Chers amis, bonjour !
Le week end du 8 juillet 2012, j’étais
en Isère pour une rencontre spirituelle avec des frères et sœurs de la
Communauté africaine de Grenoble. Des moments de fraternité intense et d’échanges
d’expériences. Et le dimanche, je me suis rendu tout à fait par hasard à la
Cathédrale de Grenoble car je recherchais une église pour prier. Grande fut ma
surprise en descendant du tramway de croiser des jeunes habillés d’un tee-shirt
bleu arborant bien évidence cette bonne parole : « Dieu est Amour ». Très vite j’ai compris en lisant les différents
prospectus qu’ils me tendaient qu’ils s’étaient engagés pour la semaine de la
Bonne Nouvelle en Isère. Ce courage de se montrer et d’afficher sa foi m’a
profondément touché et m’a alerté sur le risque que court notre Église de s’éteindre,
ou plutôt de vivre sa foi en sourdine sous le faux (et si commode) prétexte que
nous sommes dans une société laïque qui ne tolère pas des manifestations si
vivantes de ses croyances religieuses.
Ce tee-shirt était pour moi comme une signature et un signe à la foi.
Signature d’un engagement visible aux autres sans les agresser, et signe d’une
prise de conscience qui ré-émerge et s’affirme de plus en plus chez les jeunes,
c’est-à-dire ceux qui dès aujourd’hui sont en charge de faire vivre cette Église.
J’ai vraiment passé un moment agréable pendant la célébration eucharistique
rythmée par des chants vifs et mélodieux que chantait toute l’assistance… une véritable
communion nourrie par une homélie qui avait le mérite de mettre en regard les
textes liturgiques du jour de notre vie personnelle et collective.
C’est au sortir de cette célébration que j’ai pris ces quelques photos
particulièrement avec le Père vicaire de l’évêché de Grenoble qui avait célébré
la messe avec six autres prêtres.
À l'entrée de la cathédrale une banderole sur laquelle était écrite cette parole : « Qui regarde vers lui resplendira ! »
À l'entrée de la cathédrale une banderole sur laquelle était écrite cette parole : « Qui regarde vers lui resplendira ! »
Ici, à la sorte de la messe, en compagnie du RP Vicaire de l'archevêché de Grenoble |
Devant le parvis de la cathédrale, un moment d'échange entre chrétiens. On reconnaît les jeunes missionnaires de la Semaine de la Bonne Nouvelle |
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Voici mes méditations sur les trois lectures que la liturgie nous a proposées ce dimanche 8 juillet. Elles parlent toutes de la persévérance de celles et ceux qui s'engagent dans toute mission d'évangélisation en dépit des embûches, des calomnies et tribulations de toutes sortes. Ézéchiel est choisi par le Seigneur Dieu pour rappeler aux enfants d'Israël qu'il ne les abandonne pas jusque dans leur exil. Paul magnifie la "grâce du Seigneur" qui habite celui qui reconnaît en toute humilité sa messianité et œuvre sous sa gouverne. Jésus lui-même, qui ne sera pas reconnu par les habitants de son propre village natal, Nazareth, ne se découragera pas dans sa mission principale d'enseignement et d'annonce de sa Bonne Nouvelle.
2 L'Esprit vint en
moi,
il me fit mettre debout,
et j'entendis le Seigneur qui me parlait ainsi :
3 « Fils d'homme je t'envoie vers les fils d'Israël,
vers ce peuple de rebelles qui s'est révolté contre moi.
Jusqu'à ce jour, eux et leurs pères
se sont soulevés contre moi,
4 et les fils ont le visage dur,
et le cœur obstiné.
C'est à eux que je t'envoie, et tu leur diras :
Ainsi parle le Seigneur Dieu...
5 Alors, qu'ils écoutent ou qu'ils refusent,
- car c'est une engeance de rebelles, -
ils sauront qu'il y a un prophète au milieu d'eux. »
il me fit mettre debout,
et j'entendis le Seigneur qui me parlait ainsi :
3 « Fils d'homme je t'envoie vers les fils d'Israël,
vers ce peuple de rebelles qui s'est révolté contre moi.
Jusqu'à ce jour, eux et leurs pères
se sont soulevés contre moi,
4 et les fils ont le visage dur,
et le cœur obstiné.
