06/02/2012

« Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile…»


5ème dimanche du temps ordinaire

Chers amis, bonjour !

La deuxième Lecture de ce dimanche est extraite de là Première Lettre de Paul aux Corinthiens (9, 16-23), et l’Évangile est tiré de Marc 1, 29-39. Ils ont pour thème principal l’annonce de la Bonne Nouvelle. Cette mission centrale de Jésus est au cœur de la vie de l’Apôtre Paul, celui-là même qui avait persécuté les chrétiens jusqu’à cautionner le martyre d’Étienne, mais que le SEIGNEUR avait choisi pour porter jusque dans les contrées les plus hostiles son Évangile, son message d’AMOUR.


Deuxième Lecture - 1 Corinthiens 9, 16 ... 23

Frères,
16 si j'annonce l'Evangile, je n'ai pas à en tirer orgueil,
c'est une nécessité qui s'impose à moi ;
malheur à moi si je n'annonçais pas l'Evangile !
17 Certes, si je le faisais de moi-même,
je recevrais une récompense du Seigneur.
Mais je ne le fais pas de moi-même,
je m'acquitte de la charge que Dieu m'a confiée.
18 Alors, pourquoi recevrai-je une récompense ?
Parce que j'annonce l'Evangile
sans rechercher aucun avantage matériel,
ni faire valoir mes droits de prédicateur de l'Evangile.
19 Oui, libre à l'égard de tous,
je me suis fait le serviteur de tous
afin d'en gagner le plus grand nombre possible.
22 J'ai partagé la faiblesse des plus faibles
pour gagner aussi les faibles.
Je me suis fait tout à tous
pour en sauver à tout prix quelques-uns.
23 Et tout cela, je le fais à cause de l'Evangile,
pour bénéficier, moi aussi, du salut.
 
Tout le monde se rappelle l’épisode de la conversion fulgurante de Paul sur la route de Damas. Le persécuteur des Juifs était foudroyé par l’appel du SEIGNEUR: «Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu ? Mais relève-toi, entre dans la ville, et l’on te dira ce que tu dois faire» (Ac 9, 34-6). Plus tard, parlant de Saoul, le SEIGNEUR dira à Ananie: «… cet homme m’est un instrument de choix pour porter mon nom devant les païens, les rois et les enfants d’Israël. Moi-même, en effet, je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom.» (9, 15-16). Rien d’étonnant donc, quand on lit cet extrait de la deuxième Lettre de Paul aux corinthiens devant ce qu’il affiche comme une nécessité absolue, une mission reçue du SEIGNEUR lui-même, une mission qui concerne certes la communauté des Temps messianiques (au premier rang desquelles Israël) mais aussi les chrétiens qui constituent le nouveau «peuple saint» appelé par la consécration du baptême. Oui, la mission de Paul concerne tous les hommes. Et l’annonce de l’Évangile est une charge que Dieu lui a confiée: «Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile». Cette parole, nous pourrions la faire nôtre, dans notre quotidien, au milieu de nos frères, en famille, sur le lieu de travail et dans nos rencontres inespérées de notre vie. Comme Paul, il n’y a aucun avantage à en tirer sauf pour bénéficier du salut par la seule grâce du SEIGNEUR. Appel à semer cette Bonne Nouvelle dans le cœur de tout homme pour un bonheur partagé (surtout avec les faibles et les humbles) de justice, de paix et de joie dans l’Esprit Saint.


