18/06/2008

« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »

12° dimanche du temps ordinaire (22 juin 2008)

Bonjour !

“ Ne craignez pas ”, dit Jésus à ses disciples. Cette parole du Christ reprise par le Pape Jean-Paull II à l’adresse des jeunes du monde entier, est une exhortation à porter l’Évangile de Jésus-Christ partout et surtout à en témoigner dans notre vie de tous les jours. Certes, il nous arrive d’éprouver de la lassitude, de la peur, deu découragement… face à l’incrédulité des hommes, à leur obsession matérialiste, à leurs violences, à l’explosion de «nouveaux prophètes» et de «nouvelles religions» ! Mais Christ (ce «nouvel Adam», comme le nomme l’Apôtre Paul) qui donne à tous sa grâce en abondance, écoute les humbles et les nourrit de sa vie nouvelle. Les textes de ce 12ème dimanche ordinaire nous invitent à la confiance en Dieu… Christ nous appelle à arracher les illusions et à planter l’espérance au cœur du monde et dans nos propres cœurs. C'est le sens de la première lecture et du psaume ci-après.

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Livre de Jérémie (Jr 20, 10-13)

20
10i Moi, Jérémie, j’ai entendu les menaces de la foule :
« Dénoncez-le ! Allons le dénoncer, l’homme qui voit partout la terre ! »
Mes amis eux-mêmes guettent mes faux pas et ils disent :
« Peut-être se laissera-t-il séduire…
Nous réussirons, et nous prendrons notre revanche ! »
11 Mais le Seigneur est avec moi, comme un guerrier redoutable :
mes persécuteurs s'écrouleront, impuissants.
Leur défaite les couvrira de honte,
d'une confusion éternelle, inoubliable.
12 Seigneur de l'univers, toi qui scrutes l'homme juste,
toi qui vois les reins et les coeurs,
montre-moi la revanche que tu prendras sur ces gens-là,
car c'est à toi que j'ai confié ma cause.
13 Chantez le Seigneur, alléluia !
Il a délivré le pauvre
du pouvoir des méchants.

Quelques repères pour notre méditation

Rapide rappel historique : après la mort du Roi Salomon et la division (en 932/33) du royaume en deux (les tribus du Nord et celles du Sud), la Samarie est prise par les Assyriens ; c’est la fin du royaume du Nord. Celui de Juda passe à son tour sous domination assyrienne en 721. Josias devient Roi en 740. C’est dans un contexte de dominations et de révoltes successives contre les Assyriens, les Babylonninens et les Egyptiens que naît Jérémie, d'une famille de prêtres résidents à Anatoth [Anatoth est une cité du pays de Benjamin, à environ 4 kilomètres au Nord de Jérusalem] ; durant sa vie, il connaîtra le siège de Jérusalem et la fin du royaume de Juda, période à laquelle il sera arrêté et emprisonné. Libéré par les Babylonniens, il est entraîné de force en Egypte où il meurt.


Dans le texte qui nous est proposé en méditation, Jérémie est sous la torture (20:7-18). Il est rare qu’un prophète livre ses états d’âme.
En effet, Jérémie est menacé par la foule parce qu’il prononce des paroles qui dérangent, mais des paroles qui viennent du Seigneur. Il proclame que Dieu est fatigué des infidélités de son peuple et qu’il va sévir sévèrement, qu'il laissera les armées ennemies envahir le pays. C’est ce qui explique que, durant la fin de la journée et toute la nuit, Pashkhur a mis Jérémie au bloc, à la porte de Benjamin où tout le monde peut le voir, torturé et souffrant, et se moquer de lui à l’envie.
C’est alors que Jérémie rappelle à Dieu que lui-même ne voulait pas être prophète : «Toutes les fois que je parle, je crie, je proclame la violence et la dévastation ; car la parole de l’Éternel m’a été à opprobre.» Mais il n’est pas récompensé de son courage, il ne récolte que dérision et moquerie. De tous côtés on le calomnie. Ses familiers mêmes (les hommes d’Anathoth) guettent sa chute, afin de se venger de lui. Et quand bien même il s’est juré de ne plus « parler en son nom », l’Éternel l’avait «saisi» et avait été le plus fort ; sa parole avait été en lui comme un feu brûlant ; il n’avait pu la retenir (v. 8-9)
ni la contenir .
Alors, le prophète se ressaisit. Au milieu de tant d’épreuves, l’Éternel est avec lui (v. 11-13). Le sentiment de cette présence l’amène même à chanter, à louer l’Éternel, à anticiper en quelques sorte la délivrance dans cette saisissante confession (v. 13). Jérémie dont la vie est habitée par la parole de Dieu (à la fois source de son bonheur et de ses malheurs) est le symbole même de celui que Dieu choisit pour réveiller son peuple qui lui est devenu infidèle en se livrant à l’adultère, aux cultes d’autres dieux.
Jérémie rappelle la justesse de la voie du vrai Dieu, celle qui libère de l’esclavage du péché. Ce que Jérémie attend avec toute sa force, c’est la «revanche» de Dieu, c’est-à-dire le triomphe de son amour et la fin de tout mal sur la terre des vivants.

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Le psaume qui suit manifeste également le désarroi d’un homme qui est injustement persécuté pour la cause de Dieu. Il endure les insultes des impies qui le couvrent de railleries diverses : il est l’objet de la risée de tous. Il se tourne vers lui, mais celui-ci reste sourd à sa complainte. Cependant, confiant dans la grâce, l’amour et la vérité de Dieu, sûr du salut de Dieu, de son Dieu, il fait monter vers lui la louange, car il sait que Dieu n’abandonne pas les siens.

Psaume (68, 8, 10, 14, 30-31, 33-34)

08 C'est pour toi que j'endure l'insulte,
que la honte me couvre le visage :

10
L'amour de ta maison m'a perdu ;

on t'insulte, et l'insulte retombe sur moi.

14
Et moi, je te prie, Seigneur :

c'est l'heure de ta grâce ; *
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
par ta vérité sauve-moi.

30 Et moi, humilié, meurtri,
que ton salut, Dieu, me redresse.
31 Et je louerai le nom de Dieu par un cantique,
je vais le magnifier, lui rendre grâce.

33 Les pauvres l'ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »

34
Car le Seigneur écoute les humbles,

il n'oublie pas les siens emprisonnés.


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