C'est à eux que je t'envoie, et tu leur diras :
Ainsi parle le Seigneur Dieu...
5 Alors, qu'ils écoutent ou qu'ils refusent,
- car c'est une engeance de rebelles, -
ils sauront qu'il y a un prophète au milieu d'eux. »
On est surpris par la dureté des paroles du Seigneur à
propos de son peuple. Il le traite de « d’engeance de rebelles » aux « cœurs
obstinés » qui arborent un « visage dur ». Mais en réalité, il
faut se replacer dans le contexte de cette manifestation de l’Esprit de Dieu à
celui qu’il choisit comme son messager auprès des enfants d’Israël en exil à
Babylone.
Ce texte, qui est un court extrait de la deuxième « vision »
d’Ézéchiel, celle du Livre, vient à la suite de celle du « char de Yavhé »
dont le sens général peut être résumé ainsi : Yavhé n’est pas un Dieu
immobile, planté en un seul lieu, Jérusalem. Le Dieu d’Israël est un Dieu dont
la toute puissance réside dans sa mobilité spirituelle, cette force par
laquelle il suit ses fidèles jusque dans leur exil. Exil géographique, comme c’est
le cas ici. Exil intérieur lorsqu’une personne perd ses repères et a du mal à
se retrouver et à avancer. Exil social également, toutes les fois que des
pauvres, des faibles - veuves, orphelins, mendiants, étrangers, etc. – sont l’objet
de discriminations, de violences et d’exclusion. Dans tous ces cas de figure,
le Seigneur Dieu est présent pour secourir et réconforter… il se fait proche
car il est un Dieu aimant.
Cette seconde vision s’intercale au milieu de la première
qui se continue plus loin (3, 12). En réalité, cette vision du livre est
probablement la première d’Ézéchiel, celle de sa vraie vocation de prophète.
Notons l’expression « fils d’homme » que le Seigneur Dieu emploie
pour interpeler son prophète. Propre à Ézéchiel, elle souligne la distance
entre Dieu et l’homme. A contrario, plus tard chez Daniel, cette même
expression deviendra un titre messianique que reprendra à son compte Jésus
lui-même.
Il faut croire que certains enfants d’Israël pensaient
avoir laissé Yavhé à Jérusalem, et qu’une fois si loin de son Temple ils
pouvaient se laisser aller à leurs faiblesses, dont l’idolâtrie. Jamais prophète n’aura reçu
comme mission explicite d’aller parler à ses frères, de leur rapporter les
paroles mêmes de Yavhé : « Fils d’homme, toutes les paroles que je te
dirai, garde-les dans ton cœur, écoute de toutes tes oreilles, et va-t’en vers
les exilés, vers tes compatriotes, pour leur parler. Tu leur diras : “Ainsi
parle le Seigneur Yavhé“, qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas » (3,
10-11).
Le prophète rappellera sans cesse les trahisons, les
infidélités du peuple d’Israël depuis des temps anciens. Pourtant, en dépit de
tout cela, le Seigneur Dieu leur a toujours maintenu sa fidélité et sa miséricorde
parce qu’il avait un grand dessein pour Israël, un projet universel d’amour et
de paix pour tous les hommes de la terre.
Et lorsqu’ils reviennent sur la terre des ancêtres,
les exilés ne sont pas naturellement accueillis à bras ouverts. En effet, ceux
qui avaient pris le risque de
rester se sont établis, implantés aux côtés des envahisseurs, des conquérants.
Or ils avaient tout de même la protection de Cyrus, le nouveau maître qui avait
conquis Babylone et avait décidé de les renvoyer chez eux, à Jérusalem avec l’ordre
de rebâtir leurs maisons et leur Temple. Cela survient au moment de la
reconstruction du Temple détruit par Nabuchodonosor. A la tête du groupe
rentrant de l’exil, un certain Zorobabel dont très rapidement ceux qui étaient
restés décrivent le caractère excessif et trop exigeant (quant aux garanties qu’il
réclamait pour leur participation aux travaux de reconstruction). Un élément
perturbateur à la tête des revenants ? Cela n’augure pas de jours
paisibles… Alors, les fondations à peines posées, la construction du Temple est
suspendue sine die. Elle ne reprendra effectivement que vers 518, soit vingt
après leur retour à Jérusalem.
