05/10/2008

… le Dieu de la paix sera avec vous !

Bonjour !
La Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens (Ph 4, 6-9) est le second texte que la liturgie nous propose en ce 27ème dimanche du temps ordinaire.
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06i Frères, ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, dans l’action de grâce priez et suppliez pour faire connaître à Dieu vos demandes.
07 Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu'on peut imaginer, gardera votre cœur et votre intelligence dans le Christ Jésus.
08 Enfin, mes frères, tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d'être aimé et honoré, tout ce qui s'appelle vertu et qui mérite des éloges, tout cela, prenez-le à votre compte.
09 Ce que vous avez appris et reçu, ce que vous avez vu et entendu de moi, mettez-le en pratique. Et le Dieu de la paix sera avec vous.
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« Ne soyez inquiets de rien » ! Déroutante recommandation que celle de saint Paul… Quel manager, quel pédagogue, quels père ou mère pourraient prodiguer de tels conseils, surtout de nos jours où sévissent chômage, exclusion et autres aléas de la vie? Or justement, à l’époque où saint Paul promulgue ses derniers conseils aux membres des communautés ecclésiales (ici, celle des Philippiens), les chrétiens ne sont pas à la joie. Le pouvoir politique, le pouvoir social et même le pouvoir religieux ne sont pas tendres avec les disciples de Jésus.
Cette exhortation est donc à comprendre plutôt comme un appel au courage. Saint Paul montre la vrai voie du salut chrétien : «… Tirons notre gloire du Christ Jésus, au lieu de placer notre confiance dans la chair» (3, 3). «Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur… Le Seigneur est proche» (4, 4). «Maran atha!», clamera-t-il dans la première Epître aux Corinthiens (16, 22), c’est-à-dire «Le Seigneur vient» ou également «Viens, Seigneur!». Le même cri sera lancé par Jean comme un appel au détachement, un véritable acte de foi: «… Oui, mon retour est proche ! Oh oui, viens, Seigneur Jésus !» (Ap 22, 20).

Car, en effet, si l’homme a besoin d’être rassuré, saint Paul ne le pousse pas à l’hyper-consommation matérialiste, ni d’ailleurs à l’oisiveté. Non ! La confiance en Christ et l’attente de son retour doivent se nourrir de la lutte pour l’Evangile. Annoncer la Parole de Dieu et vivre dans la joie, rien de tel pour revigorer ceux qui doutent ou qui flanchent, et pour convaincre tous ceux qui hésitent à faire le pas de la conversion. Cette Parole qui est, selon saint Paul, d’abord “reçue“ (c’est-à-dire entendue), puis, pénétrant jusqu’au cœur, elle y est “accueillie“ (c’est-à-dire que l’auditeur reconnaît que Dieu parle par son envoyé): «… et cette parole reste (est rendue) active en vous les croyants» par la grâce de Dieu agissant en vous: «… de nuit comme de jour nous étions au travail, dans le labeur et la fatigue, pour n’être à la charge d’aucun de vous: non pas que nous n’en ayons le pouvoir, mais nous entendions vous proposer en nous un modèle à imiter» (2 Th 3, 8-9).
Oui, le Seigneur est proche, mais attendons-le dans le travail et la joie, dans la confiance et l’amour fraternel…

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