06/11/2008

Le Seigneur dans son Temple sacré…

Bonjour !
En ce dimanche 9 novembre 2008, l'Eglise fête la Dédicace de la basilique du Latran, Cathédrale de Rome. Et la liturgie nous propose les textes dont voici les références : Ez 47, 1-2c8-9.12 (Le Seigneur dans son temple), le Psaume 45, 2-3.5-6.8-10 (Voici la demeure de Dieu), la Lettre de saint Paul, 1 Co 3, 9b-11.16-17 (Vous êtes le temple) et l'Evangile selon saint Jean 2, 13-22 (Le Christ, nouveau temple).
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Première lecture - Ezéchiel 47, 1-2c8-9.12

Au cours d'une vision reçue du Seigneur,
1 l'homme qui me guidait me fit revenir à l'entrée du Temple,
et voici : sous le seuil du Temple,
de l'eau jaillissait en direction de l'orient,
puisque la façade du Temple était du côté de l'orient.
L'eau descendait du côté droit de la façade du Temple,
et passait au sud de l'autel.
2 L'homme me fit sortir par la porte du nord
et me fit faire le tour par l'extérieur,
jusqu'à la porte qui regarde vers l'orient,
et là encore, l'eau coulait du côté droit.
8 Il me dit :
« Cette eau coule vers la région de l'orient,
elle descend dans la vallée du Jourdain,
et se déverse dans la Mer Morte,
dont elle assainit les eaux.
9 En tout lieu où parviendra le torrent,
tous les animaux pourront vivre et foisonner.
Le poisson sera très abondant,
car cette eau assainit tout ce qu'elle pénètre,
et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent.
12 Au bord du torrent, sur les deux rives,
toutes sortes d'arbres fruitiers pousseront :
leur feuillage ne se flétrira pas
et leurs fruits ne manqueront pas.
Chaque mois, ils porteront des fruits nouveaux,
car cette eau vient du sanctuaire.
Les fruits seront une nourriture,
et les feuilles un remède. »
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Très vraisemblablement, Ezéchiel fait partie de la première déportation d’une partie de la population des enfants d’Israël à la suite de la prise de Jérusalem en 597 par les Babyloniens du roi Nabuchodonosor: cette première opération spectaculaire concernera une partie de la population ainsi que l’élite administrative et sacerdotale (prêtres, scribes, membres de la famille royale, artisans métallurgiques, etc.). Ezéchiel est donc le premier prophète appelé hors de la terre d’Israël. Et cette présence d’un prophète auprès des premiers déportés est le signe de la fidélité de Dieu à son peuple: Israël a souillé la terre sainte de par sa fréquentation d’idoles, mais une espérance reste possible à condition que chacun se convertisse dans un radical changement de comportement et de dispositions intérieures.
Il y aura une seconde déportation en 587 à la suite d’interventions brutales de l’envahisseur babylonien, et Juda perdra toute son indépendance et toute jouissance de ses propres terres, et tous ses enfants dispersés dans des contrées païennes. Cela expliquera le second volet du message d’Ezéchiel: la restauration d’Israël à travers son rassemblement; elle sera l’œuvre du Seigneur, vrai pasteur et roi de son peuple, elle se manifestera par son action au plus profond du cœur de chaque enfant d’Israël.


Tel est le contexte de cet extrait du Livre d’Ezéchiel qui nous révèle, à travers cette prophétie, son utopie pour Israël, sa vision méticuleuse et donc probante du Temple reconstruit après le retour en Terre promise. Rêve d’abondance et d’harmonie retrouvée, rêve d’unité d’un peuple réconcilié avec son Seigneur… Cette eau qui jaillit des profondeurs de la terre et qui déborde des hauteurs de Jérusalem pour courir dans les vallées, cette eau qui alimente sur son passage arbres fruitiers et diverses semences, cette eau qui couvre toutes les terres alentours, «descendant dans la vallée du Jourdain, et se déversant dans la Mer Morte dont elle assainit les eaux» est le symbole d’un paradis nouveau, d’un projet de renaissance du peuple entier. Donc, non pas réusrgence du passé mais bien promesse à venir, espérance nouvelle. Cette image de l’eau miraculeuse, issue du Temple, et qui porte, qui laisse sur son passage une merveilleuse fécondité est bien le symbole annonciateur de l’Esprit de Dieu, celui-là même qui, plus tard, portera la vie divine en Marie, qui embrasera les Apôtres le jour de la Pentecôte, ce même Esprit qui œuvre aujourd’hui encore dans le cœur des hommes [prophétie que l’on retrouve également chez Zacharie (14, 8): “ En ces jours-là, des eaux vives sortiront de Jérusalem, moitié vers la mer orientale, moitié vers la mer occidentale; été comme hiver, elles resteront vives“ et dans l’Apocalypse (22, 2) : “Puis l’Ange me montra le fleuve de Vie, limpide comme du cristal, qui jaillissait du trône de Dieu et de l’Agneau. Au milieu de la place, de part en part du fleuve, il y avait des arbres de Vie qui fructifient douze fois, une fois chaque mois ; et leurs feuilles peuvent guérir les païens.“]. C’est cette même eau dont parlera Jean: «…Qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif: l’eau que je lui donnerai deviendra en lui source d’eau jaillissante en vie éternelle» (Jn 4, 1 +).

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