16/01/2012

« Voici l’Agneau de Dieu » …

Chers amis, bonjour !

Nous poursuivons notre méditation des textes de la liturgie de ce dimanche 15 janvier 2010 avec l'Évangile de Saint Jean (1, 32 - 42). Nous  pouvons lire ce même récit d’engagement ou de « recrutement » des premiers disciples dans Matthieu (16, 18-19+) et Marc (3, 16). 

Évangile - Jean 1, 35 - 42
35 Jean Baptiste se trouvait avec deux de ses disciples.
36 Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit :
« Voici l'Agneau de Dieu. »
37 Les deux disciples entendirent cette parole,
et ils suivirent Jésus.
38 Celui-ci se retourna, vit qu'ils le suivaient,
et leur dit :
« Que cherchez-vous ? »
Ils lui répondirent :
« Rabbi (c'est-à-dire : Maître), où demeures-tu ? »
39 Il leur dit :
« Venez, et vous verrez. »
Ils l'accompagnèrent,
ils virent où il demeurait,
et ils restèrent auprès de lui ce jour-là.
C'était vers quatre heures du soir.
40 André, le frère de Simon-Pierre, était l'un des deux disciples
qui avaient entendu Jean Baptiste et qui avaient suivi Jésus.
41 Il trouve d'abord son frère Simon et lui dit :
« Nous avons trouvé le Messie » (autrement dit : « le Christ »).
42 André amena son frère à Jésus.
Jésus posa son regard sur lui et dit :
« Tu es Simon, fils de Jean ; tu t'appelleras Képha »,
(ce qui veut dire : « pierre »).

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Nous pouvons lire ce même récit d’engagement ou de « recrutement » des premiers disciples dans Matthieu (16, 18-19+) et Marc (3, 16). Ainsi qu’il le fait depuis quelques temps, Jean-Baptiste prêche sur les bords du Jourdain… et Jésus passe par là. Simple coïncidence ou rencontre convenue ? Personne ne peut le dire vraiment. Ce qui est vrai, c’est que, d’emblée, il pose sur lui son regard et dit aux deux disciples qui étaient avec lui : « Voici l’Agneau de Dieu ».  Tout comme le grand prêtre Éli avait montré le chemin de la reconnaissance de Yahvé au jeune Samuel, Jean-Baptiste montre à ses propres disciples celui dont il sait qu’il le Messie, le Sauveur. Il passe ainsi le témoin à Celui dont il dit qu’il n’est même pas digne de délier la courroie de sa sandale… Mais les mots qu’il utilise pour nommer et désigner le Sauveur sont déroutants pour ses disciples. En effet, dans la culture juive, l’image de l’agneau renvoie à des séquences bien précises du peuple hébreu ; elle renvoie particulièrement à la célébration de la Pâque et encore plus au marquage des linteaux des portes des israéliens avec le sang de l’agneau immolé à cette occasion. L’agneau de la libération, l’agneau du salut, l’agneau de l’espérance… Alors, que Jean-Baptiste dise de Jésus qu’il est l’Agneau de Dieu, cela surprend sur le moment. Jésus dira de lui-même qu’il est « doux et humble de cœur », l’agneau de la Pâque nouvelle.
Pourtant, c’est bien lui qui est « l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Dans notre monde d’aujourd’hui, il est totalement invraisemblable de s’identifier à un agneau. Non ! La mode est plutôt à s’approprie les qualités d’un loup, d’un tueur… et les coachs de tous acabits se font les choux gras sur le dos de ceux qui sont prétendument faibles, trop tendres, pas assez incisifs. Deux visions bien différentes et opposées… Jésus a fait le choix de la pauvreté et de la non-violence.
« Venez, et vous verrez », répond-t-il aux deux disciples qui ont décidé de le suivre. Comme Samuel, ils ont saisi l’appel de Dieu : ils abandonnent tout et s’engagent à sa suite. Oui, souvent Dieu est là que nous ne voyons pas, que nous ne savons pas reconnaître. Il nous faut alors de l’aide, il faut quelqu’un qui nous montre le chemin à défaut d’avoir du discernement et une intelligence des événements dans notre vie personnelle et sociale.
Car Dieu nous parle souvent, mais nous n’avons pas les oreilles pour entendre son appel ; nous ne sommes pas suffisamment attentifs aux signes de sa présence, si absorbés que nous sommes par nos problèmes, par la frénésie de la consommation, par l’intrusion et l’envahissement de l’information jusque dans le secret de notre vie, par les sirènes si commodes des faux prophètes.
Christ, agneau de Dieu… Jean-Baptiste annonce déjà la plus belle offrande qui sera faite à l’humanité : le sang versé, c’est-à-dire la vie donnée pour la rémission de nos péchés, le sang qui sera source du salut et de la vie éternelle. Saint Pierre le déclarera dans sa Première Lettre comme un fondement de la foi chrétienne : « Ce n'est point par des choses périssables, argent ou or, que vous avez été rachetés (c'est-à-dire libérés) de la vaine manière de vivre héritée de vos pères, mais par le sang précieux, comme d'un agneau sans défaut et sans tache, celui du Christ... » (1 P 1, 18 - 19).
« Agneau de Dieu », mais aussi agneau dont les noces préfigurent les joies éternelles en Christ ressuscité. Jean l’exaltera dans son Apocalypse (19) :

[
Car elles sont venues,
les Noces de l'Agneau,
Alléluia !
Et pour lui son épouse
a revêtu sa parure.
Alléluia !
]
Saint Paul n’est pas en reste lorsque, dans sa deuxième Épître aux Thessaloniciens (2, 13-14), il proclame : « Nous devons continuellement rendre grâce à Dieu pour vous, frères aimés du Seigneur, car Dieu vous a choisis dès le commencement, pour être sauvés par l’Esprit qui sanctifie et par la foi en la vérité. C’est à cela qu’il vous a appelés par notre Évangile, à posséder la gloire de notre Seigneur Jésus Christ. » Oui, nous sommes des « appelés » par Dieu porter sa Bonne Nouvelle.

 

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