15/10/2008

“Je suis le Seigneur, il n'y en a pas d'autre…“

Bonjour !
Voici les références bibliques des lectures que la liturgie nous propose en ce 28ème dimanche du temps ordinaire :
• Du livre du prophète Isaïe (45.1 à 6): ”Je t’ai rendu puissant ... Je suis le Seigneur, il n’y en a point d’autre.”
• Psaume 95: ”Rendez au Seigneur la gloire et la puissance.”
• Lettre de saint Paul aux Thessaloniciens (1 Th. 1. 1 à 5): ” à l’Eglise de Thessalonique qui est en Dieu le Père et en Jésus-Christ le Seigneur.”
• Evangile selon saint Matthieu (22. 15 à 21): ”Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu.”
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Livre d'Isaïe (Is 45, 1.4-6a)

45
01 Parole du Seigneur au roi Cyrus,
qu'il a consacré, qu'il a pris par la main,
pour lui soumettre les nations et désarmer les rois,
pour lui ouvrir les portes à deux battants,
car aucune porte ne restera fermée :
04 A cause de mon serviteur Jacob et d'Israël mon élu,
je t'ai appelé par ton nom,
je t'ai décerné un titre,
alors que tu ne me connaissais pas.
05 Je suis le Seigneur, il n'y en a pas d'autre :
en dehors de moi, il n'y a pas de Dieu.
Je t'ai rendu puissant,
alors que tu ne me connaissais pas,
6a pour que l'on sache, de l'orient à l'occident,
qu'il n'y a rien en dehors de moi.
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On pourrait croire que ce texte est une déclaration à la gloire de Cyrus, roi de Perse. Car en effet, cet empereur dont la réputation couvre tout l’orient grâce à ses conquêtes successives, a l’habitude de réserver un traitement «humain» aux sujets des nouvelles contrées qu’il conquiert : pas de pillage ni de sac, pas de déportation, pas de massacre… Bonne nouvelle pour le peuple juif, en quelque sorte, car l’espoir est réel pour lui de retrouver son pays qu’il espère ainsi reconstruire. Mais ne nous y trompons pas ! Le peuple juif est en exil et les perspectives d’un retour sur les terres natales sont presque nulles. Le prophète parle donc pour redonner espoir à ceux qui ont perdu toute espérance.


Deux idées fondamentales et complémentaires se dégagent :
- «A cause de mon serviteur Jacob et d'Israël mon élu», c’est-à-dire que la fidélité de Dieu à l’Alliance qu’il avait conclue avec son peuple est inébranlable. Israël est toujours le peuple élu.
- Cyrus est appelé «oint de Yavhé», titre primitivement réservé au roi d’Israël [et devenu un titre messianique : Oint (en français) = messie (en hébreu) = Christ (en grec)], et il est «appelé par son nom» par Yavhé qu’il ne connaît même pas ; autrement dit, il reçoit un appel de même nature que celui que Dieu réservait aux prophètes et aux rois. Appelé “messie“ parce qu’il a été choisi par Dieu pour sauver son peuple. En effet, la conquête de la Babylonie par Cyrus fut suivie par la libération des juifs, la restitution de toutes leurs richesses confisquées par le roi Nabuchodonosor et leur retour à Jérusalem. Mais ici encore, c’est Dieu qui a le contrôle de tout, c’est lui qui a l’initiative de tout, y compris sur Cyrus.

Cet oracle en faveur de Cyrus est donc aussi une profession de foi personnelle du prophète. Alors que les siens sont persuadés que Dieu les a totalement abandonnés, qu’il a détourné d’eux sa face, lui le médiateur proclame à temps et à contre-temps qu’Israël occupe toujours une place privilégiée dans le dessein de Dieu, car (dira plus tard saint Paul) «Dieu ne peut se renier lui-même».

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