15/05/2009

" Dieu ne fait pas de différence entre les hommes."

Chers amis, bonjour !

Voici les références des lectures bibliques que la liturgie nos propose en ce sixième dimanche de Pâques:
- Lecture des Actes desApôtres [10. 25 à 48]: «Les païens avaient reçu à profusion le don de l'Esprit-Saint.»
- Psaume 97: «La terre toute entière a vu la victoire de notre Dieu.»
- Lettre de saint Jean[1 Jean 4 7 à 10]: «Dieu est amour ... il a envoyé son Fils dans le monde pour que nous vivions par Lui.»
- Evangile selon saint Jean[Jean 15. 9 à 17]: «C'est moi qui vous ai choisis.»
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Livre des Actes des Apôtres [Ac 10, 25-26.34-35.44-48]

10

25i Quand Pierre arriva à Césarée chez Corneille, centurion de l’armée romaine, celui-ci vint à sa rencontre, et se jetant à ses pieds, il se prosterna.
26 Mais Pierre le releva et lui dit: «Reste debout. Je ne suis qu'un homme, moi aussi.»
34 Alors Pierre prit la parole: «En vérité, je le comprends : Dieu ne fait pas de différence entre les hommes ;
35 mais, quelle que soit leur race, il accueille les hommes qui l'adorent et font ce qui est juste.
44 Pierre parlait encore quand l'Esprit Saint s'empara de tous ceux qui écoutaient la Parole.
45 Tous les croyants qui accompagnaient Pierre furent stupéfaits, eux qui étaient Juifs, de voir que même les païens avaient reçu à profusion le don de l'Esprit Saint.
46 Car on les entendait dire des paroles mystérieuses et chanter la grandeur de Dieu. Pierre dit alors :
47 «Pourrait-on refuser l'eau du baptême à ces gens qui ont reçu l'Esprit Saint tout comme nous ?»
48 Et il donna l'ordre de les baptiser au nom de Jésus Christ. Alors ils lui demandèrent de rester quelques jours avec eux.
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La première phrase de cet extrait des Actes des Apôtres résonne avec une force qui réveille nos consciences endormies. Nous sommes dans les tout débuts de la construction et du rayonnement de l’Eglise de Jésus-Christ. De Jérusalem, elle gagne pas à pas les contrées voisines et lointaines. Mais rappelons-nous la puissance de l’occupant romain, celui-là même dont certains juifs espéraient être affranchis par le fameux Messie «politique». Non ! c’est la Parole de Jésus le Nazaréen que l’on annonce partout, chez les juifs comme chez les grecs, chez les croyants comme chez les païens.
Et justement, Pierre arrive à Césarée, chez Corneille le centurion de l’armée occupante. Tout les oppose : l’un est juif et apôtre de Jésus, celui qui a été condamné par Pilate et crucifié à mort ; l’autre est païen et romain, cacique du pouvoir politico-administratif. Ce dernier a eu écho des miracles qu’accomplissent les disciples de Jésus, c’est donc par un effort colossal qu’il va au devant de Pierre pour lui demander de l’aide. Mais, pour Pierre, le moment est également crucial. En effet, alors que le peuple choisi par Dieu avait jusqu’ici vécu en repli, en fermeture aux autres peuples, comme pour préserver l’inestimable trésor que Dieu a bâti pour les hommes au long de leur histoire tumultueuse, Jésus lui-même avait commencé à faire comprendre aux apôtres que la fidélité au Pacte sacré ne pouvait plus se vivre au passé, mais plutôt tournés vers l’avenir et ouverts aux autres. C’est ce que Pierre vient de réaliser a posteriori : «Vous savez que c'est un crime pour un Juif de fréquenter des étrangers ; mais Dieu vient de me faire comprendre que, désormais, il ne faut plus faire de différence entre les hommes…». Or, il faut noter que tout cela survient non pas par la seule force humaine de Pierre et ses compagnons : l’Esprit de Dieu est à chaque fois présent en eux, c’est lui qui œuvre dans les cœurs et dans l’intelligence des disciples et qui les mène «vers la vérité tout entière».
Enfin, Pierre lance ici ce que l’on peut appeler «la levée des frontières, de toutes les frontières», y compris les plus insoupçonnées. C’est le Christ ressuscité qui l’exige : la promesse du salut a été faite aux hommes de toute culture et de toute race, au monde entier, aux frères et aux ennemis, aux hommes de bien comme à ceux qui se nourrissent des forces du mal: « … car Dieu lui-même ne fait pas de différence entre les hommes».
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C’est cette certitude de l’universalité de l’amour de Dieu pour les hommes qui structure la composition même du psaume 97 ci-après. La puissance du Seigneur est telle qu’elle ne peut que rayonner et se révéler aux nations. Puissance de son amour, puissance de sa justice. Le peuple d’Israël est désormais appelé à porter l’humanité entière, c’est la Nouvelle Alliance que Dieu a scellée avec les hommes.

Psaume (97, 1, 2-3ab, 3cd-4a.6b)

01 Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s'est assuré la victoire.

02 Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
3a il s'est rappelé sa fidélité, son amour,
3b en faveur de la maison d'Israël ;

3c la terre tout entière a vu
3d la victoire de notre Dieu.
4a Acclamez le Seigneur, terre entière,
6b acclamez votre roi, le Seigneur !

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