18/11/2008

Avec le Seigneur, je ne crains rien…

Bonjour !
Nous connaissons tous ce merveilleux psaume pour ce qu’il affirme : Dieu nous fait paître et, de ce fait, nous conduit. Rappelant d’abord les bienfaits consolateurs du présent, il expose ensuite ceux à venir.
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Psaume (22, 1-2ab, 2c-3, 4, 5, 6)

01 Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
2a Sur des prés d'herbe fraîche,
2b il me fait reposer.

2c Il me mène vers les eaux tranquilles
03 et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l'honneur de son nom.

04 Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.

05 Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.

06 Grâce et bonheur m'accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j'habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.
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Le psalmiste montre d’abord la suffisance de la promesse divine, son abondance (« …Je ne manque de rien») et l’effet de sa sollicitude (« …Il y refait mon âme ») dans des prés d’herbe fraîche. Ceci renvoie à d’autres messages de ce Pasteur dans les Evangiles: «Moi je suis le Bon Pasteur» (Jn 10, 11), ou encore : «Regardez les oiseaux du ciel ; ils ne sèment ni ne moissonnent, ni n’amassent dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit ; n’êtes-vous pas beaucoup plus qu’eux?» (Mt 6, 26). Si donc Dieu pourvoit à tout ce qui relève de notre vie ou survie matérielle et immédiate (la manne, le miel du Rocher, l’eau fraîche… dans le désert), le texte nous invite en réalité à nous lever et nous élever pour rechercher les autres pâturages où doivent paître nos âmes (les enseignements sacrés des Ecritures et des réalités spirituelles, car la Parole divine instruit et affermit), vers les eaux de la vie nouvelle, l’eau de la sagesse et du baptême [«Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés de toutes vos souillures et je vous purifierai de toutes vos idoles» (Ez 36, 25)].
Le verset 4 parle compare le Seigneur à un chef et un protecteur. L’«ombre de la mort» évoque la tribulation présente, car cette, proximité du corps, est le signe des ténèbres obscures de nos péchés. Dieu est houlette, c’est-à-dire «direction du chemin», et bâton, c’est-à-dire soutien. (le fameux «sceptre de droiture» dont il est fait mention dans le Ps 44, v 7). Et c’est justement dans le cadre cette abondance et de cette discipline autant que du soutien du Seigneur, que celui-ci nous dresse une table et nous invite au festin.
Il n’est pas totalement faux de renvoyer cette image de la table à la triple table dont il est question dans les Ecritures:
- la table de l’ancienne Loi,
- la table du Nouveau Testament,
- la table du Royaume.
La table du Royaume fait partie des bienfaits consolateurs du futur, lorsque «j’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jours» (v 6). Par sa miséricorde, la grâce et le bonheur seront le lot de ceux qui se rapprochent de Dieu, qui se convertissent. Car la récompense sera grande dans les cieux quant à la participation plénière aux dons divins et au bénéfices de la "fruition" de Dieu lui-même dans son Eglise sur terre, dans la Patrie, c'est-à-dire son Royaume (cf saint Thomas d'Aquin, Somme Théologique, IIIa, q.8, a 3). Le psaume 26 (verset 4) exaltera encore davantage cette grâce ultime de ceux qui sont conviés à la table eucharistique et qui trouveront leur bonheur dans la maison de Dieu: «J’ai demandé une seule chose au Seigneur, je la rechercherai : c’est d’habiter dans la maison du Seigneur tous les jours de ma vie».

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