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Évangile - Marc 1, 29 - 39

29 En quittant la synagogue de Capharnaüm,
Jésus, accompagné de Jacques et de Jean,
alla chez Simon et André.
30 Or, la belle-mère de Simon
était au lit avec de la fièvre.
Sans plus attendre,
on parle à Jésus de la malade.
31 Jésus s'approcha d'elle,
la prit par la main,
et il la fit lever.
La fièvre la quitta,
et elle les servait.
32 Le soir venu, après le coucher du soleil,
on lui amenait tous les malades,
et ceux qui étaient possédés par des esprits mauvais.
33 La ville entière se pressait à la porte.
34 Il guérit toutes sortes de malades,
il chassa beaucoup d'esprits mauvais
et il les empêchait de parler,
parce qu'ils savaient, eux, qui il était.
35 Le lendemain, bien avant l'aube,
Jésus se leva.
Il sortit et alla dans un endroit désert,
et là il priait.
36 Simon et ses compagnons se mirent à sa recherche.
37 Quand ils l'ont trouvé,
ils lui disent :
« Tout le monde te cherche. »
38 Mais Jésus leur répond :
« Partons ailleurs, dans les villages voisins,
afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ;
car c'est pour cela que je suis sorti. »
39 Il parcourut donc toute la Galilée,
proclamant la Bonne Nouvelle dans leurs synagogues,
et chassant les esprits mauvais. 


L’évangéliste Marc nous retrace ici une journée ordinaire de Jésus depuis le commencement de son ministère. Le texte donne des indications précises sur  l’observance par Jésus des traditions juives, ce qui signifie qu’il ne voulait pas s’extraire des siens par pure coquetterie ou par simple caprice, histoire de s’opposer systématiquement pour «se faire voir» et attirer sur lui l’attention de ses compatriotes.
À peine arrivé à Capharnaüm, Jésus va prier à la synagogue, ce qui nous indique que nous sommes un jour de sabbat. La guérison de la belle-mère de Simon ainsi que celles des autres malades se passent donc au coucher du soleil. Jésus guérit des infirmités, mais surtout il chasse les mauvais esprits. Il en chasse énormément, signe que le démon est bien présent dans les corps des hommes. D’ailleurs, les démons connaissent l’identité de Jésus. Souvenons-nous : dans l’évangile du dimanche dernier (Mc 1, 23-26), un esprit impur rétorquait à Jésus: «Que nous veux-tu, Jésus le Nazaréen ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : le Saint de Dieu». Et Jésus de lui répondre : «Tais-toi et sors de cet homme». Et L’esprit impur, le secouant violemment, sortit de l’homme en poussant un grand cri.
Jésus sait que ce qu’il réalise est certes puissant, mais ne correspond pas exactement à l’idée que le peuple juif se fait du messie. Un libérateur plutôt politique que spirituel. C’est pourquoi Jésus prend les devants, il empêche les démons de parler: «Il chassa beaucoup d'esprits mauvais et il les empêchait de parler, parce qu'ils savaient, eux, qui il était.» Il se retire pour prier, c’est-à-dire entrer en communion avec son Père… Et pour ne pas tout gâcher, il invite ses disciples à quitter la ville pour se rendre dans le villages voisins afin d’y annoncer également la Bonne Nouvelle. Il impose à ses disciples un silence absolu sur son identité messianique afin de na pas compromettre sa mission : elle qui ne sera révélée qu’après sa mort et sa résurrection.

Dans le texte de Job, nous avons un homme riche sur lequel s’abat le malheur, la souffrance, un homme qui se plaint de «l’injustice» de Dieu à son égard mais qui cependant garde espoir. Dans le texte de Marc, Jésus côtoie et combat le mal sous ses formes visibles (physiques) et invisibles (spirituelles) ; il ne se résigne pas, il agit. Jusqu’à présent, les hommes étaient livrés à l’emprise des démons et des esprits impurs. Avec les guérisons et les exorcismes opérés par Jésus, c’est le règne de Dieu qui surgit dans le monde, cette Bonne Nouvelle qui est Parole vivante et agissante. C’est cela le Règne de Dieu. Il est déjà là. Jésus ne s’adresse pas qu’à des intelligences, elle est ancrée dans la vie concrète des hommes et des femmes. C’est pourquoi Jésus ne se ménage pas pour soigner, soulager, libère.


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