13/09/2008

Courir pour une couronne qui ne se fane pas !

Bonjour !
Nous sommes le vendredi 12 septembre et la liturgie nous propose de méditer un extrait de la Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (1Co 9, 16-19.22-27). Nous sommes aussi — et ce n'est pas rien ! — au premier jour de la visite du Pape Benoît XVI en France.
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16i Frères, si j’annonce l’Évangile, je n’ai pas à en tirer orgueil, c’est une nécessité qui s’impose à moi ; malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile !
17 Certes, si je le faisais de moi-même, je recevrais une récompense du Seigneur. Mais je ne le fais pas de moi-même, je m'acquitte de la charge que Dieu m'a confiée.
18 Alors, pourquoi recevrai-je une récompense ? Parce que j'annonce l'Évangile sans rechercher aucun avantage matériel, ni faire valoir mes droits de prédicateur de l'Évangile.
19 Oui, libre à l'égard de tous, je me suis fait le serviteur de tous afin d'en gagner le plus grand nombre possible.
22 Avec les faibles, j'ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns.
23 Et tout cela, je le fais à cause de l'Évangile, pour bénéficier, moi aussi, du salut.
24 Vous savez bien que, dans les courses du stade, tous les coureurs prennent le départ, mais un seul gagne le prix. Alors, vous, courez de manière à l'emporter.
25 Tous les athlètes à l'entraînement s'imposent une discipline sévère ; ils le font pour gagner une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas.
26 Moi, si je cours, ce n'est pas sans fixer le but ; si je fais de la lutte, ce n'est pas en frappant dans le vide.
27 Mais je traite durement mon corps, et je le réduis en esclavage, pour ne pas être moi-même disqualifié après avoir annoncé aux autres la Bonne Nouvelle.
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Quelques pistes de méditation

Dans l’extrait ci-dessus, Saint Paul nous donne une définition juste du « Pasteur des âmes » : “Omnibus omnia“, ce qui veut dire “Tout à tous“. C’est ainsi qu’il convient d’appréhender la visite du Pape en France ; elle est avant tout pastorale à double dimension spirituelle et sacramentelle. Il est vrai que l’idée d’un Pape qui restait à Rome et qui, du haut de sa chaire, se contentait d'annoncer ou de rappeler le dogme, cette idée-là est désormais archaïque. Jean Paul II a été l’exemple parfait du Pasteur qui est allé vers ses brebis de par le monde, inlassablement et jusqu’à ses dernières forces. C’est bien parce que le monde bouge sans cesse et les peuples ont besoin d’une véritable présence au milieu d’eux. Et, le Pape Benoît XVI, à sa manière et avec l’intensité qui est la sienne, n’a pas écarté cet aspect désormais central de la pastorale papale. Si donc il vient en France aujourd’hui, c’est le Pasteur qui vient à la rencontre de ses brebis. Sainte Catherine de Sienne disait du Pape qu’« il est le doux Christ sur la terre ». Il est bien le pontife, c’est-à-dire celui qui fait le lien, le pont entre Dieu et son peuple.

Et cela demande beaucoup de courage. A notre propre niveau, dans nos communautés paroissiale, cette présence vers les autres (frères chrétiens et au-delà) est nécessaire, fût-ce au prix de sacrifices de toutes natures. Le courage, c’est la rencontre d’un effort de la grâce. Dans l’extrait de la Lettre aux Corinthiens de ce jour, Saint Paul nous compare à des sportifs. Mais notre sport à nous est d’abord spirituel ; la victoire n’est possible qu’en respectant une stricte discipline : celle qui consiste à laisser toujours à Dieu la place qu’il mérite dans notre vie, car c’est bien lui qui est la source du courage véritable. A ce propos, Saint Thomas d’Aquin définissait la religion comme «la vertu qui nous fait rendre à Dieu le culte et l’honneur qui lui sont dus». Et, parce que nous lui aurons laissé la place centrale dans notre vie, parce que nous le laisserons faire de notre cœur sa demeure, Dieu nous relèvera de nos faiblesses, car il est infiniment miséricordieux.

Le Pape Benoît XVI vient nous visiter : ouvrons-nous à son enseignement et, dans un même élan, ouvrons nos cœurs à tous nos frères de par le monde, particulièrement ceux qui souffrent dans leur chair et dans leur âme, qui sont exclus du partage des richesses, dans les pays sous-développés, certes ! mais aussi plus près de nous. Apprenons donc à ouvrir nos yeux et nos oreilles afin de voir de d’entendre le monde et nos frères humains. Apprenons aussi, à la suite du Christ, d’entraîner dans son sillage nos frères qui doutent, désespèrent. Christ est la source de la vie, c’est lui, et lui seul qui peut nous la donner en plénitude. Boire à la même source, s’alimenter à la même table et professer la même foi, tel est le sens de la communion entre Dieu et les hommes de toutes races, de tous peuples et de toutes nations.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Matoondo, tomono zolo matsonoko maku ! Merci, cette courte méditation est édifiante. Puisse Ta Mampungu vous inspirer toujours, pour nourrir tous ceux qui passeront par ce chemin.
Theodulos Kounkou Auguste