07/08/2009

"Je cherche le Seigneur, il me répond…"

Bonjour !
Nous sommes au 19ème dimanche ordinaire et la liturgie nous propose trois textes qui nous invitent à savoir écouter et décrypter les signes de la présence de Dieu en nous et au milieu de nous. A savoir reconnaître sa présence attentive et agissante. A chercher à le connaître en se laissant attirer par lui en toute humilité, car «nul ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire vers moi. Tout homme qui écoute les enseignements du Père vient à moi.» (Jean 6. 44)
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PREMIERE LECTURE - Premier Livre des Rois 19, 4 - 8

Le prophète Elie, fuyant l'hostilité de la reine Jézabel,
4 marcha toute une journée dans le désert.
Il vint s'asseoir à l'ombre d'un buisson,
et demanda la mort en disant :
« Maintenant, Seigneur, c'en est trop !
Reprends ma vie :
Je ne vaux pas mieux que mes pères. »
5 Puis il s'étendit sous le buisson, et s'endormit.
Mais voici qu'un ange le toucha et lui dit :
« Lève-toi et mange ! »
6 Il regarda, et il y avait près de sa tête
un pain cuit sur la braise et une cruche d'eau.
Il mangea, il but, et se rendormit.
7 Une seconde fois, l'Ange du Seigneur le toucha et lui dit :
« Lève-toi et mange !
Autrement le chemin serait trop long pour toi. »
8 Elie se leva, mangea et but.
Puis, fortifié par cette nourriture,
il marcha quarante jours et quarante nuits
jusqu'à l'Horeb, la montagne de Dieu.
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Tout d’abord, quelques mots sur ce grand prophète Elie, de son vrai nom «Eliyyah» qui signifie «Mon Dieu, c’est Yah» (les trois premières syllabes du nom de Dieu). Il était né à Tishbé dans le nord de l’actuelle Jordanie, un pays qui était en proie à une profonde crise religieuse d’idolâtrie (le culte du Baal). Le récit de ce texte se situe dans ces années 850/875 av. J.C. et le pays connaît deux épisodes particulièrement spectaculaires:
1)- la sècheresse : certes, elle est naturelle, mais elle aussi est le fruit (la sanction) de l’impiété du peuple qui se laisse corrompre par la nouvelle reine qui a, sous l'influence et les conseils des nombreux prêtres païens qui sont venus avec elle, non seulement introduit son paganisme dans le palais, mais en plus l’impose à tous les sujets. «Par la vie du Seigneur, le Dieu d'Israël au service duquel je suis, il n'y aura ces années-ci ni rosée ni pluie sinon à ma parole», telle est la déclaration d’Elie à qui Dieu dit: «Va-t-en d'ici, dirige-toi vers l'orient et cache-toi dans le ravin de Kerith, qui est à l'est du Jourdain. Ainsi tu pourras boire au torrent, et j'ai ordonné aux corbeaux de te ravitailler là-bas.» (1 R 17, 3-4). La sècheresse dura deux ans. Dur pour une civilisation essentiellement pastorale et agricole.
2)- le sacrifice du Carmel: Au bout de deux ans, Dieu décida de faire pleuvoir et charge Elie d’aller l’annoncer au roi Achaad. Cependant, pour montrer la puissance de son Dieu unique, Elie met les prêtres Baal (païens) au défi de faire tomber la pluie sur les terres asséchées : Baal ou le Dieu d’Israël ? quel Dieu fera donc tomber la pluie sur les terres asséchées? Voici donc que s’affrontent les deux camps : d’un côté Elie tout seul et de l’autre quatre cents prêtres Baal; les deux parties érigent chacune un autel pour le sacrifice sur le mont Carmel. Les prêtres Baal commencent leurs invocations, mais en vain: aucune goutte de pluie. Puis vient le tour d’Elie; celui-ci prononce alors la prière suivante: «Seigneur, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, fais que l'on sache aujourd'hui que c'est toi qui es Dieu en Israël»; aussitôt le feu du ciel embrasa le bûcher et peuple en resta bouche bée. Profitant de cette liesse populaire, Elie fit massacrer tous les prophètes de Baal. La reine en fut informée et, folle de rage, fit rechercher Elie pour le tuer. C’est alors que celui-ci s’enfuit dans le désert, tout seul et marcha toute la journée.
Au plus mal dans son errance, Elie pousse un cri de révolte et réalise en même temps l'énormité de son erreur: «c’en est trop!». Car en fait, lui qui avait été choisi pour aller annoncer un Dieu de miséricorde et de paix, il s’est emporté dans son zèle jusqu’à faire massacrer les prêtres païens et les faux prophètes qui faisaient la loi dans le palais; il a apporté le visage d’un Dieu terriblement vengeur… tout l’opposé! Mais Elie marche et s’assoupit sous un buisson, il est ravitaillé par l’ange de Dieu. Revigoré, il poursuit sa route vers le Mont Horeb, c’est-à-dire le Mont Sinaï, à l’endroit même où Dieu s’était jadis révélé à Moïse pour lui remettre les Tables de la Loi. Là, Dieu se révèlera à Elie dans sa toute puissance qui est essentiellement AMOUR.
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Le psaume qui nous est proposé en méditation est dit “acrostiche“; il compte 22 versets qui commencent, chacun, par une lettre de l’alphabet hébreu. En cela, il est un hymne d’action de grâces. Le psalmiste bénit, loue, glorifie, magnifie, exalte et resplendit… Il appelle à l’adoration de Celui qui s’est manifesté dans l’histoire d’Israël comme un Dieu fidèle et miséricordieux, un Dieu qui vient au secours de celui qui l’appelle, un Dieu qui écoute et protège ceux qui le craignent, c’est-à-dire qui croient en lui et qui l’aiment. Rappelons-nous, dimanche dernier, un Dieu qui entend les murmures de son peuple et qui y répond avec tolérance, avec amour. Le prophète Elie lui-même a fait l’expérience de cette infinie bonté du Dieu unique et, comme Israël, il se met au service de celui qui s’est révélé comme le-Dieu-qui-entend, le-Dieu-qui-délivre, le-Dieu-qui-sauve. Comme Israël, il vit la relation à son Dieu comme un échange fructueux et permanent.

PSAUME 33 ( 34 ), 2-3, 4-5, 6-7, 8-9

2 Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
3 Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m'entendent et soient en fête !

4 Magnifiez avec moi le Seigneur,
exaltons tous ensemble son Nom.
5 Je cherche le Seigneur, il me répond ;
de toutes mes frayeurs, il me délivre.

6 Qui regarde vers lui resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
7 Un pauvre crie ; le Seigneur entend :
il le sauve de toutes ses angoisses.

8 L'ange du Seigneur campe alentour
pour libérer ceux qui le craignent.
9 Goûtez et voyez ; le Seigneur est bon !
Heureux qui trouve en lui son refuge !



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