10/09/2009

Faire la volonté du Père…

Bonjour !


La deuxième lecture de ce 24ème dimanche ordinaire est extraite de la

Lettre de Saint Jacques 2, 14 - 18


14 Mes frères,

Si quelqu'un prétend avoir la foi,

alors qu'il n'agit pas,

à quoi cela sert-il ?

Cet homme-là peut-il être sauvé par sa foi ?

15 Supposons que l'un de nos frères ou l'une de nos sœurs

n'aient pas de quoi s'habiller,

ni de quoi manger tous les jours;

16 si l'un de vous leur dit :

« Rentrez tranquillement chez vous !

Mettez-vous au chaud,

et mangez à votre faim ! »

et si vous ne leur donnez pas ce que réclame leur corps,

à quoi cela sert-il ?

17 Ainsi donc, celui qui n'agit pas,

sa foi est bel et bien morte,

18 et on peut lui dire :

« Tu prétends avoir la foi,

moi, je la mets en pratique.

Montre-moi donc ta foi qui n'agit pas ;

moi, c'est par mes actes que je te montrerai ma foi. »

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Il nous est déjà arrivé d’être interpelé à propos de nos croyances, de notre foi, et nous avons souvent entendu cette question: «Etes-vous croyant? chrétien?» - réponse: «oui!». «Etes-vous pratiquant?» - réponse: «non ! je ne vais pas à la messe» ou «je via à la messe». Tout est dit dans cet échange. Aujourd’hui, en effet, la pratique de la foi se limite à «aller à la messe», «à communier au moins une fois dans l’année, à Noël ou à Pâques», «à respecter le jeûne». Il s’agit là en quelque sorte d’une foi «administrative»: je vais pointer à l’église, au groupe de prière, dans ma fraternité, etc. Or Saint Jacques nous interpelle justement sur ce point: c’est quoi, pour toi, vivre l’Evangile de Jésus-Christ? Par les seules paroles et par les seuls rituels? Ils risquent d’être stériles s’ils ne s’enrichissent pas de ce qui leur donne corps et sens : la pratique de la charité.

C’est pourquoi d’ailleurs dans l’Ancien Testament les prophètes mettaient au premier rang des exigences du croyant, c’est-à-dire de celui qui a accueilli la Parole de Dieu dans son cœur, le service et le souci des autres (les pauvres, “les petits“, les veuves et les orphelins, les laissés pour compte, les mendiants, les aveugles, les boîteux, etc.), ceux-là mêmes dont Jésus se préoccupera en premier lieu. C’est ce que Paul nomme la charité. Saint Jacques nous rappelle que la foi n’est pas affaire d’intelligence ni de raison: elle est un chemin qui nous conduit à la rencontre de l’autre que nous appréhendons comme un frère. Et c’est à travers ce frère que Dieu-Amour se présente comme l’Autre-à-aimer.

«Quand j'aurais la foi la plus totale, celle qui transporte les montagnes, s'il me manque l'amour, je ne suis rien.» (1 Co 13, 2)... nous connaissons cette célèbre phrase de Paul. Et quand bien même il affirme par ailleurs que Dieu ne nous sauve pas par nos œuvres mais par pure grâce, il n’en demeure pas moins qu’une foi qui ne s’incorpore pas dans la charité fraternelle et qui ne prend pas racine dans le don de soi, à l’exemple du Christ lui-même, se dessèche et se meurt. Jésus est clair à ce propos: «A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples: c'est à l'amour que vous aurez les uns pour les autres» (Jn 13, 35).


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