19/11/2008

Le Royaume en héritage
pour “les bénis de mon Père…“

Bonjour !
Nous fêtons en ce dimanche la solennité du Christ, Roi de l'univers. L'Evangile de ce jour est extrait de saint Matthieu (Mt 25, 31-46). L’année liturgique s’achève aujourd’hui avec cette belle fête du Christ Roi de l’univers. A cette occasion, l’Eglise nous propose non pas l’image d’un Christ triomphant et encore moins le récit d’une manifestation éblouissante du Fils de Dieu, une sorte de feu d’artifice, mais un texte qui dépeint pour nous une grande fresque du Jugement dernier. Jésus y apparaît comme le Roi de l’humanité, siégeant au ciel à la droite de Dieu le Père et séparant les brebis des chèvres.
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25

31i Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siègera sur son trône de gloire.
32 Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres :
33 il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.
34 Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde.
35 Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ;
36 j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi !'
37 Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu...? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ?
38 tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ?
39 tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ?'
40 Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.'
41 Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : 'Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges.
42 Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ;
43 j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité.'
44 Alors ils répondront, eux aussi : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?'
45 Il leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait.'
46 Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle.»
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Quelques repères pour notre méditation

«Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait…»

Le Seigneur Jésus nous a quittés pour siéger à la droite de son Père. C’est cette réalité que l’Eglise célèbre déjà à travers la fête de l’Ascencion. Certes, celui qui nous a quittés règne au ciel, mais il reste présent au milieu de nous, auprès de nous dans le prochain, cette sœur et ce frère que nous côtoyons, qui a besoin de nous et que nous devons considérer et servir comme un roi. Tous les domaines que je dois à un roi, je dois les rendre à celui qui frappe à ma porte, celui qui a faim, qui est nu, qui est étranger ou en prison. Car Dieu non seulement se reconnaît dans ces «pauvres», mais il lui-même le premier Pauvre. Car monde lui est hostile, le méprise, le néglige ou l’ignore; on peut même se jouer de lui, fermer les yeux et passer à côté, tout près de lui sans (pour ne pas) le voir. Pourtant, il crie vers nous pour attirer notre attention, car Dieu n’est pas comme les puissants de ce monde qui, eux, demandent ou obligent d’être obéis ou servis. Ce que Dieu sollicite auprès de nous, c’est notre amour. Un amour calculé en vue d’une récompense ou d’une reconnaissance, mais un amour gratuit.
Les justes de la parabole ne savaient pas qu’ils servaient et aimaient Jésus en servant et aimant leur prochain dans le besoin. Ils l’ont fait sans aucune arrière pensée ; ils l’ont fait comme mus, poussés par une nécessité, une obligation intérieure: signe de la vraie compassion. Le Christ-Roi règne en lavant les pieds de ses disciples, en ayant été pris de pitié pour les foules sans berger, pour les malades, les affamés, les endeuillés et les laissés-pour-compte de son temps, toutes ces femmes, tous ces hommes et tous ces enfants… Le Christ-roi règne du haut de la Croix, dans la soif, avec un grand cri de douleur et une parole d’espoir.
Ainsi Jésus nous enseigne-t-il que, dans notre prochain le plus misérable, nous rencontrons déjà notre roi, notre juge. En tous cas, le jugement est en cours et notre destin se joue dès maintenant, dans nos mains ouvertes ou fermées, nos mains tendues ou repliées pour l’accueil, le partage ou le rejet. Alors, posons-nous chaque fois la question: «chaque fois que j’agis, suis-je du côté des bénis ou des maudits?». Tout dépend de la réponse à la question que le Christ lui-même nous pose: «Que fais-tu de ton frère?».
Un Père de l’Eglise rapporte pour nous ce mot de Jésus (qui n’est pas dans l’Evangile): «Tu as vu ton frère, tu as vu Dieu». En fin de compte, nous serons bien jugés sur l’amour de Dieu et du prochain. Voilà pour nous la clé du Royaume; elle nous est confiée jusqu’à la fin des temps. A nous donc de la saisir et de jouer dès maintenant la mélodie de cet amour simple mais exigeant dans tout ce qui constitue la trame du quotidien de notre vie, pour nous entendre dire au soir de notre vie: «Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde…».

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