25/06/2008

"Et moi je suis avec vous tous les jours,
jusqu'à la fin des temps…"

Bonjour !

Nous sommes au 13ème dimanche du temps ordinaire et les textes que la liturgie nous propose parlent de la solidité de l'alliance de Dieu avec ses disciples et son peuple : Dieu n'abandonne jamais ceux qui ont placé en lui leur confiance et qui s'adonnent, en dépit des tribulations de toutes sortes, à son œuvre d'évangélisation de par le monde. La première lecture de ce dimanche est extraite du Livre des Actes des Apôtres (Ac 12, 1-11)
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12
01 A cette époque, le roi Hérode Agrippa se mit à maltraiter certains membres de l'Église.
02 Il supprima Jacques, frère de Jean, en le faisant décapiter.
03 Voyant que cette mesure était bien vue des Juifs, il décida une nouvelle arrestation, celle de Pierre. On était dans la semaine de la Pâque.
04 Il le fit saisir, emprisonner, et placer sous la garde de quatre escouades de quatre soldats ; il avait l'intention de le faire comparaître en présence du peuple après la fête.
05 Tandis que Pierre était ainsi détenu, l'Église priait pour lui devant Dieu avec insistance.
06 Hérode allait le faire comparaître ; la nuit précédente, Pierre dormait entre deux soldats, il était attaché avec deux chaînes et, devant sa porte, des sentinelles montaient la garde.
07 Tout à coup surgit l'ange du Seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. L'ange secoua Pierre, le réveilla et lui dit : «Lève-toi vite.» Les chaînes tombèrent de ses mains.
08 Alors l'ange lui dit : «Mets ta ceinture et tes sandales.» Pierre obéit, et l'ange ajouta : «Mets ton manteau et suis-moi.»
09 Il sortit derrière lui, mais, ce qui lui arrivait grâce à l'ange, il ne se rendait pas compte que c'était vrai, il s'imaginait que c'était une vision.
10 Passant devant un premier poste de garde, puis devant un second, ils arrivèrent à la porte en fer donnant sur la ville. Elle s'ouvrit toute seule devant eux. Une fois dehors, ils marchèrent dans une rue, puis, brusquement, l'ange le quitta.
11 Alors Pierre revint à lui, et il dit : «Maintenant je me rends compte que c'est vrai : le Seigneur a envoyé son ange, et il m'a arraché aux mains d'Hérode et au sort que me souhaitait le peuple juif.»
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Quelques pistes pour notre méditation

Ce texte relate, comme tant d’autres, les tribulations dont la très jeune église chrétienne — à peine naissante même ! — fait l’objet. Depuis la descente sur eux de l'Esprit de Dieu, les disciples opèrent des guérisons parfois spectaculaires, et cela dérange le pouvoir politique et religieux. Plusieurs menaces, arrestations arbitraires, persécutions, comparutions devant les tribunaux ont déjà eu lieu, et certaines suivies d’exécutions sommaires, comme pour faire des exemples et dissuader ceux, de plus en plus nombreux, qui veulent se convertir. Mais les disciples résistent et tiennent bon à Jérusalem; d’autres (les plus menacés que l’on appelle «les Héllénistes») se réfugient en Samarie et sur la Côte méditerranéenne… jusqu’à l’épisode de l’arrestation de Pierre, la figure de proue, par Hérode d’Agrippa, le petit-fils du tristement fameux Hérode le Grand, celui-là qui régnait au moment de la naissance de Jésus.

Les faits se déroulent entre 41 et 44 après la mort du Christ : arrestation musclée et incarcération scandaleuse, mais libération non moins spectaculaire : une véritable délivrance ! Pourquoi donc une telle intervention de l’Ange de Dieu ? Il convient, au-delà du cas particulier de Pierre, de lire comme une trame continue, la mission d’évangélisation que le Christ avait assignée à ses disciples. Dieu a besoin d'eux et il veut leur montrer qu’il ne les abandonne pas quelles que soient les situations. En effet, que ce soit sous la brutalité du pouvoir politique ou sous la lâcheté du pouvoir religieux, l’annonce de la Parole de Dieu dérange… et pourtant les disciples doivent continuer l’œuvre du Maître y compris dans la tourmente et au péril de leur propre vie.

Il convient de noter un point de double ressemblance : chaque année, lors de la célébration de la pâque, les juifs font mémoire de la libération du peuple hébreu d’Egypte où il avait été réduit en esclavage par le Pharaon. D’année en année, ils ont rappelé que cette libération était l’œuvre de l’Eternel Dieu. Pierre est arrêté également en pleine semaine de la pâque juive, sa délivrance est également l’œuvre de ce même Dieu. Et, de même que l’Eternel avait ordonné aux hébreux : «ayez la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous mangerez à la hâte» (Ex 12, 11), de même Pierre s’entend dire par l ‘Ange interposé : «Lève-toi vite ! Mets ta ceinture, lace tes sandales...». Mais Pierre ne comprend rien à ce qui lui arrive, il obéit presque machinalement. Et c’est seulement après que l’Ange l’eut quitté qu’il réalise enfin : «Maintenant je me rends compte que c'est vrai : le Seigneur a envoyé son ange, et il m'a arraché aux mains d'Hérode et au sort que me souhaitait le peuple juif.»… comme s’il nous fallait à chaque fois, dans notre vie de chrétien, relire à l’envers (ou à rebours) notre histoire et décrypter dans l’épaisseur de notre vie, les signes de la présence certaine de Dieu.



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