30/04/2008

Et moi, je suis avec vous tous les jours
jusqu'à la fin du monde…

Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 28, 16-20)

28
16i Au temps de Pâques, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
17 Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes.
18 Jésus s'approcha d'eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre.
19 Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ;
20 et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin du monde. »
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Quelques repères pour notre méditation

«Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre … Après ces paroles, ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée…»

Chacun de nous a encore en mémoire les images de l’Ascension du Seigneur reçues dans notre tendre enfance au catéchisme. Elles sont nombreuses les œuvres picturales qui montrent Jésus disparaissant au milieu d’une nuée, emporté comme par aspiration dans l’azur du ciel, escorté par une cohorte d’angelots jouflus… Quelque romantiques que soient ces souvenirs, il faut pourtant se convaincre que les données de la foi sont d’un autre ordre, car l’Ascension du Christ n’est pas un fait matériel perceptible par notre sensiblité spatio-temporelle. Elle est fondamentalement liée à la résurrection par laquelle le Fils bien-aimé rejoint la vie qu’il avait auprès du Père avant son incarnation et sa mission de rédemption. Le Christ est glorifié par sa victoire sur la mort. L’ascension, c’est pour ainsi dire le couronnement, lélévation, la distinction suprême du Christ pour son œuvre de salut.

Dans le texte, cette Ascension est décrite avec des effets de langage chargés de sens :
- la nuée : elle évoque, dans la bible, la présence de Dieu au milieu de son peuple (pour mémoire, Dieu parle à Moïse au Mont Sonaï à travers la nuée — C’est cette même nuée qui guide le peuple d’Israël dans sa marche dans le désert) ;
- la montagne de Galilée : dans la Bible, la montagne est le lieu par excellence où l’homme, au bout d’une longue quête et d’un effort soutenu, rencontre enfin son Dieu (C’est au Mont Horeb que Moïse rencontre Dieu et reçoit de Lui mission de libérer ses frères) ;
- la Galilée, «terre des nations» : plus que sa localisation géographique, elle suggère la dimension universelle de l'événement. «De toutes les nations faites des disciples. Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Et moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps…».

Désormais, Jésus-Christ mort et ressuscité est au-dessus de tout : sa glorification est universelle, c’est-à-dire qu’elle englobe le ciel et la terre, les morts et les vivants… pour l’éternité. Lorsque dans le Credo nous affirmons «Il est monté au ciel, il est assis à la droite du Père…», nous signifions par là le mouvement par lequel il redéfinit sa présence au milieu de nous. Par son départ, en effet, Jésus reste présent au milieu des siens, il s’agit d’une autre présence, d’une présence nouvelle.
En réalité, l’ascension est moins un départ qu’un effacement, d’un passage de relai ou de témoin. Il passe la main à ses disciples à qui il donne une feuille de route très explicite : «Allez donc ! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit». L’effacement du Christ sur terre marque donc le commencement de la vie de l’Eglise. Désormais, chaque chrétien, habité par l’Esprit du Christ, doit témoigner de son message. Chaque chrétien, avec ses frères en Eglise, devient corps du Christ, c’est-à-dire présence du Christ au monde, à notre monde. Fini le temps de l’enfance de la foi, fini le temps du tâtonnement… Voici venu le temps de la maturité chrétienne dont l’Esprit Saint est l’artisan et le garant.

«Je suis avec vous jousqu’à la fin des temps…» L’ascension du Seigneur, aussi paradoxal que cela puisse paraître, est une source de joie. Parti, le Christ est là «au cœur de nos vies». Ce nouveau mode de présence, nous n’avons pas à l’inventer puisque Jésus lui-même nous l’a révélé : par sa parole, par la prière, par les sacrements, lieux et signes vivants de sa présence eucharistique, par exemple.

L’ascension, fête d’espérance, du renouveau, de l’accomplissement… c’est à nous de la vivre désormais dans notre vie renouvelée en Christ.


Crédit photo
http://hccl.byu.edu/faculty/HuntsmanE/Rel212eh/236%20Ascension%20of%20Jesus.JPG


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