06/09/2008

"Je fais de toi un guetteur pour la Maison d'Israël"

Bonjour !

Nous sommes le 23ème dimanche du temps ordinaire. Les textes de la liturgie de ce jour ont ceci de commun qu'ils évoquent les règles nécessaires pour la vie en communauté ainsi que les missions individuelles et collectives des chrétiens au cœur des sociétés civiles.

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Livre d'Ezéchiel (Ez 33, 7-9)

33
07i La parole du Seigneur me fut adressée : «Fils d’homme, je fais de toi un guetteur pour la maison d’Israël. Lorsque tu entendras une parole de ma bouche, tu les avertiras de ma part.
08 Si je dis au méchant : 'Tu vas mourir', et que tu ne l'avertisses pas, si tu ne lui dis pas d'abandonner sa conduite mauvaise, lui, le méchant, mourra de son péché, mais à toi, je demanderai compte de son sang.
09 Au contraire, si tu avertis le méchant d'abandonner sa conduite, et qu'il ne s'en détourne pas, lui mourra de son péché, mais toi, tu auras sauvé ta vie.»
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589 avant J.-C. : une date mémorable pour le peuple juif. En effet, le roi Nabuchodonosor a envahi Jérusalem et ses contrées avoisinantes. C’est le début des déportations des enfants d’Israël. Ezéchiel fait partie de la première vague, il est conduit à Babylone dans un village appelé «Tel-Aviv» (ce qui signifie littéralement : “colline du printemps“), au bord des rives du fleuve Kebar. De là-bas, il apprend que la Ville sainte est rasée et le Temple détruit. C’est le chaos total, et personne n’a la moindre idée de la manière dont la situation pourrait être renversée, améliorée… Le texte ci-dessus est extrait de la troisième partie de son œuvre (chap. 33-39), composée justement de paroles prononcées après la chute de Jérusalem en 587 avant J.-C. ; elle comporte essentiellement un message de réconfort pour le peuple d'Israël.

En effet, Dieu assigne à Ezéchiel sa nouvelle en terre d’exil : aider et soutenir les siens et maintenir dans leurs cœurs l’espérance du retour. Il fait de lui un «guetteur pour la maison d’Israël». Avec tout ce que cela induit comme responsabilité. Le peuple est en guerre, il est en danger permanent, et la mission de «guetteur» ou de «veilleur» trouve ici tout son sens. Dans ce contexte si particulier d’exil, la parole du Prophète est certes très écoutée, mais difficile à vivre, à mettre en pratique. Et pourtant, inlassablement, Ezéchiel prêche. Chargé d’aider à l’accueil et à l’installation des familles exportées, il fonde cette espérance dans la présence active et aimante du Seigneur qui est le premier des «guetteurs» et des «veilleurs» : «Je vous ferai remonter de vos tombeaux, ô mon peuple, je vous ramènerai sur le sol d'Israël.» (Ez 37, 12). Pourquoi se résigner ? Il faut revenir et s’en remettre à Dieu… avec lui nulle crainte. Le psalmiste le clame à dessein lorsqu’il chante: "Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain si le Seigneur ne garde la ville, c’est en vain que veillent les gardes" (Ps 126 (1.3-5) .

Ce texte fait écho à celui de l’Evangile de ce dimanche : vivre d’un amour fraternel, tel est le message que Jésus adresse à ses disciples, message qu’il les exhorte de répéter à tous les frères et d’aider à mettre en pratique.

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