03/09/2009

Croire à ce Dieu qui nous sauve
et l’accueillir en nous.

Chers amis, bonjour !

Nous voici, en ce 6 septembre 2009, au 23ème dimanche du temps ordinaire. La liturgie nous propose les textes suivants : Isaïe 35, 4-7a(Dieu vient nous sauver) | le Psaume 145, 7-10(le Seigneur, délie, redresse et protège) | Jacques 2, 1-5(la dignité des pauvres) | Marc 7, 31-37(la guérison d'un sourd-muet).


PREMIERE LECTURE - Isaïe 35, 4-7a


4 Dites aux gens qui s'affolent :

« Prenez courage, ne craignez pas.

Voici votre Dieu :

c'est la vengeance qui vient,

la revanche de Dieu.

Il vient lui-même

et va vous sauver. »

5 Alors s'ouvriront les yeux des aveugles

et les oreilles des sourds.

6 Alors le boiteux bondira comme un cerf

et la bouche du muet criera de joie.

L'eau jaillira dans le désert,

des torrents dans les terres arides.

7 Le pays torride se changera en lac ;

la terre de la soif, en eaux jaillissantes.

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Nous sommes au moment du siège de Jérusalem par les armées du roi Nabuchodonosor et, sous les atrocités de ce dictateur, le peuple d’Israël est contraint à l’exil à Babylone. Cela durera cinquante années. C’est long, cinquante ans! et il y a de quoi désespérer de ce Dieu qui s’est fait absent lors des pires épreuves subies loin de la Terre Sainte. C’est dans ce contexte que résonne cette exhortation du prophète Isaïe qui clame la vengeance et la revanche de Dieu.

Vengeance et revanche : ces deux mots à connotation guerrière sont loin de recouvrir le sens qu’on pourrait leur prêter trop facilement. La prophétie d’Isaïe n’engage pas un Dieu vengeur, un Dieu qui viendrait réduire à néant l’occupant et le tyran. Si par le passé, dans la longue marche dans le désert, Yavhé avait puni son peuple pour ses égarements, ses multiples reniements et ses enclins à l’idolâtrie, cela participait de sa «formation pédagogique» et de son éducation. Car malgré tout, l’amour de Dieu a toujours triomphé dans sa patience et sa miséricorde. De même, si la main de Yavhé avait secouru son peuple par des interventions spectaculairement puissantes, c’était dans le but de manifester la grandeur du Dieu-Maître de toute chose par lui créée, fût-elle du règne minéral, végétal ou animal, de l’univers visible ou invisible. Ici, Isaïe annonce une revanche d’une tout autre nature : sauver son peuple.

Des paroles dures à entendre, car nous sommes dans un pays de sècheresse où presque rien de pousse par manque d’eau. Et le prophète d’annoncer ces incroyables promesses aux versets 5 à 7 : les aveugles verront, les sourds entendront, les boiteux marcheront et les muets parleront. De même, la nature ne sera pas en reste, elle participera à cette explosion de joie: «L'eau jaillira dans le désert, des torrents dans les terres arides. Le pays torride se changera en lac ; la terre de la soif, en eaux jaillissantes.» Ces promesses nous rappellent les faits constatés lors de l’annonce par Jean le Baptiste de la venue du Messie, l’envoyé de Dieu… (Luc 7, 22).

Oui, la revanche de Dieu n’est pas une entreprise destructrice, bien au contraire ! Il s’agit du redressement même des enfants d’Israël et, au-delà, de tous les hommes; il s’agit de la réhabilitation de l’homme au cœur du projet de salut. Avec Dieu, plus rien d’impossible, y compris jusqu’à tendre la main et à accueillir celui-là même qui vous opprime. Dieu sauve l’homme par et avec amour. Nous pouvons donc entendre cette revanche comme un «Pôle Emploi» ouvert par Dieu qui vient nous embaucher pour aimer. Pas de chômage avec l’amour de Dieu et de ses frères… car la gloire de Dieu, c’est de nous rendre notre dignité souillée par le mal, par ce qui sort de notre cœur… Dieu vient nous relever, il vient nous libérer de toute soumission, particulièrement celle du péché. Isaïe ne parlait pas que de la libération géographique et politique (sortir de Babylone et reprendre possession de la terre Sainte), il annonçait l’œuvre de fond du Messie qui vient affranchir l’humanité de toutes les servilités, de toutes les humiliations et de toutes les formes d’emprisonnement, à commencer par le manque d’espérance: le Messie, l’envoyé de Dieu, c’est celui qui vient nous inviter à croire en la toute puissance de l’amour. Finalement, l’Evangile c’est la Bonne nouvelle qui sauve.

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