25/09/2009

Malheur aux riches

Deuxième lecture : Lettre de saint Jacques Apôtre (Jc 5, 1-6)


5

01 Écoutez-moi, vous, les gens riches ! Pleurez, lamentez-vous, car des malheurs vous attendent.

02 Vos richesses sont pourries, vos vêtements sont mangés des mites,

03 votre or et votre argent sont rouillés. Cette rouille vous accusera, elle dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez amassé de l'argent, alors que nous sommes dans les derniers temps !

04 Des travailleurs ont moissonné vos terres, et vous ne les avez pas payés; leur salaire crie vengeance, et les revendications des moissonneurs sont arrivées aux oreilles du Seigneur de l'univers.

05 Vous avez recherché sur terre le plaisir et le luxe, et vous avez fait bombance pendant qu'on massacrait des gens.

06 Vous avez condamné le juste et vous l'avez tué, sans qu'il vous résiste.


_____________________________________________________


Ce texte de saint Jacques Apôtre ne déroge pas au style et au contenu que nous lui connaissons désormais. Il me fait penser aux Béatitudes, mais à l’envers. Il nous dit ce qu’il ne faut pas faire car, autrement, la condamnation est là qui nous attend. La mise en garde des «riches» ne signifie pas que saint Jacques diabolise toute richesse. Il y a plusieurs manières de devenir riche et de l’être. Celle qui est stigmatisée ici, c’est la richesse mal acquise: par accaparement, par roublardise, par tromperie… c’est la richesse qui pousse à l’individualisme et à l’orgueil, celle qui incite à spolier jusqu’à tuer… c’est la richesse qui vous autorise la corruption… c’est la richesse qui vous donne du pouvoir sur les biens matériels comme sur les hommes… c’est la richesse qui vous ferme le cœur aux souffrances des autres, des plus faibles, des moins bien nantis.

En même temps qu’il critique vivement le fonctionnement de la justice de son temps, saint Jacques en appelle à des chrétiens qui sachent prendre leurs responsabilités, surtout ceux qui sont sainement riches, en partageant avec les plus démunis. Quelle actualité de ce passage dans nos pays où la précarité et l’exclusion engendrent des misères de toutes sortes. Les associations sont là pour en témoigner par leurs actions multiformes d’aide, de soutien et de réconfort. Mais cela est également vrai des pays. Pour preuve ? La crise qui a frappé nos sociétés financiarisées à l’extrême, l’écart de plus en plus énorme entre les pays riches et ceux dits pauvres… Il y a du chemin à faire, il y a des actes à poser, en toute humilité.

Aucun commentaire: