer, car ce bonheur-là ne se marchande pas : il est une révélation, un don, une découverte au bout d’une longue recherche…
Bien entendu, il ne s’agit pas de mettre les saints sur un piédestal qui les rendrait inaccessibles et inimitables. Ils furent et restent des gens ordinaires avec des qualités et des défauts. Ils ne sont pas nés saints; ils le sont devenus au terme d’une longue marche, non sans luttes, à la recherche de Dieu. L’extraordinaire de leur vie tient en quelques mots: «ils ont cru à l’amour de Dieu». Ils sont donc pour nous des amis, des modèles et des guides. Recevoir leur nom au baptême nous inscrit dans leur lignée ; ils portent nos prières en se faisant nos ambassadeurs, nos avocats auprès de Dieu. C’est pourquoi nous leur demandons sans cesse de «prier pour nous», mieux de «prier avec nous». Ces femmes et ces hommes lumineux de générosité ont contribuer à bâtir et nourrir de leur fécondité notre vie depuis 2000 ans. Ils ont voulu ressembler au Christ, ils l’ont cherché pour le voir tel qu’il est, face à face. Nous aussi, nous sommes appelés, comme eux et avec eux, à bâtir le vrai bonheur. Et comme disait saint Augustin: «ce qu’elles ont fait, ce qu’ils ont fait, pourquoi toi tu ne le ferais pas?»

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