21/03/2008

Et voici que Jésus vint à leur rencontre
et leur dit : « Je vous salue. »

Samedi saint : veillée pascale

Les lectures du jour
-Livre de la Genèse (Gn 1,1-31; 2, 1-2)
-Psaume (103, 1-2a, 5-6, 10.12, 13-14ab, 24.35c)
-Lettre de St Paul Apôtre aux Romains
(Rm 6, 3b-11)


Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu (Mt 28, 1-10)

28
01
Après le sabbat, à l'heure où commençait le premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l'autre Marie vinrent faire leur visite au tombeau de Jésus.
02 Et voilà qu'il y eut un grand tremblement de terre ; l'ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s'assit dessus.
03 Il avait l'aspect de l'éclair et son vêtement était blanc comme la neige.
04 Les gardes, dans la crainte qu'ils éprouvèrent, furent bouleversés, et devinrent comme morts.
05 Or l'ange, s'adressant aux femmes, leur dit : « Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié.
06 Il n'est pas ici, car il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez voir l'endroit où il reposait.
07 Puis, vite, allez dire à ses disciples : 'Il est ressuscité d'entre les morts ; il vous précède en Galilée : là, vous le verrez !' Voilà ce que j'avais à vous dire. »
08 Vite, elles quittèrent le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples.
09 Elles s'approchèrent et, lui saisissant les pieds, elles se prosternèrent devant lui.
10 Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu'ils doivent se rendre en Galilée : c'est là qu'ils me verront. »

Quelques pistes pour notre méditation :

Dieu a tant aimé les hommes qu’il a institué à travers son Fils une relation d’intimité avec eux. La condamnation et la crucifixion à mort de son Messie est un acte délibéré de ceux-ci pour briser et rompre cette intimité.
Cette nuit bruit d’un silence assourdissant : les juges ont prononcé une sentence mortelle contre un innocent, les disciples mêmes ont fui et/ou renié le Maître qui était le fondement de leur espérance, le Golgotha est sous le choc de l’impensable, Jérusalem pleure… Marie et les très proches (membres de la famille et amis, ainsi que le disciple préféré du Christ) sont consternés. Ils réalisent que cette nuit encore, comme à maintes occasions de l’histoire de l’Alliance, les hommes ont trahi la promesse de Dieu. Pourtant, ils sont certains que même en cette exceptionnelle et tragique circonstance, tout n’est pas perdu pour les hommes. Dieu, dont le plan de salut intègre l’homme pécheur, reprend toujours l’initiative envers lui. En effet, se réaliseront les paroles du phrophète Jérémie : « Moi qui ai fait alliance avec le jour et la nuit, et établi l’ordre du ciel et de la terre, est- ce que je rejetterais la descendance de Jacob et de mon serviteur David ? Est-ce que je renoncerais à choisir dans sa postérité des chefs pour la race d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ? Non ! Je les restaurerais, car je les prends en pitié. »

Par conséquent, le silence de cette nuit est non seulement celui de la descente de Jésus aux enfers pour éveiller les morts, mais également celui de la contemplation du Seigneur et de son corps détruit… Entre la mort et la résurrection, c’est aussi le silence de notre propre conscience qui médite sur le dessein de Dieu au cœur de notre histoire. Tous ceux qui vivaient ces évènements en direct avaient le droit d’être tristes. Mais nous qui savons qu’il est ressuscité et qu’il est vivant à jamais, devons être dans la joie.

Cette nuit est donc plus que jamais celle de conversion, de la conviction personnelle que « notre rédempteur est vivant » et que la mort n’a pas prise sur lui. D’ailleurs, Marie qui se tient près du sépulchre de son Fils est en veille dans l’attente de la résurrection, c’est-à-dire de la victoire de la Vie sur la Mort, de la Lumière sur la Nuit. Ainsi, des cendres du premier jour de Carême à l’illumination du feu pascal et son accomplissement à la Pentecôte, c’est le mystère pascal qui se déploie tel un arc-en-ciel dans son unité multiple. Le feu que nous allumons pendant la nuit pascale est comme une invite de l’église de Jésus-Christ à la contagion vers tous les hommes de cet amour qui brûle sans consumer, de cette vie nouvelle qui renaît des cendres.

D’ailleurs, la Pentecôte ( du grec : pentecostè, cinquante - le cinquantième jour après Pâques), ce sera toujours Pâques: ce sont deux fêtes qui célèbrent le Ressuscité transformé par l’Esprit et l’Esprit envoyé par le Ressuscité. La foi de Pâques est bien un vrai départ de feu qui fait de chacun de nous un brasier d’amour, un flambeau vivant dans les nuits de notre monde.



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