1 Vers toi j'ai les
yeux levés,
vers toi qui es au ciel.
2 Comme les yeux de l'esclave
vers la main de son maître.
Comme les yeux de la servante
vers la main de sa maîtresse,
nos yeux, levés vers le SEIGNEUR notre Dieu,
attendent sa pitié.
3 Pitié pour nous, SEIGNEUR, pitié pour nous :
notre âme est rassasiée de mépris.
4 C'en est trop, nous sommes rassasiés
du mépris des orgueilleux.
vers toi qui es au ciel.
2 Comme les yeux de l'esclave
vers la main de son maître.
Comme les yeux de la servante
vers la main de sa maîtresse,
nos yeux, levés vers le SEIGNEUR notre Dieu,
attendent sa pitié.
3 Pitié pour nous, SEIGNEUR, pitié pour nous :
notre âme est rassasiée de mépris.
4 C'en est trop, nous sommes rassasiés
du mépris des orgueilleux.
C’est dans ce contexte d’incertitude, de méfiance à
leur égard que les exilés entonnent ce psaume dans lequel ils se souviennent de
leur esclavage en terres lointaines et de la fidélité de Dieu durant cette épreuve.
Par ce chant, ils expriment leur adoration et leur confiance totale en Dieu
leur salut.
Ainsi, les expressions « lever les yeux (…) au
ciel » est souvent utilisée dans divers psaumes pour manifester leur fidélité
au Dieu Tout-Puissant qui les avait sortis d’Égypte pour les mener jusqu’à la
Terre promise. Cette reconstruction du Temple est aussi le signe de la
constance de l’engagement du peuple d’Israël à la gloire de son Dieu en dépit
des tribulations, des humiliations et du mépris des autres peuples. Le Seigneur
prend pitié car lui seul tend la main qui sauve, qui soutient et qui console.
Frères,
7 les révélations que j'ai reçues
sont tellement exceptionnelles
que, pour m'empêcher de me surestimer,
j'ai dans ma chair une écharde,
un envoyé de Satan qui est là pour me gifler,
pour m'empêcher de me surestimer.
8 Par trois fois,
j'ai prié le Seigneur de l'écarter de moi.
9 Mais il m'a déclaré :
"Ma grâce te suffit :
ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse."
Je n'hésiterai donc pas à mettre mon orgueil dans mes faiblesses,
afin que la puissance du Christ habite en moi.
10 C'est pourquoi j'accepte de grand cœur pour le Christ
les faiblesses, les insultes, les contraintes,
les persécutions et les situations angoissantes.
Car, lorsque je suis faible,
7 les révélations que j'ai reçues
sont tellement exceptionnelles
que, pour m'empêcher de me surestimer,
j'ai dans ma chair une écharde,
un envoyé de Satan qui est là pour me gifler,
pour m'empêcher de me surestimer.
8 Par trois fois,
j'ai prié le Seigneur de l'écarter de moi.
9 Mais il m'a déclaré :
"Ma grâce te suffit :
ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse."
Je n'hésiterai donc pas à mettre mon orgueil dans mes faiblesses,
afin que la puissance du Christ habite en moi.
10 C'est pourquoi j'accepte de grand cœur pour le Christ
les faiblesses, les insultes, les contraintes,
les persécutions et les situations angoissantes.
Car, lorsque je suis faible,
« Ma grâce te suffit : ma puissance donne
toute sa mesure dans la faiblesse ». Ce mot du Christ donnera à Paul cette
foi presque insolente dont il témoignera devant les prêtres et l’assemblée dans
un moment crucial d sa mission : « Qui nous séparera du Christ ?
La tristesse ? L’angoisse ? La persécution ? La faim ? Le dénuement ?
Le danger ? Le glaive ?… Oui, Paul est viscéralement convaincu que le
Christ est avec lui et que son Esprit Saint l’inspire et le guide dans toutes
ses entreprises. Lui aussi vit une sorte d’exil au milieu des siens qu’il
essaie d’évangéliser. A Paul le persécuteur des chrétiens, les grecs rappellent
ses atrocités… et lui-même s’en culpabilise sans cesse. Et pourtant, c’est le
Christ qui l’a choisi pour être son apôtre, lui le bandit des grands chemins.
