26/06/2008

J’ai combattu jusqu’au bout le bon combat,
j’ai achevé ma course, j’ai gardé ma foi.

Bonjour !
La deuxième lecture de ce 13ème dimanche du temps ordinaire est extraite de la Lettre de saint Paul Apôtre à Timothée (2Tm 4, 6-8.16-18). Je me suis permis de superposer pour votre plus fine compréhension deux traductions de ce extrait : celle que publie sur son site l'Association Episcopale Liturgique pour les pays Francophones (AELF), à laquelle nous nous conformons régulièrement, et celle - en italiques et en bleu - de la Bible de Jérusalem dans son édition de 1961.
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4

06i Me voici déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu.
06i Voici que moi, je suis déjà répandu en libation et le moment de mon départ est venu.
07 Je me suis bien battu, j'ai tenu jusqu'au bout de la course, je suis resté fidèle.
07 J’ai combattu jusqu’au bout le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé ma foi.
08 Je n'ai plus qu'à recevoir la récompense du vainqueur : dans sa justice, le Seigneur, le juge impartial, me la remettra en ce jour-là, comme à tous ceux qui auront désiré avec amour sa manifestation dans la gloire.
08 Et maintenant, voici qu’est préparée pour moi la couronne de justice, qu’en retour le Seigneur me donnera en ce Jour-là, lui, le juste Juge et non seulement à moi mais à tous ceux qui auront attendu avec amour son Apparition.

16
16 La première fois que j'ai présenté ma défense, personne ne m'a soutenu : tous m'ont abandonné. Que Dieu ne leur en tienne pas rigueur.

16 La première fois que j’ai eu à soutenir ma défense, personne ne m’a soutenu. Tous m’ont abandonné ! Qu’il ne leur en soit pas tenu rigueur !
17 Le Seigneur, lui, m'a assisté. Il m'a rempli de force pour que je puisse annoncer jusqu'au bout l'Évangile et le faire entendre à toutes les nations païennes. J'ai échappé à la gueule du lion ;
17 Le Seigneur, lui, m’a assisté et m’a rempli de force afin que, par moi, le message fût proclamé et qu’il parvînt aux oreilles de tous les païens. Et j’ai été délivré de la gueule du lion.
18 le Seigneur me fera encore échapper à tout ce qu'on fait pour me nuire. Il me sauvera et me fera entrer au ciel, dans son Royaume. A lui la gloire pour les siècles des siècles. Amen.
18 Le Seigneur me délivrera de toute entreprise perverse et me sauvera en me prenant dans son Royaume céleste. A lui la gloire dans tous les siècles ! Amen.
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Quelques repères pour notre méditation

Ce texte peut être considéré comme le Testament de l’Apôtre Paul, sa lettre d’adieu à Timothée. Les arrestations se sont poursuivies et les disciples se sont retrouvés un à un en prison. Ici, Paul est en prison à Rome et il sait qu’il n’en sortira que pour être exécuté. Alors, c’est le moment pour lui de faire une rétrospective de sa vie avant de paraître devant Dieu pour recevoir (en tout cas il en a la certitude) la récompense du vainqueur, c’est-à-dire dire la couronne de lauriers. Présomptueux et même vantard, pourrait-on dire de lui ! Point du tout : Paul sait que Christ récompensera ceux qui, toute leur vie durant, ont recherché et œuvré pour l’avènement de son règne et la manifestation de sa gloire. Il a confiance et il sait que c’est le fondement de son bonheur : «il me sauvera et me fera entrer dans son Royaume céleste»

Mais il y a ici comme un paradoxe. Paul sait qu’il va mourir par la décision de tribuns, c'est-à-dire des hommes, des pécheurs. Pourtant, il se réjouit d’avance de ce qui l’attend. Cette confiance, cette espérance l’arrachent spirituellement de la gueule du lion, du système politique romain et de son arbitraire ; pour lui, seul Dieu est vrai juge, impartial et aimant. Et s’il a “combattu le bon combat“, s’il est allé jusqu’au bout de son apostolat, c’est grâce à Christ qui lui en a donné les forces et les énergies nécessaires. C’est aussi Christ qui lui donne le courage de pardonner à tous ceux qui n’ont pu ou voulu le défendre lorsqu’il avait présenté sa première défense devant le tribunal. Il pardonne comme Christ lui-même a pardonné sur la Croix.

Oui, tenir bon et assumer notre mission d’évangélisation, chacun à notre place et à notre rythme, pour qu’ainsi nous œuvrions à l'avènement du règne de Dieu, tel est l’enjeu fondamental de notre vie de chrétien. Abdiquer, renier, abandonner par paresse, par découragement ou par peur… voilà qui nous condamnera et nous privera de la gloire céleste. Paul est un “dur à cuire“, cet homme a une peau de varan et une détermination à toute épreuve: puissions-nous, à chaque instant et à chaque étape de notre vie de chrétien, nous rendre déterminés à achever notre “course“, et à garder intacte et inébranlable notre foi, avec la grâce de Dieu lui-même.


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