25/02/2010

« Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le. »

Chers amis, bonjour !

L'Evangile de ce deuxième dimanche de carême est extrait de Luc 9, 28-36 :

Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il alla sur la montagne pour prier. Pendant qu'il priait, son visage apparut tout autre, ses vêtements devinrent d'une blancheur éclatante.

Et deux hommes s'entretenaient avec lui: c'étaient Moïse et Élie,

apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait se réaliser à Jérusalem.

Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, se réveillant, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés.

Ces derniers s'en allaient, quand Pierre dit à Jésus: «Maître, il est heureux que nous soyons ici! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie.» Il ne savait pas ce qu'il disait.

Pierre n'avait pas fini de parler, qu'une nuée survint et les couvrit de son ombre; ils furent saisis de frayeur lorsqu'ils y pénétrèrent.

Et, de la nuée, une voix se fit entendre: «Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le.»

Quand la voix eut retenti, on ne vit plus que Jésus seul. Les disciples gardèrent le silence et, de ce qu'ils avaient vu, ils ne dirent rien à personne à ce moment-là.


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Les places avaient un prix inestimable pour ce spectacle unique et exceptionnel. Surtout lorsque l’on sait que les deux rares justes qui ont été invités à rencontrer le Seigneur sur la Montagne ont sont tous redescendu complètement transformés, non seulement par l’éclat de leur visage et leur peau, mais surtout par la grâce qui les illuminait de l’intérieur. Nous pensons bien sûr à Moïse (Ex 34, 29-30) et Elie (1 R 19, 8... 14). Quelques jours auparavant, répondant aux scribes, Jésus annonçait sa mort et sa résurrection, sa gloire surgissant de sa croix. Mais les disciples eux aussi déroutés par ce discours de plus en plus décalé de leur propre capacités de compréhension et de leurs traditionnelles attentes (un pouvoir, un royaume puissant pour bouter hors du territoire l’occupant romain) commencent à perdre patience. Et Jésus de lever pour trois d’entre eux - Pierre, Jean et Jacques - un coin du voile pour leur faire voir de leur propre yeux cette gloire dont il parle sans cesse, cette récompense qu’il promet à ceux qui croient en lui et font la volonté de son Père. Mais il faut noter qu’il ne s’agit pas d’un spectacle direct. Non! Jésus les invite à aller sur la montagne pour prier. Or nous savons que chaque fois que Jésus se retire, c’est pour prier, pour entrer dans une relation intime avec son Père. C’est donc la prière qui transfigure, renouvelle…


«Et, de la nuée, une voix se fit entendre : “Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le“». Pierre, Jean et Jacques ne voient pas Dieu le Père «de visu» ; son éclat est si éblouissant qu’ils de peuvent le fixer… mais ils voient une nuée et entendent une voix leur dire le mystère de l’alliance scellée avec les hommes. Jésus est son Fils, c’est lui qui l’a choisi et il nous supplie en quelque sorte de l’écouter et de lui faire confiance. Face à la cécité de l’homme devant le projet divin, le rappel vient du «sommet» puisque Dieu le Père lui-même s’implique à travers cette manifestation. Alors, la réaction primaire de Pierre ne nous étonne pas ; il en oublie même ses amis qui sont restés dans la vallée à attendre le retour du Maître : «Maître, il est heureux que nous soyons ici! Dressons donc trois tentes: une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie.» Il n’a pas compris que le projet de Dieu ne se limite pas à quelques privilégiés, mais qu’il est ouvert à l’universalité, qu’il est porter et annoncer à tous les hommes de par le monde… Il ne s’agit pas non plus de s’installer, car la foi doit rester agissante et ne pas se laisser scléroser dans quelque confort que ce soit. «Citoyen des cieux», il nous demandé de «bouger», de nous mettre en route, de marcher sur les traces du Christ et de porter auprès de nos frères de toutes races et de toutes nations cette alerte du Père… en quelque sorte des pèlerins annonciateurs de la Bonne Nouvelle: “Celui-ci est mon Fils, celui que j'ai choisi, écoutez-le“».

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