Ni Ézéchiel ni Paul ne cherchent à
s’enorgueillir des révélations reçues du Seigneur car elles sont des moments
privilégiés qui sont pour eux sources de vitalité, de réconfort. Finalement,
notre faiblesse ne doit pas être une entrave mais un puissant levier pour la
continuation de notre mission d’évangéliser. Le seul indicateur qui compte
(pour parler le langage de « gestionnaires »), c’est la grâce dont le
Seigneur nous comble et nous entoure en toute simplicité, en toute humilité.
Jésus est parti pour son pays,
et ses disciples le suivent.
2 Le jour du sabbat,
il se mit à enseigner dans la synagogue.
Les nombreux auditeurs, frappés d'étonnement, disaient :
« D'où cela lui vient-il ?
Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée,
et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ?
3 N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie,
et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ?
Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? »
Et ils étaient profondément choqués à cause de lui.
4 Jésus leur disait :
« Un prophète n'est méprisé que dans son pays,
sa famille et sa propre maison. »
5 Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ;
il guérit seulement quelques malades
en leur imposant les mains.
6 Il s'étonna de leur manque de foi.
Alors il parcourait les villages d'alentour en enseignant.
et ses disciples le suivent.
2 Le jour du sabbat,
il se mit à enseigner dans la synagogue.
Les nombreux auditeurs, frappés d'étonnement, disaient :
« D'où cela lui vient-il ?
Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée,
et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ?
3 N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie,
et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ?
Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? »
Et ils étaient profondément choqués à cause de lui.
4 Jésus leur disait :
« Un prophète n'est méprisé que dans son pays,
sa famille et sa propre maison. »
5 Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ;
il guérit seulement quelques malades
en leur imposant les mains.
6 Il s'étonna de leur manque de foi.
Alors il parcourait les villages d'alentour en enseignant.
Rares sont les prophètes qui ont été accueillis à leur
juste renommée chez eux, telle est souvent le revers de la médaille du succès.
Car Jésus connaît beaucoup de succès dans les autres contrées qu’il visite :
des foules innombrables se pressent autour de lui pour obtenir une guérison
souvent spectaculaire (un aveugle qui voit, un boiteux ou un paralytique qui
marche, un sourd qui entend, un mort qui revit, etc.). Là, il revient chez lui,
dans son village et les habitants de Nazareth sont aveugles, impuissants à
faire le saut de la foi ; et même si certains sont subjugués par la
sagesse de son enseignement, la plupart voient toujours en Jésus le villageois
qu’ils ont vu grandir : « N'est-il pas le charpentier, le fils de
Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne
sont-elles pas ici chez nous ? » Comme Ézéchiel, il n’est pas écouté par les
siens. Jésus sent leur manque de foi, y compris de ceux qu’il guérit de leur
maladie en leur imposant les mains. Mais il est précisé qu’il ne fait aucun
miracle.
Incapables de reconnaître en lui le Messie de Dieu,
les Nazaréens ne franchissent pas les barrières qui les empêchent de placer
Dieu au centre de leur vie de tous les jours. Personne ne se détache des caractéristiques
humaines de Jésus pour saisir sa divinité comme si le divin devait toujours être
époustouflant, extraordinaire… comme si le divin était du seul ressort de
personnes bien nées. Car Jésus est
d’origine sociale trop modeste pour imaginer un seul instant que Dieu
puisse se manifester à travers une si banale apparence. Les Nazaréens passent à
côté de l’essentiel : eux qui ont vu naître et grandir ce Jésus dont Jean
le Baptiste disait qu’il est le Messie même ont les yeux fermés à la lumière de
la foi. Mais cela ne décourage pas Jésus qui continue son ministère en annonçant
sa Bonne Nouvelle dans les villages d’alentour.
Les disciples qui accompagnent Jésus assistent à cet
accueil distant et presque froid des Nazaréens à leur ressortissant. Ils
comprennent alors qu’eux aussi vivront de telles situations lorsqu’ils seront en
mission, partout où l’Esprit et les événements les guideront. Rejetés, contestés,
minimisés… ils le seront souvent ; mais cela ne les empêchera pas d’annoncer
la Parole de Celui en qui ils ont placé leur foi, car « sa grâce seule
leur suffit ».
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