03/09/2009

Dieu a fait les pauvres riches de la foi…

Bonjour !


DEUXIEME LECTURE
- Lettre de Jacques 2, 1 - 5


1 Mes frères, ne mêlez pas des considérations de personnes

avec la foi en Jésus-Christ, notre Seigneur de gloire.

2 Imaginons que, dans votre assemblée,

arrivent en même temps

un homme aux vêtements rutilants,

portant des bagues en or,

et un homme pauvre aux vêtements sales.

3 Vous vous tournez vers l'homme qui porte des vêtements rutilants

et vous lui dites :

« Prends ce siège, et installe-toi bien » ;

et vous dites au pauvre :

« Toi, reste là debout »,

ou bien :

« Assieds-toi par terre à mes pieds. »

4 Agir ainsi, n'est-ce pas faire des différences entre vous,

et juger selon des valeurs fausses ?

5 Ecoutez donc, mes frères bien-aimés !

Dieu, lui, n'a-t-il pas choisi

ceux qui sont pauvres aux yeux du monde ?

Il les a faits riches de la foi,

il les a faits héritiers du royaume,

qu'il a promis à ceux qui l'auront aimé.


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Sous sa forme simplette, cette Lettre de Saint Jacques se situe dans le droit fil de celle de dimanche dernier. En effet, généralement destiné à un auditoire populaire, païen ou nouvellement converti, l’auteur poursuit sa catéchèse autour de la vérité de la pratique religieuse: la Parole de Jésus-Christ n’est pas un agrégat de mots vides de sens. Bien au contraire, elle est à vivre dans la réalité quotidienne, surtout dans nos relations les uns avec les autres et dans les représentations que nous pouvons être amenés à nous faire les uns des autres. Jacques met en garde contre les discriminations de toutes sortes. Le chrétien, celui qui accueille la parole de Christ et s’efforce de la mettre en pratique ne peut juger ou préjuger de ses frères. Dieu seul est vrai juge car il est la source même de la Loi.


Toute la Bible est remplie d’exemples de contrastes entre le regard et le jugement des hommes, d’une part, et la main tendue et le cœur ouvert de Dieu aux hommes, particulièrement les plus faibles. Le Royaume de Dieu est promis à ceux qui sont «pauvres de cœur/ou en esprit» (Mt 5, 1-12 — mais, sur cette expression, voir aussi Sophonie 2, 3 et 3,12). Cette première béatitude est centrale dans la bouche de Jésus et toutes les autres en découlent, car elle pose le fondement de la promesse du Christ aux hommes: la libération. «Bienheureux les pauvres…», non pas à cause de votre pauvreté mais parce que Dieu, sans son infinie bonté a décidé de vous élever dans son dessein pour les hommes. Pour aller plus loin, notons que seule cette première béatitude est au temps présent, toutes les autres étant déclinées au futur. Ce que Jacques met au centre de l’idéal évangélique, c’est donc la «justice sociale» dont l’exercice quotidien nous permet de vivre en harmonie avec les exigences de l’Alliance ancienne et nouvelle.


Jésus en personne est l’exemple de cette humilité et de cette pauvreté qu’il a assumées jusque dans le lavement des pieds de ses disciples. Marie fut la première à louer la justice de son Seigneur lorsqu’à l’annonce de l’Ange elle proclama: «…Car il a jeté les yeux sur l'humilité de sa servante … Il a dispersé ceux dont le cœur était orgueilleux — Il a renversé les puissants de leurs trônes et élevé les humbles. — Il a comblé de biens les affamés, et renvoyé les riches les mains vides… » (Lc 1, 46-56). Dieu choisit les petits, les pauvres et les pauvres de cœur, et il leur confie une mission de premier plan : manifester au monde sa gloire et confondre les «sages», ou ceux qui pensent l’être. Oui, Dieu, lui, «a choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde».


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