02/10/2009

Créés homme et femme… par Dieu

Chers amis, bonjour!


Voici les textes que la liturgie nous propose en ce 27ème dimanche du temps ordinaire :
Gn 2,18-24 Créés homme et femme Ps 127,1-6 Ta femme et tes fils . — He 2,9-11 Jésus sauveur et frère — Mc 10,2-16 Le mariage.


PREMIERE LECTURE - Genèse 2, 18 - 24


Au commencement,

lorsque le Seigneur Dieu fit la terre et le ciel,

18 il dit :

« Il n'est pas bon que l'homme soit seul.

Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. »

19 Avec de la terre, le Seigneur Dieu façonna

toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel,

et il les amena vers l'homme

pour voir quels noms il leur donnerait.

C'étaient des êtres vivants,

et l'homme donna un nom à chacun.

20 L'homme donna donc leurs noms

à tous les animaux,

aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs.

Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde.

21 Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux,

et l'homme s'endormit.

Le Seigneur Dieu prit de la chair dans son côté, puis il referma.

22 Avec ce qu'il avait pris à l'homme,

il forma une femme et il l'amena vers l'homme.

23 L'homme dit alors :

« Cette fois-ci, voilà l'os de mes os

et la chair de ma chair !

On l'appellera : femme. »

24 A cause de cela,

l'homme quittera son père et sa mère,

il s'attachera à sa femme,

et tous deux ne feront plus qu'un.


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En hébreu, adam (adamah) est un nom commun, toujours employé au singulier : il signifie c’est-à-dire «terrien», «homme» en tant qu'espèce et non en tant qu'individu de sexe masculin. Adam est le père de l'humanité dans le judaïsme, et dans les traditions chrétienne et musulmane. Ainsi dit-on de nous que nous sommes les «fils d’Adam». Par contre, la signification hébraïque de Eve (de hawwâh) est très claire. Elle désigne la femme, la vivante.

Dans ce récit, il ne faut surtout pas s’attarder à la matérialité de ce qui y est décrit. Il s’agit là d’un genre littéraire très courant à l’époque du Roi Salomon dans lequel l’essentiel est dans le message (dans message il y a “sage“ et donc “sagesse“) que le rédacteur tente de répondre aux nombreuses questions que se posent les hommes et les femmes de son entourage, et au-delà. Pour le cas d’espèce, il s’agit d’un «terrien» et d’une «vivante» en général, et c’est en cela que nous sommes concernés.

«Il n'est pas bon que l'homme soit seul, je vais lui faire une aide qui lui correspondra», on devrait traduire littéralement «comme son vis-à-vis»… Tout d’abord, une idée-force: la femme, présente dès la création du monde, est le complément de l’homme, son alter ego; sans elle, point de bonheur pour l’homme. Et si Dieu adjoint la femme à l’homme, c’est aussi parce que c’est par elle que passe la vie (avec tout ce que cela indique quant à la sexualité et à la manifestation de cette union par le partage corporel): «L'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu'un.» Ensuite, l’homme reçoit la femme comme un cadeau de Dieu. D’ailleurs, l’homme est plongé dans un sommeil mystérieux et c’est donc Dieu qui est à l’œuvre pour la réalisation de merveilleux cadeau. A son réveil, il n’est plus le même: il a désormais une compagne qui lui ressemble mais qui a une identité propre. Cela veut dire qu’elle a droit au respect de sa dignité entant que pleinement créature de Dieu et non pas comme «simple dérivée» de l’homme. En réalité, l’écrivain sacré a voulu nous dire que dès l’origine de la création, le projet de Dieu pour l’homme est un projet d’amour, et que la coexistence de l’homme et de la femme dans cette union porte la marque de Dieu lui-même. Oui, cette union est sanctifiée car voulue par Dieu. Elle préfigure en quelque sorte l’union du Christ avec l’humanité libérée de ses pesanteurs de toutes sortes au sein de son Eglise. Celle-ci est vivante comme l’est Eve, et le Christ est bien son Epoux. Des notions dont nous retrouvons le prolongement dans le psaume qui nous est proposé en méditation.


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PSAUME 127 ( 128)


1 Heureux qui craint le Seigneur

et marche selon ses voies !

2 Tu te nourriras du travail de tes mains :

Heureux es-tu ! A toi, le bonheur !

3 Ta femme sera dans ta maison

comme une vigne généreuse,

et tes fils, autour de la table,

comme des plants d'olivier.

4 Voilà comment sera béni

l'homme qui craint le Seigneur.

5 Que le Seigneur te bénisse tous les jours de ta vie,

6 et tu verras les fils de tes fils.


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Ce psaume est merveilleux à plus d’un titre. Dans un échange rythmé avec les prêtres qui les accueillaient, puis avec l’appui d’un chœur, les pèlerins le chantaient lors de la montée vers Jérusalem, sur les dernières marches du Temple. Il commence par une exhortation: «Heureux qui craint le Seigneur et marche en ses voies». En réalité à côté de l’encouragement (car les choses ne sont pas données toutes faites) est indiquée la clé de la réussite: craindre le Seigneur, ce n’est pas avoir peur de lui, mais c’est marcher en ses voies, c’est-à-dire vivre selon sa parole. Voie et chemin… l’idée est là d’une marche confiante vers la maison du Seigneur, tous les jours de notre vie. Il ne s’agit point de se délecter de ses lauriers ou autres décorations imaginaires. Ici également la femme, c’est-à-dire celle qui porte la vie, est assimilée à cette vigne généreuse qui donne du fruit, un fruit dont le suc réjouit la maison et ses alentours.

On se gargarise aujourd’hui de bien des mots que l’on galvaude à longueur de journée. On parle de la valeur «travail», de la rémunération au mérite, de «travailler plus pour gagner plus». Dans ce psaume, le travail est une activité complexe et complète qui fait appel à la générosité de l’homme et de la femme et qui trouve sens et accomplissement en Dieu. Le travail des mains renvoie à la capacité créatrice de l’homme, et c’est le fruit de son travail qui nourrit l’homme. C’est là une orientation positive du travail par Dieu à l’endroit de l’homme à qui il confie de cultiver et de garder l’œuvre de ses mains.


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