27/09/2008

A propos de la responsabilité personnelle

Bonjour !
Les textes de la liturgie de ce 26ème dimanche du temps ordinaire portent tous sur la bonté infinie de Dieu et l'appel à la conversion et à l'unité qu'il renouvelle à chacun de nous. La première lecture est extraite du Livre d'Ezékiel (Ez 18, 25-28) :
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18
25i Parole du Seigneur tout-puissant : Je ne désire pas la mort du méchant, et pourtant vous dites : «La conduite du Seigneur est étrange». Écoutez donc, fils d’Israël : est-ce ma conduite qui est étrange ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ?
26 Si le juste se détourne de sa justice, se pervertit, et meurt dans cet état, c'est à cause de sa perversité qu'il mourra.
27 Mais si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie.
28 Parce qu'il a ouvert les yeux, parce qu'il s'est détourné de ses fautes, il ne mourra pas, il vivra.
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Rappelons-nous toujours que le prophète Ezéchiel fait partie des déportés à Babylone. L’armée du roi Nabuchodonosor a fait détruit Jérusalem au terme d’une guerre terrible et, par-dessus tout, le Temple sacré a été détruit. Alors, comme on peut le comprendre, les enfants d’Israël sont déçus et révoltés face au silence, à la «conduite étrange» du Seigneur Dieu qu’ils interprètent comme un abandon, un «lâchage», une façon de leur faire payer les fautes passées. C’est en cela que ce texte est intéressant :

• Primo : Dieu n’est pas la cause de ce qui nous arrive et il n’y a pas d’automaticité entre ce que nous faisons (de bon ou de mauvais) et ce qui nous survient directement ou indirectement ;
• Secondo : personne n’est puni pour les fautes commises par un autre ;
• Tertio : Il y a toujours un espoir, un avenir, une ouverture avec et en Dieu qui est source de vraie vie. Il est n’est jamais trop tard pour nous «convertir», c’est-à-dire nous tourner vers le Seigneur Dieu. Sa justice est donc infiniment opposée à la représentation que nous pouvons nous en faire.

«… Faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau… [dit le Seigneur] Convertissez-vous et vivez!» (31-32). Cette exhortation solennelle que nous retrouvons longuement dans l’oracle du Seigneur pour la «Nouvelle alliance promise aux exilés» (Ez 11, 19-21) rappelle le dessein de Dieu pour les créatures du monde: «Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de la perte des vivants. Il a tout créé pour que tout subsiste…» (Sg 1, 13-14).

L’univers créé par Dieu était harmonieux et ne connaissait ni la mort ni les créatures malfaisantes. C’était le règne de la paix tel qu’Isaïe le voit restauré dans l’avenir messianique qu’il annonce (Is 11, 6). Le mal et la mort ne s’originent pas dans un principe extérieur ; c’est l’homme, par son péché qui introduit le désordre jusque dans sa forme suprême, la mort, véritable contre-pied de l’acte créateur de Dieu. Mais il n’y a de vraie et définitive mort que celle de l’impie, c’est-à-dire de celui qui s’attache au péché, s’écarte du chemin de Dieu et se ferme à sa miséricorde.

C’est tout le sens du Psaume 24 dont la liturgie de ce 26ème dimanche du temps ordinaire nous propose de méditer un extrait (4-5ab, 6-7, 8-9). Véritable prière d’un pécheur à la fois humble et confiant, ces versets doivent nous parler à nous aussi, dans nos vies, pour demander à Dieu de nous montrer le chemin, de nous enseigner ses commandements toutes les fois que nous nous éloignons de Lui qui est le chemin, la vérité et la vie.

04 Seigneur, enseigne-moi tes voies,
fais-moi connaître ta route.
5a Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
5b car tu es le Dieu qui me sauve.

06 Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
07 Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ;
dans ton amour, ne m'oublie pas.

08 Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
09 Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.

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