30/06/2009

« Ne crains pas, crois seulement. »

Bonjour!

Evangile de ce dimanche 28 juin 2009 - Marc 5, 21 - 43

21 Jésus regagna en barque l'autre rive,
et une grande foule s'assembla autour de lui.
Il était au bord du lac.
22 Arrive un chef de synagogue, nommé Jaïre.
Voyant Jésus, il tombe à ses pieds
et le supplie instamment :
23 « Ma petite fille est à toute extrémité.
Viens lui imposer les mains,
pour qu'elle soit sauvée et qu'elle vive. »
24 Jésus partit avec lui,
et la foule qui le suivait
était si nombreuse qu'elle l'écrasait.
25 Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans...
26 - elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins,
et elle avait dépensé tous ses biens sans aucune amélioration ;
au contraire, son état avait plutôt empiré -
27 ... cette femme donc, ayant appris ce qu'on disait de Jésus,
vint par derrière dans la foule et toucha son vêtement.
28 Car elle se disait :
« Si je parviens à toucher seulement son vêtement,
je serai sauvée. »
29 A l'instant, l'hémorragie s'arrêta,
et elle ressentit dans son corps qu'elle était guérie de son mal.
30 Aussitôt Jésus se rendit compte qu'une force était sortie de lui.
Il se retourna dans la foule, et il demandait :
« Qui a touché mes vêtements ? »
31 Ses disciples lui répondaient :
« Tu vois bien la foule qui t'écrase,
et tu demandes : Qui m'a touché ? »
32 Mais lui regardait tout autour
pour voir celle qui avait fait ce geste.
33 Alors la femme, craintive et tremblante,
sachant ce qui lui était arrivé,
vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
34 Mais Jésus reprit :
« Ma fille, ta foi t'a sauvée.
Va en paix et sois guérie de ton mal. »
35 Comme il parlait encore,
des gens arrivent de la maison de Jaïre
pour annoncer à celui-ci :
« Ta fille vient de mourir.
A quoi bon déranger encore le maître ? »
36 Jésus, surprenant ces mots,
dit au chef de la synagogue :
« Ne crains pas, crois seulement. »
37 Il ne laissa personne l'accompagner,
sinon Pierre, Jacques, et Jean son frère.
38 Ils arrivent à la maison du chef de la synagogue.
Jésus voit l'agitation,
et des gens qui pleurent et poussent de grands cris.
39 Il entre et leur dit :
« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ?
L'enfant n'est pas morte : elle dort. »
40 Mais on se moquait de lui.
Alors il met tout le monde dehors,
prend avec lui le père et la mère de l'enfant,
et ceux qui l'accompagnent.
Puis il pénètre là où reposait la jeune fille.
41 Il saisit la main de l'enfant, et lui dit :
« Talitha koum » ;
ce qui signifie :
« Jeune fille, je te le dis, lève-toi. »
42 Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher
- elle avait douze ans -.
Ils en furent complètement bouleversés.
43 Mais Jésus leur recommanda avec insistance
que personne ne le sache ;
puis il leur dit de la faire manger.
__________________________________________________________________

Trois histoires en une, c’est le récit que Marc nous livre dans cet extrait: La demande de guérison de Jaïre, la guérison de la femme malade depuis douze ans, puis la réanimation de la fillette de douze ans.
Tout d’abord, Marc insiste sur l’impuissance des deux personnages «demandeurs», face à la maladie pour l’une et à la mort pour l’autre. Avec l’humilité que cela suppose. Jaïre est un des chefs de la synagogue (ce qui nous indique que les évènements se déroulent probablement à Capharnaüm) qui se fout des moqueries que pouvaient susciter sa démarche auprès de ce Nazaréen dont il a appris les exploits. En effet, Jésus est en pleine démonstration de la puissance de son amour. [Marc le note abondamment ailleurs: au chapitre 3, 10: «Il en avait tant guéris que tous ceux qui étaient frappés de quelque mal se jetaient sur lui pour le toucher.» ... et au chapitre 6, 56: «Partout où il entrait, villages, villes ou hameaux, on mettait les malades sur les places ; on le suppliait de les laisser toucher seulement la frange de son vêtement, et ceux qui le touchaient étaient tous sauvés.»] Il n’y a plus rien à faire pour sauver sa fille, et ses amis, complètement résignés, l’en dissuadent: «Ta fille vient de mourir. A quoi bon déranger encore le maître?». Mais lui, il fonce, jusqu’à suggérer à Jésus le modus operandi («Viens lui imposer les mains, pour qu'elle soit sauvée et qu'elle vive»). En tout cas, il croit et il espère…

Puis, alors que Jésus se rend chez Jaïre en compagnie de Pierre, Jacques et Jean (les mêmes qui seront plus tard les témoins privilégiés de sa Transfiguration et de son Agonie), s’incruste l’histoire de cette femme, une hémorroïsse qui, au contraire de Jaïre qui proclame sa requête auprès du Seigneur, la formule dans son for intérieur: «Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée.» (28) Rappelons que l’infirmité dont elle souffre, à savoir la perte de sang permanente, non seulement était humiliante, mais en plus la mettait dans un état d’impureté légale. Cette femme sait (elle en a la conviction) que Jésus dégage une puissance surnaturelle jusques dans ses habits et dans tout ce qu’il touche. Elle va au bout de sa démarche et, aussitôt qu’elle touche la frange du manteau de Jésus, elle guérit de sa maladie. Mais Jésus s’en rend compte qui demande au milieu d’une foule dense qui pourtant l’écrase: «Qui a touché mes vêtements?». La femme se manifeste et, alors qu’elle se présente à lui avec une peur bleue, il le rassure: «Ma fille, ta foi t'a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal.» On ne vole pas du Jésus à la sauvette et lui non plus n’opère pas dans l’anonymat; il a voulu, par cette interpellation, nous signifier qu’il faut toujours parler et demander à Dieu à visage découvert, en toute confiance. Puis il va réanimer la fille de Jaïre, préfiguration de sa propre résurrection à venir et de celle de l’humanité tout entière.
Dans les deux cas, l’enseignement de Jésus est clair. Pour participer à son œuvre rédemptrice, il rappelle que la foi, don gratuit et libre de Dieu, est une condition nécessaire et suffisante. L’impie, c’est celui qui refuse de croire, celui qui choisit de se «ranger dans le parti de la mort». Croire, c’est s’inscrire dans la puissance de la vie que dégage Jésus. D’ailleurs, pendant la messe, nous redisons avant le partage du pain et du vin: «Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri». Oui, le Seigneur Dieu guérit, réanime, revivifie ceux qui, humblement et à son exemple, se font petits pour devant la toute puissance de son amour. Jésus ne prend pas la grosse tête, et tous ces miracles dont il interdit d’ailleurs la publicité, ne sont que des signes du projet messianique de nous interpeler, nous éveiller, nous réveiller de notre sommeil, pour nous «saisir la main» (41) sur la route de la vraie vie, la route qui mène à son Père très aimant. Alors, «levons-nous» et marchons à la suite de Jésus dans la foi et la confiance…

Aucun commentaire: