08/03/2008

5ème Dimanche de Carême :
«Moi, je suis la résurrection et la vie…
Crois-tu cela ?» Jn 11,25


Chers amis,

Trois textes nous sont proposés aujourd'hui par l'église en ce cinquième dimanche de Carême :


1- Lecture du livre d’Ézékiel : 7, 12-14
"AINSI parle le Seigneur Dieu : Je vais ouvrir vos tombeaux et je vous en ferai sortir, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d’Israël. Vous saurez que je suis le Seigneur, quand j’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai sortir, ô mon peuple ! Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez ; je vous installerai sur votre terre, et vous saurez que je suis le Seigneur : je l’ai dit, et je le ferai".


2- Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains : 8, 8-11
"FRÈRES, sous l’emprise de la chair, on ne peut pas plaire à Dieu. Or vous, vous n’êtes pas sous l’emprise de la chair, mais sous l’emprise de l’Esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Celui qui n’a pas l’Esprit du Christ ne lui appartient pas. Mais si le Christ est en vous, votre corps a beau être voué à la mort à cause du péché, l’Esprit est votre vie, parce que vous êtes devenus des justes. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous".


3- Évangile de Jésus Christ selon saint Jean : 11,1-45 (Jésus ressuscite son ami Lazare)
Des miracles, Jésus en a déjà fait depuis le début de sa vie publique. Mais pour ceux de son temps, surtout les pharisiens et autres sceptiques toujours prêts à banaliser ce qu'ils ne se cachaient pas de qualifier de "poudre aux yeux", "de manoeuvres de diversion", "d'opérations destinées à éblouir" (de Com' , dirions-nous aujourd'hui !), la résurrection de Lazare par Jésus est un véritable défi, un rendez-vous qu'Il annonce.

Marthe et Marie connaissent bien Jésus et Lazare était son ami. C'est pourquoi l'échange entre Jésus et Marthe est naturel, direct et même familier. On peut même y lire des pointes de regrets de la part de cette dernière. Mais est là qui annonce l'invraisemblable, l'inimaginable :
« Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. Mais je sais que, maintenant encore, Dieu t’accordera tout ce que tu lui demanderas. » Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera au dernier jour, à la résurrection. » Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. »
Marie aussi est certes touchée par la venue de Jésus, mais objectivement elle n'attend rien que de la compassion de sa part. Elle aussi manifeste un désespoir :
« Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. » Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus fut bouleversé d’une émotion profonde.

Lazare n'est pas simplement évanoui, il ne fait pas semblant de dormir, il n'a pas arrangé un "coup" avec Jésus afin que Celui-ci manifeste sa divinité et sa messianité! Il est bien mort et git dans le tombeau depuis quatre jours. C'est pourquoi, la grande stupéfaction de tous ceux qui étaient là, Jésus, après avoir rendu grâce à son Père, ressuscite Lazare et ordonne : « Déliez-le, et laissez-le aller. »

Jésus vient de montrer là qu'Il est le Maître de la vie parce qu'Il domine la mort. Cette résurrection préfigure la sienne propre en ce qu'elle est manifestation de la Vie en Dieu et de sa gloire immortelle. Et le
« Déliez-le, et laissez-le aller » qu'Il ordonne aux deux soeurs est une exhortation qu'Il nous fait d'entrer dans une vie nouvelle, plus forte que toutes nos morts intérieures. En effet, celui qui reçoit et porte en lui "l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts" (dit Saint Paul) ne mourra pas mais vivra éternellement. "Lazare, sors !"... Cette parole, cet ordre bref et incisif qui ramènent à la vie sont dits dans une langue humaine (l'araméen). Et pourtant, nous la prononcerions devant un mort que rien ne se passerait.
L'acte de foi que Jésus fait objectiver (par quatre fois fois) chez Marthe (
"crois-tu cela ?" - « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois ; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. ») résume tout : la confiance absolue en Dieu jusque dans et face à la mort, car Lui seul nous donne de vivre au-delà de la mort. D'ailleurs, cette profession de foi de Marthe ressemble étrangement à la profession de foi de Pierre : "A qui irions-nous, Seigneur ! Tu as les paroles de la vie éternelle". Car sans la foi, point de résurrection pour nous. Lorsque Lazare ressuscite, la mort rend sa proie qu'il libère de la décomposition; elle est vaincue par celui qui est la résurrection et la vie. Certes, ce n'est pas encore une résurrection pour la vie éternelle, car la rédemption n'est pas encore accomplie et le Christ lui-même n'est pas encore ressuscité. Mais c'est une résurrection, une victoire temporelle sur la mort, en attendant le triomphe définitif.
Ainsi, parce que nous nous serions laissés habiter par l'Esprit de Dieu qui est Vie, nous participerons à sa mort et sa glorieuse résurrection. Mais déjà,
toutes les fois que nous nous relevons du péché et que nous nous réconcilions avec Dieu et les hommes, nous participons déjà à cette résurrection qui est le fondement même de notre espérance.

Demandons à Dieu de consolider en nos coeurs cette foi et cette confiance...




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