14/10/2009

Servir et non pas être servi…
Donner sa vie en rançon pour la multitude.

Chers amis, bonjour!

L'Evangile de ce 29ème dimanche du temps ordinaire est extrait de Marc 10, 35-45:

35 Jacques et Jean, les fils de Zébédée,
s'approchent de Jésus et lui disent :
« Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande. »
36 Il leur dit :
« Que voudriez-vous que je fasse pour vous ? »
37 Ils lui répondent :
« Accorde-nous de siéger,
l'un à ta droite et l'autre à ta gauche,
dans ta gloire. »
38 Jésus leur dit :
« Vous ne savez pas ce que vous demandez.
Pouvez-vous boire à la coupe que je vais boire,
recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé ? »
39 Ils lui disaient :
« Nous le pouvons. »
Il répond :
« La coupe que je vais boire, vous y boirez ;
et le baptême dans lequel je vais être plongé, vous le recevrez.
40 Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche,
il ne m'appartient pas de l'accorder,
il y a ceux pour qui ces places sont préparées. »
41 Les dix autres avaient entendu,
et ils s'indignaient contre Jacques et Jean.
42 Jésus les appelle et leur dit :
« Vous le savez :
ceux que l'on regarde comme chefs des nations païennes
commandent en maîtres ;
les grands font sentir leur pouvoir.
43 Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi.
Celui qui veut devenir grand
sera votre serviteur.
44 Celui qui veut être le premier
sera l'esclave de tous :
45 car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi,
mais pour servir,
et donner sa vie en rançon pour la multitude.
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Le Littré définit la «rançon» comme le prix qu'on donne pour la délivrance d'un captif. "Je donne la liberté, sans aucune rançon, à tous les Juifs qui ont été emmenés captifs du pays de Juda". [Sacy, Bible, Machab. I, 10]. Si Jésus déclare que «le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude», cela signifie qu’il met sa vie en échange de la libération et de la délivrance de l’humanité tout entière. Cette image du serviteur est à rapprocher de celle du «serviteur souffrant» qu’Isaïe nous présente dans la première lecture de ce dimanche. Il n’est pas question de prise d’otage ici, ni de marchandage. Il ne s’agit pas non plus de la libération du joug romain mais de libération du peuple d’Israël et de l’humanité de toutes les sortes d’esclavages. Curieusement, cela fait la troisième fois que Jésus annonce sa passion à ses disciples qui, à l’évidence, n’en saisissent pas encore la portée messianique. D’autant plus qu’ils marchent vers Jérusalem… Jésus en tête… Jacques et Jean, fils de Zébédée, sont préoccupés par le protocole, la préséance auprès de Jésus à qui ils demandent ce qu’ils estiment essentiel: «Accorde-nous de siéger, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ta gloire.» Et Jésus de leur décrire le chemin de sa gloire: l’humiliation et la mort sur la croix. C’est là un tableau incompréhensible pour les disciples et l’ensemble de son auditoire. Le chemin de la libération de l’humanité est une véritable œuvre de conversion du cœur de l’homme dans toutes ses valeurs spirituelles et morales: «être l’esclave de tous pour être le premier», «servir et non pas être servi», se faire humble et non pas vouloir «faire sentir son pouvoir», etc.

Rappelons-nous l’épisode de la tentation au désert, lieu privilégié de mise à l’épreuve (Mt 4, 1-11 ou Lc 4, 1-13 et lire la méditation qu’en propose Catherine Lestang). Le diable dit à Jésus: «Si tu es le Fils de Dieu, dis à cette pierre qu’elle devienne du pain». Et lui de répondre: «Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu». Jésus ne veut pas entrer dans la logique du tentateur, celle de la magie, de l’extraordinaire, du prestidigitateur qui en met «plein la vue»… Il n’est pas venu sur terre pour prouver qui il est mais pour révéler qu’il est le Fils de Dieu à travers ce qu’il fait et pour apporter le salut à l’humanité. Il ordonne à Satan de s’éloigner de lui, le Fils de Dieu dont la royauté n’est pas de ce monde, lui qui nest pas venu en son nom, lui qui ne met pas sa puissance au service de son ambition mais au service de son Père et des hommes qu’il a mission de sauver. Son seul pouvoir, c’est d’aimer et de nous révéler le projet de son Père pour l’homme rétabli co-acteur, co-opérateur de cette œuvre de salut.

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