18/09/2009

En Jésus-Christ, la justice est source de paix…

DEUXIEME LECTURE - Lettre de Jacques 3,16-4,3


Frères,

3, 16 la jalousie et les rivalités mènent au désordre

et à toutes sortes d'actions malfaisantes.

17 Au contraire, la sagesse qui vient de Dieu

est d'abord droiture,

et par suite elle est paix, tolérance, compréhension ;

elle est pleine de miséricorde et féconde en bienfaits,

sans partialité et sans hypocrisie.

18 C'est dans la paix qu'est semée la justice,

qui donne son fruit aux artisans de la paix.

4, 1 D'où viennent les guerres,

d'où viennent les conflits entre vous ?

N'est-ce pas justement de tous ces instincts

qui mènent leur combat en vous-mêmes ?

2 Vous êtes pleins de convoitises et vous n'obtenez rien,

alors vous tuez ;

vous êtes jaloux et vous n'arrivez pas à vos fins,

alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre.

3 Vous n'obtenez rien

parce que vous ne priez pas ;

vous priez, mais vous ne recevez rien

parce que votre prière est mauvaise :

vous demandez des richesses pour satisfaire vos instincts.

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La lecture de ce texte ne peut laisser personne insensible, et cela à deux titres, principalement: tout d’abord, comme nous l’avons remarqué depuis ces derniers dimanches, Saint Jacques est direct dans son propos, en ce qu’il ramène sans cesse la vérité de l’Evangile de Jésus-Christ au cœur des pratiques individuelles et collectives des hommes. Ensuite, il parle de choses très concrètes que nous n’avons pas l’habitude de voir traiter aussi rudement dans les autres épîtres et lettres des Apôtres. En tout cas, il est «franc du collier» face à ses interlocuteurs: ici, il a observé que ce qui dégénère l’homme et le pousse aux conflits de toutes sortes, spontanés ou organisés, c’est la jalousie. Nourrie de rivalités et de convoitises, celle-ci est source de guerre parce que intolérante et tordue. Au contraire, «la sagesse qui vient de Dieu est d'abord droiture», elle seule mène à la paix.

Il est intéressant de souligner ce qui, selon Saint Jacques, est à la base de tous les conflits humains, jusque dans leurs formes les plus barbares: la guerre. Des philosophes, historiens, sociologues ou politologues modernes diront que c’est la «propriété privée» qui est à l’origine de cette abomination. On pourrait même dire «l’appropriation privée», c’est-à-dire la volonté ou simplement l’instinct de possession totale, d’accaparement de ce qui appartient à autrui ou à la collectivité. Rappelons-nous, dans sa Lettre de dimanche dernier, Saint Jacques mettait en garde ses frères convertis (ou en voie de l’être) contre les dangers de la richesse, celle qui aveugle le cœur de l’homme et le pousse aux discriminations sociales. Il serait incorrect de dire que Jacques proscrit la possession et l’usage des biens matériels. Pas du tout ! Il rappelle simplement à son auditoire qu’en se nourrissant de la Parole de Jésus-Christ, le croyant et le nouveau converti vivent différemment cette relation au monde matériel. L’homme qui puise sa sagesse en Dieu n’est plus possédé par les puissances matérielles, il les domine au contraire parce qu’il les éclaire de cette sagesse qui leur donne un sens nouveau, un sens noble. Cette sagesse nous est accessible dans la prière. Non pas la prière de demandes fantaisistes, mais la prière d’action de grâce.


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