05/06/2009

"Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit"…

Chers amis, bonjour !

Il est intéressant de noter qu’en ce dimanche de la Trinité la liturgie nous propose de ce texte du Deutéronome. Lorsque Dieu choisit le peuple d’Israël pour se révéler aux hommes, celui-ci est polythéiste, à l’instar de nombre de peuples d’Orient. Alors, Dieu se manifeste progressivement comme Dieu Unique. Il s’agit là d’une vérité qui bouleverse toutes les mentalités et tous les dogmes religieux de l’époque, particulièrement ceux très influents des mythologies (grecque, orientales…). L’univers et tous ses éléments ne sont plus une constellation de “petits dieux “(le terre, la mer, le feu, la foudre, etc.) qui auraient des influences directes sur la vie des gens (la fécondité, la force, l’intelligence…). Dieu est seul créateur et, hors de lui, il n’en est point d’autre. Tel sera d’ailleurs le commandement principal qu’il donne à ce peuple, élu non pas par ses mérites, mais par pure grâce. Et l’expérience du peuple d’Israël est si étrange qu’à plusieurs reprises les prophètes n’ont cessé de rappeler l’extraordinaire bonté de ce Dieu auquel il a maintes fois désobéi, ce Dieu qui pourtant lui a toujours témoigné sa fidélité.… justement parce qu’il est amour. La relation de Dieu avec le peuple élu est déjà la manifestation de cette spécificité de l’amour de Dieu comme échange permanent, échange vivant. Cependant, le peuple d’Israël a donc fait l’expérience de la présence aimante de Dieu non pas pour s’enfermer sur lui-même, se garder Dieu dans ses seuls sanctuaires, mais pour le faire connaître aux autres peuples de la terre. Telle fut la pédagogie de Dieu dans ce que nous appelons : Ancienne Alliance.

Puis, à “l’autre bout“ de l’histoire de Dieu parmi les hommes, c’est-à-dire dans la Nouvelle Alliance, Jésus, le Messie annoncé par les prophètes, révèle aux hommes la nature trinitaire de ce Dieu unique auquel ils avaient été habitués. Jésus se révèle comme le fils envoyé par le Père pour sauver le monde. Plus tard, avant son ascension (c’est-à-dire son retour vers son Père), il promet à ses disciples qu’il leur enverra son Esprit Saint. La Pentecôte est ce moment fondamental de la révélation de Dieu-Trinité. Tout cela est troublant pour les apôtres, et nous le comprenons bien: la connaissance de Dieu les fait passer d’un Dieu Unique à un Dieu trinitaire, trois personnes distinctes en un seul Dieu. Comment le comprendre autrement que comme la réalité parfaite de l’Amour vivant. Oui, le Dieu qui s’est révélé à Moïse et dont le nom est imprononçable, se révèle aujourd’hui comme présence d’un amour éternel, hier, aujourd’hui et demain. Par la présence active de son Esprit Saint dans le monde, Dieu nous donne rendez-vous à chaque instant dans nos vies individuelles et collectives.

Il nous appelle… Dieu au cœur du monde, Dieu au cœur des hommes. Alors, il nous appartient de rechercher et de lire sa présence en nous et au milieu de nous. L’Eucharistie est ce moment privilégié qu’il nous a laissé pour revivre cette union trinitaire dans le partage de son corps et de son sang.
Il appelle à entrer dans sa vie trinitaire… ceux qui le craignent (comme dit le psalmiste), c’est-à-dire «qui mettent leur espoir en son amour». Ceux-là, Dieu veille sur eux. Mais en réalité, pas seulement sur ceux qui ont cru en lui, mais sur tous ses enfants, y compris ceux qui n’ont pas encore la connaissance de son amour-plénitude. Car Dieu a envahi le monde, il s’offre donc à chacun de ses enfants et en plénitude. A chacun de lui faire confiance…

Oui, la confiance en Dieu nous affranchit de toutes les formes d’esclavage (la domination, la persécution, l’hyper-consommation, l’avidité, la débauche, l’égoïsme, la volonté de puissance, la cupidité, le mensonge…). L’apôtre Paul nous le rappelle à travers l’image du Maître et de l’esclave: le premier dit la loi et le second obéit par peur du châtiment. Alors, Paul nous apprend que notre relation à Dieu n’est pas celle du Maître à l’esclave, mais celle d’un Père à son fils. Et lorsque nous nous signons «au nom du Père, du fils et du Saint-Esprit», en réalité nous invoquons sa personne… et nous demandons ainsi, tout autant que nous l’acceptons en toute confiance, de faire partie intégrante de sa vie trinitaire et de partager ici et maintenant la gloire qu’il a promise à ceux qui lui rendent témoignage par l’écoute, l’annonce et la mise en pratique de sa Parole.

Voici les textes que la liturgie nous propose en ce Dimanche de la Trinité :
Livre du Deutéronome (Dt 4,32-34.39-40)
Psaume (32, 4-5, 6.9, 18.20, 21-22)
Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 8, 14-17)
Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 28, 16-20)

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