23/04/2008

Tous les peuples, battez des mains,
acclamez Dieu en éclats de joie…

Le psaume ci-après nous est proposé en méditation pour ce sixième Dimanche de Pâques. Dans la série de Psaumes précédents, nous avions la description des situations dans lesquelles l’homme est en présence de la puissance du mal et adresse ses supplications à Dieu. Le Psaume 65 par exemple montre que même si la louange se tait dans Sion, même si les fidèles ont subi les pires iniquités, la confiance demeure inébranlable. La fin du Psaume célèbre les bénédictions de la terre quand Dieu interviendra ainsi en faveur de son peuple. Dans le triptique 65 à 67, le psalmiste met en exergue plutôt la pleine et joyeuse confiance du fidèle en Dieu, et compte sur sa bénédiction.
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Psaume [66 (65), 1-3a, 4-5, 6-7a, 16.20]

01 Acclamez Dieu, toute la terre ; +
02 fêtez la gloire de son nom,
glorifiez-le en célébrant sa louange.
3a Dites à Dieu : « Que tes actions sont redoutables !

04 Toute la terre se prosterne devant toi,
elle chante pour toi, elle chante pour ton nom. »
05 Venez et voyez les hauts faits de Dieu,
ses exploits redoutables pour les fils des hommes.

06 Il changea la mer en terre ferme :
ils passèrent le fleuve à pied sec.
De là, cette joie qu'il nous donne.
7a Il règne à jamais par sa puissance.

16 Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu :
je vous dirai ce qu'il a fait pour mon âme ;
20 Béni soit Dieu +
qui n'a pas écarté ma prière,
ni détourné de moi son amour !
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Le Psaume 66 est une invitation à glorifier le Seigneur Dieu et à contempler les œuvres (vers. 5) de ce même Dieu qui a autrefois délivré Israël de l’Égypte (vers. 6), qui a réalisé des prodiges et des actions redoutables (les dix plaies d’Égypte…), signes de sa toute puissance. Il s’agit d’un appel universel, adressé à toutes les nations de la terre. Par delà le résidu, c’est-à-dire Israël, ce sont en effet tous ceux qui craignent le Seigneur — qui ont traversé toutes sortes d’afflictions et de tribulations — qui sont appelés à se tourner vers ce Dieu de la délivrance et à lui rendre gloire avec des hymnes et des instruments de musique. Maintenant, ils viendront à lui et le loueront, car dans l’obscurité s’est élevée une lumière pour les justes. C’est Dieu qui intervient en justice, Lui qui assure la délivrance des justes dont il ne détourne pas son regard aimant. La confiance absolue en Dieu se nourrit de justice et d’amour. Oui, Dieu est la gloire du juste (cf. Ps 3) et ce dernier lui rend gloire en éveillant et en réveillant toutes les nations. Car si elle peut être individuelle, la louange est bien plus expressive lorsqu'elle s'enrichit des énergies d'un collectif.

Alors que l’on pourrait se poser la question «Mais qui donc est ce Dieu de gloire?», le psalmiste nous le décrit indirectement : Il est Puissance de création, Il est créateur et moteur de l'histoire et de l'évolution des hommes, Il est le Rocher et le refuge des hommes, Il est le Sauveur et le libérateur, Il est Amour et Il gouverne avec Justice...

Ce psaume n’est pas le seul dans lequel pareille exhortation à la louange est faite aux hommes : «Chantez-lui un cantique nouveau! Faites retentir vos instruments et vos voix!» (Ps. 33 : 3). Dans le Psaume 98, le psalmiste réitère : «Poussez vers l'Éternel des cris de joie, vous tous, habitants de la terre! Faites éclater votre allégresse, et chantez! Chantez à l'Éternel avec la harpe; avec la harpe chantez des cantiques! Avec les trompettes et au son du cor, poussez des cris de joie devant le roi, l'Éternel! Que la mer retentisse avec tout ce qu'elle contient, que le monde et ceux qui l'habitent éclatent d'allégresse, Que les fleuves battent des mains, que toutes les montagnes poussent des cris de joie» (Ps. 98 : 4 à 8). L’apôtre Paul n’est pas en reste lorsqu’il recommande aux Éphésiens de chanter la louange de Dieu «par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur» (Éph. 5 : 19).
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J
e vous propose désormais, tant pour les Épîtres, les Psaumes que pour l'Évangile, de faire l'expérience des quatre degrés d'élévation spirituelle, degrés qui constituent l'échelle même des cloîtrés (selon le Fr. Manuel Rivero) : la lecture, la méditation, la prière et la contemplation.

- Par lecture, il faut entendre l’examen attentif des Écritures, faite avec un esprit concentré.
- La méditation est l’action persévérante de l’intelligen ce, qui cherche, au moyen de sa propre raison, la connais sance d’une vérité cachée.
- La prière est la religieuse orientation du cœur vers Dieu, pour s’écarter de ce qui est mal ou atteindre à ce qui est bon.
- La contemplation désigne une sorte d’élévation de l’esprit au-dessus de lui-même, en Dieu, goûtant les joies de la douceur éternelle.


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